Le savoir-vivre à Cuba : ce qu’il faut savoir sur la culture cubaine

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Le savoir-vivre à Cuba : ce qu’il faut savoir sur la culture cubaine

 

Le savoir-vivre à Cuba : vaste sujet !

Aujourd’hui, c’est avec un immense plaisir que je vous livre cette interview. Quenia et Nicolas, représentants de l’association « Les Petits Cœurs de Cuba » répondent à mes questions.

J’ai rencontré Quenia durant ma première année de théologie. Un an après, je faisais la connaissance de Nicolas.

Ces deux-là sont capables de remuer ciel et terre pour venir en aide aux enfants défavorisés. C’est beau à voir !

 

 

J’aurais aimé vous conter le savoir-vivre à Cuba après mon retour d’expédition sur l’île. Quenia ne cesse de me répéter : « un jour, tu viendras à Cuba avec moi ! ». Mais étant donné que ce voyage n’est pas à l’ordre du jour pour le moment, je me contente d’une interview.

 

 

Le savoir-vivre à Cuba : interview de Quenia, cubaine d’origine

 

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Quenia : Bonjour, je m’appelle Quenia, je suis d’origine cubaine. J’ai 47 ans. J’étais une professionnelle de santé publique dans mon pays. Ma spécialité était l’odontologie.

Je suis arrivée en France il y a 20 ans. Et aujourd’hui, je suis entrepreneur. Depuis 2013, je dirige deux associations qui luttent contre la pauvreté et l’exclusion dans toutes leurs formes : Les Petits Cœurs de Cuba et Centre Miséricorde.

 

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Quelles sont les différences entre le savoir-vivre à Cuba et en France ?

Quenia : Il y a beaucoup de différences.

 

Le brossage des dents le matin se fait au réveil et non après le petit-déjeuner comme en France. On arrive frais et avec une bonne haleine à la table du petit-déjeuner. On fait honneur aux autres en étant propre.

 

Les règles du repas sont également différentes à Cuba. Il y a moins de cérémonial. Ça, c’est très français. A Cuba, on mange ce que les Français appellent des « assiettes combinées ». Sur une même assiette, on a un peu de salade et le plat principal. Le chaud et le froid.

On ne segmente pas le repas comme dans les arts de la table à la française.

A la fin du repas, on peut avoir un morceau de pain si on veut et un petit dessert.

Il n’est pas rare de petit-déjeuner avec des fruits. En France, seule l’orange est acceptée à la table du petit-déjeuner.

 

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Autre différence entre le savoir-vivre cubain et les manières françaises : à Cuba, on peut dormir à plusieurs dans un même lit.

Les lits de 90 cm sont pour 2 personnes, et les lits de 140 cm / 200 cm peuvent accueillir 3-4 personnes. On dort avec des ami(e)s ou des membres de sa famille.

On peut dormir tête contre pied, en position inversée avec son voisin.

Il n’y a pas cette pudeur et ce puritanisme français. Deux femmes ou deux hommes peuvent dormir ensemble, et ce n’est rien d’autre que de la logistique familiale pour accueillir les invités. Il n’y a pas toutes ces pensées malsaines, et tous ces sous-entendus sexuels ou pervers auxquels on pense immédiatement en France. Le fait de partager un lit implique un respect immense de l’autre.

A Cuba, il n’y a donc pas cet impératif d’intimité pour dormir.

Pour citer un exemple que l’on ne connaît pas en France. A Cuba, dès le lever, au moment de la toilette intime, les filles (et nombre de femmes aussi) lavent leur culotte. Même s’il y a une lessive dans la semaine. On lave son slip à la main tous les matins. Il sèche durant la journée.

L’hygiène intime est extrêmement importante à Cuba. Les Cubains sont très propres.

 

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Que doit savoir un touriste qui vient à Cuba ?

 

Quenia : Lorsqu’on reçoit quelqu’un, on l’accueille comme une famille. On accueille les gens avec amour et fraternité, comme un fils ou une fille. L’invité est roi. Toute l’attention est sur lui. Il ne faut pas qu’il se sente délaissé. On donne énormément d’amour. On ne calcule pas. On ne limite pas nos effusions d’amour et d’amitié. C’est sincère. On se réjouit toujours de la venue d’invités.

Cela étonne beaucoup les Français qui ont expérimenté cet accueil. Ils se sont sentis choyés. L’étonnement passé, ils ont beaucoup apprécié cette chaleur.

Que les gens soient des inconnus ou des membres de la famille proche, on accueille toujours avec amour. C’est plus que de la bienveillance ou un sens du service commercial. C’est réellement de l’amour.

 

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Quelles sont les habitudes des Français qui t’étonnent le plus ? toi et les membres de ta famille qui te rendent visite ?

 

Quenia : C’est un point d’éducation. C’est le fait de dire constamment « merci ». On dit tout le temps « merci ». Des dizaines de fois par jour ! C’est ce que les Français appellent les « mots magiques » : merci, s’il te plaît, bonjour, au revoir, bonne journée… Cette politesse-là est impressionnante. On passe sa journée à dire « merci ». C’est beau !

En France, on salue le chauffeur de bus en montant et en descendant. Et il répond toujours à notre salutation. A Cuba, on ne voit pas ça. Il y a trop de monde. On ne salue pas le chauffeur de bus, et à l’inverse, il ne nous salue pas.

A Cuba, le chauffeur de bus a une grande responsabilité. Il doit rester très concentré sur la conduite. On ne lui parle pas, et il nous ne parle pas. Par contre, en cas de grande affluence, il n’est pas rare qu’un passage gère l’argent de l’achat des billets et dirige la foule. Cela peut paraître comme une usurpation d’autorité en France, mais là-bas, c’est un geste de solidarité pour rendre service et fluidifier le mouvement d’ensemble.

 

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Ce qui étonne ma famille ou mes amis qui viennent en visite est la richesse du pays. La France est un pays très riche. Il y a tout. La France est riche en tout : nourriture, santé, beauté, cosmétique, mécanique, transport, architecture, équipement bébé, textiles, etc. La richesse de la cuisine française est impressionnante. Je suis fière d’être Française et de faire découvrir à mes proches cette belle culture.

La richesse va malheureusement de pair avec le gaspillage. Les gens n’accordent plus suffisamment de valeur aux biens matériels qu’ils possèdent.

La culture du partage et de la solidarité n’est pas aussi développée qu’à Cuba. C’est bien dommage.

 

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As-tu une anecdote à partager sur le décalage entre les deux cultures ?

Quenia : Oui, j’ai une petite anecdote sur le pâté. Lorsque nous offrons une boîte de pâté en France à des amis, lors d’un apéritif dinatoire par exemple, on sait tous qu’il a des rituels à observer. On coupe le pâté en morceaux, on ne le tartine pas, on pose les morceaux sur son pain. Et cela se mange à l’apéritif ou en entrée.

Lorsque j’ai amené une boîte de pâté à Cuba, j’ai vu ce que les Français appelleraient un « outrage ». Mes amis tartinaient le pâté. Comme la mayonnaise, ils en badigeonnaient sur leur nourriture à toutes heures du jour.

Il n’y pas tous ces codes français par rapport à l’étiquette et aux arts de la table. Pas de rituel gastronomique contraignant.

 

Lorsque mes proches me rendent visite en France, ils s’étonnent du nombre de couverts. Ils se sentent parfois perdus.

Manger des hamburgers avec un couteau et une fourchette surprend aussi !

De manière générale, les Cubains qui viennent en visite ici considèrent qu’il y a trop à manger. Le rituel du repas français est trop important : apéritif, entrée, plat, fromage, salade, dessert, digestif. C’est beaucoup par rapport à une assiette combinée.

 

Autre décalage entre la culture française et la culture cubaine : le fait de proposer spontanément de partager sa nourriture. En France, il est possible que quelqu’un mange une pomme, un biscuit ou quoique ce soit d’autre sans qu’il n’en propose aux personnes autour de lui. En Cuba, c’est impensable.

C’est un héritage de ma culture cubaine que je souhaite transmettre à ma fille. Le sens du partage est très important. Heureusement, c’est assez spontané chez les enfants.

 

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Quel usage français apportes-tu là-bas ?

 

Quenia : En vivant en France, j’ai gagné en maintien. La façon de s’asseoir, de se lever et de marcher est différente. Il y a un certain formalisme. J’ai adopté cela pour la vie professionnelle. Un bon maintien et une bonne posture donnent une autorité, une crédibilité très utile au quotidien.

J’aime énormément la culture française. En l’adoptant, j’ai changé ma façon de parler. Je suis plus attentive dans les conversations. Les Français ont développé un art de la conversation. Je l’ai tellement intégré que je le reproduis lorsque j’arrive à Cuba.

 

Côté pratico-pratique, je ramène également de France des habitudes de toilettes, d’hygiène intime et personnelle.

 

Un autre fait remarquable est le côté tranquille et posé des Français. Lors de mes séjours à Cuba, cette habitude française me manque un peu.

En France, en fin de journée, on se pose. Certains boivent l’apéritif, d’autres s’allongent sur le canapé en écoutant leur chanson préférée, d’autre encore vont faire du sport ou une balade, et enfin certains s’assoient simplement sur leur balcon et écoutent le silence.

A Cuba, le silence et l’intimité familiale sont un luxe. J’exagère un peu bien sûr. Mais c’est pour souligner ce rituel quotidien des Français « à se poser ».

A Cuba, si on ne séjourne pas dans un hôtel, mais que l’on partage la vie de ses hôtes, alors il y a une intrusion permanente. Les gens parlent fort, il y a la télé, le bruit. Ça bouge. La radio. Les voisins viennent parler et saluer. La famille débarque. Amis, oncles, tantes, cousins… c’est le défilé. Tout ce va-et-vient n’est pas de l’inquiétude, c’est de la curiosité amicale. Mais la conséquence de cela est le manque d’intimité personnelle et familiale dans la vie privée.

 

[Nicolas qui entend la réponse de Quenia ajoute : J’observe Quenia lorsqu’elle est là-bas. Elle est plus volontaire sur place, plus droite ; elle se positionne sur un objectif et fonce pour l’atteindre. Souvent elle râle à cause de la lenteur des choses. Elle s’est habituée à une certaine rapidité en France. Et moi, à l’inverse, je reste ébahi parfois face à la lenteur du système cubain. ]

 

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Le savoir-vivre à Cuba : suite de l’interview avec Nicolas

 

– Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Nicolas : Bonjour, je suis Nicolas Larqué. J’ai 44 ans. Je vis sur Bayonne. Je suis entrepreneur dans l’audiovisuel et vice-président de l’ONG Les Petits Cœurs de Cuba et aussi du Centre Miséricorde. C’est un centre d’accueil et d’urgence pour les enfants pauvres.

J’ai rencontré Quenia il y a 14 ans lorsqu’elle était ma cliente à la Halle aux Vêtements d’Anglet. On a lié d’amitié rapidement. Et aujourd’hui, nous travaillons ensemble pour l’association que Quenia a fondée. C’est un rythme soutenu, des projets ambitieux, et une expérience du don incroyable.

 

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– Quel est ton lien avec Cuba ?

Nicolas : Mon lien avec Cuba, c’est Quenia ! …et les enfants qui vivent des vies difficiles. Je suis déjà allé à Cuba à 6 reprises, l’équivalent 6-7 mois au total. On s’attache facilement à cette belle terre et à cette riche culture. Les Cubains sont formidables !

 

 

– Qu’est ce qui t’étonnes le plus dans le style de vie et le savoir-vivre cubain ?

Nicolas : Malgré la situation actuelle de l’ile, les Cubains gardent cette joie de vivre, ce courage, cette entraide, et cette humanité qui commence à se faire rare en Europe.

 

Le respect des femmes et de la féminité m’impressionne beaucoup. C’est une précieuse richesse, ça ! Dans les rues, quel que soit l’heure, il n’y a jamais aucun commentaire ou sifflement malsain auprès des jeunes filles et des femmes. Ce pays a un respect énorme pour la femme et pour l’amour en générale. C’est quelque chose qui m’a étonné. Ici, en France, le respect de la femme et de l’amour… on l’a de moins en moins. Il n’y a qu’à voir dans les médias, les jeunes femmes qui se font siffler parce qu’elles ont mis une jupe. C’est dingue !

 

Autre point par rapport au savoir-vivre cubain d’un point de vue social qui est à remarquer, c’est que l’accès à l’éducation et au médical est gratuit pour tout le monde.

 

 

Revenons à la question de la toilette et de l’hygiène dont parlait Quenia tout à l’heure. Je voudrais rebondir là-dessus. A Cuba, jamais, vous ne verrez ou ne sentirez une mauvaise odeur corporelle dans un bus. Après une journée de travail, un homme qui rentre en bus chez lui ne va pas s’accrocher à la barre du bus et empoisonner l’air des femmes. Jamais !

Même en fin de journée, tout le monde dans le bus sent bon. C’est un pays très propre. Un tour en métro parisien en fin de journée vous asphyxie presque ! A Cuba, l’hygiène de soi est bien plus conséquente qu’en France. Les odeurs corporelles sont inexistantes.

Je suis un grand sportif. Là-bas dans l’exploitation agricole, je travaille avec mes tennis trouées et sales. C’est à Cuba que j’ai appris cette notion de propreté. Quel que ce soient les pompes que tu as, après le travail, le soir, il faut les nettoyer à la main et à l’éponge. C’est là-bas que j’ai appris cela.

C’est une forme de respect pour les autres. Et cela nous sort aussi de la société de consommation qui nous pousse à déconsidérer des chaussures sales. C’est sale, alors on nettoie. On n’a pas besoin d’acheter de nouvelles chaussures tous les ans.

Même les pires godasses que tu ais, il faut les nettoyer chaque soir.

 

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– Que devrait savoir un touriste qui part là-bas ?

Nicolas : La chose primordiale est qu’à partir du moment où le touriste met les pieds à Cuba, il faut être humble et respectueux. J’insiste tout particulièrement là-dessus. En toute humilité et en tout respect, il ne faut pas qu’il ait de « réflexion à l’européenne ». Il faut accepter la dimension cubaine pour tout : politique, vie sociale, culture, alimentation, horaires, administration, vie amicale…

Il faut rester humble. Je le dis surtout pour les Français.

C’est le point le plus important. Il faut arrêter de penser « à l’européenne ».

Humilité et respect sont les maîtres mots.

 

 

– Quel serait l’habitude que nous les Français devrions copier de nos amis Cubains ?

Nicolas : De nous entraider sans arrière pensée. Aider le voisin, la sœur, le frère, la grand-mère et aussi l’inconnu que l’on ne reverra probablement jamais sans attendre de retour.

Aider sans attendre un retour d’ascenseur.

Il serait bon que les Français abandonnent également les jugements sociaux. Juger les gens selon leur position sociale… à ce jeu-là, le Français gagne toujours. Il serait bon d’être un peu plus humble et modeste.

Accepter l’autre sans le filtre de la position sociale, c’est un exercice que nous, Français, devrions copier de la culture cubaine.

 

Je me dois également de montrer les Cubains en exemple pour ce qui est du respect dû à la femme et aux personnes âgées. Dans un bus, on cède réellement sa place aux femmes enceintes et aux personnes âgées. Il n’y a pas besoin d’étiquettes adhésives collées aux vitres pour cela. Ce respect est inscrit dans la culture cubaine. C’est naturel.

Pour sortir d’un bus/taxi, un homme tend toujours la main à une femme pour descendre. Et si quelqu’un ne le fait pas, le bus entier réagit et interpelle l’homme près de la porte.

Dans la rue, si on est chargé de courses, les hommes et les enfants viennent immédiatement aider. L’entraide est automatique. C’est inné.

Au moindre problème, riches, pauvres, malades ou pas… tout le monde s’entraide.

 

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– As-tu des anecdotes (drôles ou terribles) à nous partager sur le décalage entre les deux cultures ?

 

Nicolas : Au début, les salutations matinales peuvent surprendre. Pour le « bonjour » et « bonne nuit » à Cuba, on se prend dans les bras. Vous pouvez aller en ville pour faire les courses, et revenir 2 heures plus tard, à votre retour on va vous faire une accolade comme si on ne vous avez pas vu depuis 4 ans. Les Cubains se prennent tout le temps dans les bras. Cela peut surprendre lors d’une première visite. Il n’y a pas ce sentiment d’intrusion intime que l’on aurait en France. Les Cubains sont tout le temps dans la joie de se retrouver. Câlinages, « hugs » à l’américaine, viens-que-je-te-prenne-dans-mes-bras… c’est une culture très tactile.

Je me souviens que je restais assez droit les premiers temps. Je ne comprenais pas ses embrassades répétées durant toute la journée, tous les jours.

[Quenia ajoute : « maintenant, Nicolas est totalement à l’aise ! Il est le premier à embrasser ma famille le matin ! »]

[Quenia poursuit : Ces embrassades s’expliquent aussi à cause du rapport au corps. A Cuba, tout le monde aime son corps. En France, si t’es maigre, t’es laid : si t’es obèse, t’es malade. Le regard sur le corps n’est pas sain. Il y a beaucoup de complexes. A Cuba, il n’y a pas cela. Il n’y a pas de tabous concernant le corps.

Je pense à un couple de mes connaissances qui est allé en vacances à Cuba. La femme française était en surpoids. Elle m’a confiée qu’elle ne s’était jamais sentie aussi belle, aussi appréciée, aussi valorisée par les regards que là-bas. On admirait sa féminité, et personne ne la jugeait pour ses kilos en trop. Elle était toute émue en me racontant cela.]

 

Nicolas : En France, faire un régime, c’est un luxe. On a le luxe de ne pas vouloir manger. A Cuba, on mange. On ne pinaille pas sur la qualité du plat (gras ou pas). On mange. L’accès à la nourriture n’est pas aussi évident qu’en France.

Etre « bien portant » signifie avoir les moyens financiers de se nourrir.

La culture du corps est totalement différente qu’en France.

 

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J’ai une autre anecdote sur les bonnes manières à table. A Cuba, il peut y avoir 3 voire 4 services. Les enfants mangent avec les parents, puis un autre groupe, puis un troisième, etc.

En France, on a des horaires précis et on s’y tient. Tout au plus, en soirée, on fait manger les petits enfants avant les adultes. Mais on ne fait pas plusieurs services.

 

Autre fait intéressant : dans la culture cubaine, en soirée, amener sa meilleure amie au lieu de sa copine n’a pas de sous-entendu « amoureux ». Lorsque je suis à Cuba avec Quenia, personne ne me prend pour son mari, et personne ne nous titille pour entretenir un doute « pour rigoler » comme on le ferait en France.

En France, la notion de couple est uniquement amoureuse, ce n’est pas un « duo ». A Cuba, l’amitié est une valeur très estimée, il n’y a pas de confusion.

 

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Quels ont vos projets pour l’association ?

Actuellement, on cherche des bénévoles professionnels ou simplement des bénévoles pleins de bonne volonté pour le travail sur place. Les volontaires auront une expérience de vie unique. Ils seront logés au Centre Miséricorde. Vie chez l’habitant, immersion totale dans la culture cubaine (on n’est pas à l’hôtel !). Cuisine locale avec les locaux. La durée du volontariat dépend de chacun : quelques semaines ou quelques mois. Le projet pour 2018 est de construire la chapelle de la Vierge Marie, aménager le Centre Miséricorde, et développer l’exploitation agricole.

 

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La mission s’appelle « Soyons tous humains ». Il s’agit de retrouver ces liens à la nature et aux hommes qui sont fondateurs de nos vies. Chaque bénévole plantera d’ailleurs un arbre avec son prénom sur la plantation du Centre afin de bien signifier cette ancrage humain. Les racines pousseront, et l’arbre grandira… comme chaque volontaire.

Pour nous contacter, il suffit de nous écrire un mail à cette adresse :

 

Quenia et Nicolas : lespetitscoeursdecuba@gmail.com

 

 

Projet d’aménagement d’une crèche dans un quartier pauvre de Cuba, appel aux dons ici. Merci de votre générosité !!

 

 

 

 

5 comments

  1. Mélanie says:

    Il est toujours intéressant et surprenant de comparer 2 cultures 😀

    Le passage sur le couchage me surprend. Non pas pour le côté intimité, mais vraiment pour le confort.
    Je peine à partager un lit de 180 avec mon époux sans me faire mal au dos ou au cou et sans le cogner !
    Comment font les cubains pour ne pas se lever avec le dos coincé ou un œil crevé ? (rire !)
    (sans compter que la nuit le corps se détend… parfois de trop… cela peut être gênant…)

    Quant aux accolades, je ne serai vraiment pas à l’aise…
    Je me force à être aimable en faisant la bise à ma famille ou mes collègues… mais prendre quelqu’un d’autre que mon époux dans les bras m’est impossible.

    Le rapport au corps me semble plus sain à Cuba. Il est certain qu’être accepté comme on est doit rendre la vie plus légère.
    En France, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Les gens se font des remarques désobligeantes telles que « oula, ça se voit que tu n’es pas maquillée ! » ou « tu es fatigué toi ! ». Mais en même temps, si quelqu’un dit « ce que tu es ravissante aujourd’hui ! », cela est perçu comme « parce que d’habitude je suis moche ? ».

    Et, je confirme que le français imaginent des couples dès qu’ils voient un homme et une femme ensemble. On n’envisage jamais que ce puisse être un cousin ou une sœur… voire une relation père/fille. Il est arrivée que mon père soit mal regardé par des inconnus parce que je marchais à côté de lui lorsque j’étais ado. Certes, je faisais plus âgée et lui paraissait 10ans de moins, mais tout de même ! Si on ne peut plus être avec son papa sans que les gens imaginent des choses…

    Je ne pense pas avoir besoin de disserter sur le respect des femmes. Bien que je ne sois pas proféminisme, ne pas être regardée comme un « bout de viande » me semble le minimum du respect 😉

    Merci pour cet article.

    Mélanie.

    • Hanna GAS says:

      Bonjour Mélanie,

      Les échanges avec Quenia et Nicolas ont été tellement riches ! C’était tellement beau lorsqu’ils parlaient du respect dû aux femmes, du rapport au corps et de la notion d’amitié homme/femme. Émouvant même !
      On est bien loin de nos travers. La culture française est très riche aussi. Je ne la critique pas, je critique certaines dérives comme l’absence de bienveillance ou de respect dans la rue par exemple.

      Bonne journée à vous 🙂

      Hanna

  2. LARQUE Nicolas says:

    Merci pour ce moment Hanna, bravo et merci de te pencher un moment sur notre monde qui, je le pense, s’accommode très bien avec tes explications de bien vivre. Je te connais mieux en étudiant avec joie ton site.. Super boulot, superbe personne, supers conseils… Nos 300 petits protégés cubain t’embrasse forts Hanna et te remercient.

  3. Sylvie says:

    Je suis du Québec alors pour moi la bise, je ne suis pas habituée à ça. Je trouve aussi que généraliser sur les gens et leurs manières d’être ne passe pas.
    Les humains sont des humains, soit tous différents. Évidemment, les gens sont acceuillants, ils ont des grands besoins. Ils ont des enfants et des gens à nourrir. et à prendre soin.

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