Le marathon OBLIGATOIRE des visites du jour de l’an : 40 visites en 3 jours pour les gentlemans !

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Le marathon OBLIGATOIRE des visites du jour de l’an : 40 visites en 3 jours pour les gentlemans !

 

Avant d’ouvrir le livre de Liselotte (Le Guide des convenances, paru aux éditions P.Orsini, à Paris, vers 1901), j’ignorais que des visites du jour de l’an existaient.

Ce manuel de savoir-vivre du 19e siècle est une mine d’or. J’y apprends quantité de choses !

 

Le marathon des visites du jour de l’an :

 

p.270, nous apprenons l’usage des visites du jour de l’an.

Je vous écris cet article pour que vous ayez le temps de vous préparer pour le marathon de visites du 1er janvier. Ces visites étaient une obligation à l’époque, autant pour les femmes que pour les hommes.

Aujourd’hui, l’usage s’est perdu. Mais l’idée de la visite annuelle pour savoir « si on est encore dans le cercle d’amis d’Untel ou qui est dans notre cercle d’amis » est bonne.

Aujourd’hui, dans les années 2000, nous sommes à l’ère de la communication. Mais le constat est terrible : plus on a de moyens variés et aisés de communiquer, et moins on communique.

Tous les ans, je réévalue qui sont mes amis avec les critères suivants : qui me donne spontanément de ses nouvelles, et qui répond à mes nouvelles/vœux/messages/invitations.

 

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Visites du jour de l’an : l’essentiel

 

  • On ne se souhaite pas « une bonne année » lors des visites du jour de l’an.
  • Chaque visite dure de 10 à 15 min.
  • Homme et femme doivent se plier à ce rituel.
  • Pour maintenir une « relation amicale », la visite du jour de l’an doit se coupler de 3-4 visites en cours d’année.
  • On peut étaler les visites du jour de l’an jusqu’au 3 janvier pour les hommes, et jusqu’au 31 janvier pour les femmes.
  • Ce doit être un sacré micmac d’organisationnel pour savoir s’il faut courir les « bonjour » ou rester chez soi pour les recevoir. Si j’ai bien compris : les hommes courent, les femmes reçoivent.
  • Déjà à l’époque, ces visites du jour de l’an étaient contestées.
  • Ne pas se présenter chez quelqu’un serait une façon diplomatique de dire « je ne veux plus avoir de liens avec toi».

 

 

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Et voici l’extrait en entier :

« Visites du jour de l’an

 

On doit une visite de Jour de l’An non seulement à ses amis, mais à ses connaissances éloignées, à ses supérieurs, aux personnes avec lesquelles on n’a que des rapports de service et d’affaires. S’abstenir de cette visite indiquerait un manque de savoir-vivre ou l’intention de suspendre toutes relations ultérieures.

Pour les visites officielles qui se font « en corps » il n’y a point d’indications spéciales à donner : un protocole particulier à chaque administration en règle les détails et l’usage les perpétue. Le jour et l’heure de la réception sont quelques fois fixés par le supérieur qui veut éviter les encombrements de son antichambre ; mais, c’est là une exception ; en général, on reçoit ses subordonnés le matin même du 1er janvier, celui d’entre eux qui est le plus ancien ou le plus élevé en grade prononce quelques phrases exprimant les vœux de bonheur, au nom de tous.

Pour les visites officielles, qui se font séparément, il n’y a pas de formule spéciale à employer ; la démarche suffit pour que le devoir de politesse soit rempli. Ainsi un jeune instituteur, allant chez le maire de sa commune au 1er janvier, aura satisfait à toutes ses obligations sans qu’il soit nécessaire de présenter le moindre vœu de bonne année. Mais s’il a été reçu dans la famille du maire, ou s’il a été l’objet de quelques marques particulières d’intérêt et de bienveillance, il devra formuler des souhaites de bonheur.

En dehors des visites officielles faites aux supérieurs, aux bienfaiteurs, on ne fait que des visites de parenté ou d’intime amitié le jour du 1er janvier ; pour les autres, on a toute la semaine, et même tout le mois.

Entre les membres d’une administration, il est des usages établis ; le plus répandu et le plus rationnel est le suivant : tous les messieurs se rendent chez les femmes de leurs collègues, le 1er, le 2 ou 3 janvier, en commençant, bien entendu, par celles de leurs supérieurs ; ils ont parfois une quarantaine de visites à faire dans ces trois jours ; mais elles sont courtes et les libèrent pour le reste de l’année.

Dans le courant du mois, les femmes de ces fonctionnaires se rendent visite entre elles à leurs jours ; dans ces visites, pas plus que dans celles de leurs maris, il n’y aura d’échange de vœux de bonne année.

Dans les relations mondaines ordinaires, y-a-t-il lieu de faire une visite spéciale de nouvel an ? La question se pose fréquemment ; d’aucuns nient cette nécessité et blâment fort l’habitude surannée de ces tournées de visites faites à l’époque réglées, qui n’entretiennent ni des rapports affectueux ni le plaisir d’un commerce agréable. Il est certain que la vanité puérile d’avoir beaucoup de monde à ses réceptions a poussé parfois bien des femmes à multiplier les visites de jour de l’an pour attirer, en retour, toutes les personnes qui avaient oublié le chemin de leur demeure.

Pourtant la coutume, en elle-même, rend de réels services ; tous ceux qu’on a négligés dans le courant de l’année, ceux mêmes qu’on avait oubliés ne peuvent être froissés d’un long silence, si l’on s’empresse, au jour de l’an, de venir leur présenter ses hommages ou leur renouveler d’affectueuses protestations.

Toutes les personnes occupées excusent volontiers les retards, les abstentions, elles ne se formalisent pas aisément. Il leur suffit d’une aimable visite en janvier, pour qu’elles se considèrent comme faisant partie de vos connaissances, vous rencontrent avec plaisir. Mais lorsqu’une vie de travail ne peut vous excuser, l’unique visite du nouvel an est insuffisante, il faut au moins apparaître trois ou quatre fois dans l’année chez la personne avec qui vous voulez demeurez en relations.

Les visites du jour de l’an durent de 10 à 15 minutes. »

 

 

5 comments

  1. Crécerelle says:

    Hé, hé. L’éloignement géographique joue également beaucoup aujourd’hui! Impossible de suivre cette règle. Par contre, j’ai rencontré un jeune homme à St Etienne qui offrait un bouquet de fleur à sa grand-mère le 1er janvier quelle qu’est été la durée de la soirée de la veille…

  2. Nala says:

    Bonsoir Lady

    C’est vraiment intéressant ces usages ! Je n’aie pas une question mais éclairée moi sur un geste de galanterie !

    Lorsque une femme est importuner dans la rue par un malotru un gentleman doit avoir quelle réaction ? On m’a toujours dit que il devait prendre la dame par le bras et lui demander si le malotru la dérange ?

    Bien a vous,

    • Hanna GAS says:

      Bonjour,
      L’homme doit défendre la femme, oui. De là à la prendre par le bras, je crois que cela dépend de la situation. Mais en tous cas, un gentleman doit porter secours aux femmes et aux enfants importunés.
      Amicalement,

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