Je ne m’y attendais pas
Chères Ladies, chers Gentlemen,
Dimanche dernier, nous étions au skate-park avec les enfants. Notre cadet de 5 ans fait du skate « comme papa ».
Malgré ses protections aux genoux, aux poignets, aux coudes et à la tête, son entraînement chavire mon cœur de maman. Mais ces palpitations ne sont pas l’objet de ce mail.
Durant 50 min, j’ai eu le temps d’observer les skateurs et les skateuses.
Les jeunes filles sont habillées en garçon.
Cela se comprend aisément : 1/ il faut une tenue de sport couvrante et pratique ; et 2/ comme dans chaque groupe, il y a des codes à respecter.
Normal.
Lors de la traditionnelle (et permanente ?) session de selfies des adolescents, j’ai remarqué un fait étonnant. Cela me donna à réfléchir d’une toute autre manière.
Les filles balançaient leurs têtes de droite à gauche pour donner du volume à leur chevelure.
Spectacle digne d’une pub pour shampoing.
Au lieu de blâmer ces jeunes filles mentalement pour leur tripotage de cheveux, je me suis mis à leur place.
Je me suis rendue compte que leurs tignasses étaient tout ce qui leur restait de féminin.
Le fait de tripoter leurs cheveux devant l’objectif était inconscient de leur part.
C’est comme si une force invisible en elles criait : « je suis une fille, regardez mes longs cheveux ! c’est tout ce qu’il me reste ! Je suis une fille ! ».
Même dans cet accoutrement de skateur (look masculin, loose, et je-fais-semblant-que-mes-vêtements-m’indiffèrent-alors-que-ma-tenue-coute-350€), même avec la démarche garçonne, même avec la violence de ce sport… les jeunes filles brûlaient intérieurement de démontrer qu’elles restaient des filles.
Dans cette perspective, le soin qu’elles portent à leurs cheveux est louable.
La féminité sommeille en ces jeunes filles.
Elle ne demande qu’à éclore.
C’est touchant.
La prochaine fois que je verrai une adolescente jouer à la pinup en se faisant un selfie, mon regard sera davantage emprunt d’empathie.
Et secrètement, je prierai pour que cette voix féminine en elle puisse fleurir.
Morale de cette histoire :
Chers parents,
Si vos filles vous réclament du shampoing volume extra/XXL/mégaboucles… il serait peut-être bon d’accepter cette dépense.
P.S : N’oubliez pas : la bienséance fait la différence.
NL120
-« je suis une fille, regardez mes longs cheveux ! c’est tout ce qu’il me reste ! Je suis une fille ! ».
Je ne pense pas une minute que ces jeunes filles pensent que c’est tout ce qu’il leur reste… 😉
Une femme peut se caresser les cheveux lorsqu’elle est séduite par un homme ou tout simplement attirer le regard d’un homme sur son visage, c’est inconscient et un geste non verbal, mais aussi pour mettre en avant que c’est une femme, décliner son genre en face d’un homme potentiel.
Par les temps qui courent, affirmer son genre devient une question identitaire.
Encore que j’ai vu de mes yeux vu, un homme de 32 ans faire de même avant un selfie. Incroyable non ?! ..