Deuil : comment présenter vos condoléances ?

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L’enseignement de cet article est tiré du livre Le Bonheur de séduire, l’art de réussir – le savoir-vivre au XXIe siècle de Nadine de Rothschild.

La baronne de Rothschild consacre plusieurs pages au deuil.

Focalisons-nous uniquement sur les condoléances.

 

Deuil : comment présenter vos condoléances ?

 

Quand devez vous présenter vos condoléances ?

  • Dès l’annonce du décès, les proches (famille et amis intimes) viennent en personne présenter leurs condoléances soit au domicile de la famille, soit dans la chambre mortuaire de l’hôpital.

 

Où la famille reçoit-elle les visiteurs ?

  • Les membres de la famille accueillent les visiteurs dans le salon.

 

Comment se conduire lors de funérailles ?

  • « Le silence et le recueillement sont de rigueur » (p.94). Pas de discours, ni de chagrin démesuré, pas de scène. Si vous êtes un +1, ne manifestez aucune désinvolture.
  • Ne questionnez pas les parents sur les derniers instants du défunt.
  • Ne vous attardez pas. Quittez les lieux sans bruit et sans faire une tournée d’embrassades générales. Un membre de la famille va vous raccompagner jusqu’à la porte.

 

Pouvez-vous vous passer de condoléances écrites ?

  • « Le fait d’assister à la cérémonie religieuse et à l’inhumation ne dispense pas des condoléances écrites».

 

Quand envoyer une lettre de condoléances ?

  • Envoyez votre lettre manuscrite dans les 2-3 jours suivant l’annonce du décès. Cela peut être une carte avec une citation, mais ajoutez toutefois un mot manuscrit en plus de votre signature. Evitez les citations du genre : « après la pluie vient le beau temps / un de perdu, dix de retrouvés » (véridique !).
  • N’utilisez pas de carte de visite ou de bristol avec votre nom imprimé. Nadine de Rothschild est catégorique sur ce point : il faut écrire sur du papier à lettre dans ce genre de circonstances. Etant donné que le format A4 paraît très grand, et que nous ne voulons pas meubler la feuille par du verbillage inutile et lourd, il est admis d’utiliser le format A5 ou justement une carte.
  • Si vous êtes à l’étranger au moment de l’annonce, vous pouvez envoyer un télégramme. Mais cela ne vous dispense pas de la rédaction d’une lettre de condoléances manuscrites en suivant.

 

Quel est l’impératif absolu en matière de condoléances ?

Et enfin si vous ne deviez retenir qu’une seule règle, ce serait celle-là : aussi difficile que soit pour vous la gestion de votre état mental (souvenir douloureux lié au décès de votre grand-mère, « ne pas savoir quoi dire ou faire »…) il est absolument hors de question de ne rien faire. Personne ne vous demande de parler, de consoler ou de ressusciter un mort. Seule votre présence est importante pour soutenir les proches. Ce n’est pas grave que vous ne connaissiez pas le défunt, vous êtes un proche de la famille. C’est pour eux que vous devez vous déplacer.

 

 

 

Voici un extrait du livre Comment être une vrai lady ? dont nous avions déjà parlé plusieurs fois. Ces informations vous seront peut-être utiles.

p.133

 

Comment se comporter en lady lors d’un enterrement ?

 

« Assister à un enterrement

Un enterrement est certainement la plus douloureuse des invitations auxquelles vous devez faire face. Dans une famille, c’est aussi le moment où l’on retrouve des personnes perdues de vue depuis des années parfois. Oubliez les querelles qui ont pu vous opposer à elles ce jour-là plus que tout autre, il vous faudra démontrer que vous êtes une lady, c’est-à-dire une femme digne qui ne s’épanche pas, quel que soit son chagrin, qui ne snobe personne et qui partage sincèrement la douleur de tous.

Bien sûr, vous pouvez pleurer. Eviter de prendre la parole si vos sanglots sont trop lourds et préférez le silence d’une étreinte à une phrase maladroite qui pourrait blesser les endeuillés.

Dès que vous apprenez un décès, n’appelez surtout pas, mais envoyez un courrier (un télégramme éventuellement) pour prouver votre affection en ce moment difficile. Un texto ou un mail n’est pas bienvenu à ce moment précis. »

 

Quelle tenue porter lors d’un enterrement ?

« La tenue

En France, la couleur de deuil est le noir. Vous ne portez donc pas de teintes vives le jour d’un enterrement. Autrefois, le temps du deuil était plus long qu’aujourd’hui : une année pour un veuf et dix-huit mois pour une veuve. On ne peut pas parler actuellement de délai type, mais il reste d’usage de porter une tenue sombre durant quelques semaines.

Lorsque l’on vous convie à un enterrement, respectez ce code. Si c’est l’hiver et que vous n’avez qu’un seul manteau, rouge vif, demandez à quelqu’un de vous en prêter un pour l’occasion »

 

Les usages funéraires selon les religions

« S’adapter à la religion du défunt

Les catholiques réservent une messe pour ce moment difficile. La famille se place dans les premiers rangs tandis que le cercueil (fermé) est devant l’autel. A la fin de la cérémonie, l’assemblée est invitée à faire le signe de croix au-dessus du cercueil à l’aide d’un goupillon. La famille se place ensuite au fond de l’église, en rang, afin de recevoir les condoléances de chacun. A noter que ce moment peut-être évité pour des questions de chagrin trop intense ou repoussé au cimetière, après l’inhumation. Vous remplirez de toute façon le cahier de condoléances laissé à l’entrée de l’église. Vous pouvez écrire sur une carte de visite au préalable et la déposer dans le registre si vous préférez. Après l’inhumation, les proches se retrouvent autour d’une collation prétexte à rester un peu ensemble pour se consoler.

Chez les protestants, la messe n’est pas obligatoire et il n’y a pas de défilé devant le cercueil.

Pour les orthodoxes au contraire, la cérémonie a bien lieu et le cercueil reste ouvert, permettant à chacun de voir encore une fois le défunt.

Dans le rite israélite, le défunt a le visage caché par un drap. Les hommes ont alors une kippa sur la tête et les femmes un foulard. La famille proche portera durant sept jours un deuil consistant à ne pas sortir, ne pas se laver, cacher tous les miroirs de la maison et déchirer un pan de son vêtement. Vous ne dérangerez pas les personnes endeuillées durant cette période.

La crémation remplace de plus en plus souvent l’inhumation (sauf chez les juifs et les musulmans, pour qui elle est interdite).

En cas de funérailles civiles (sans aucune célébration religieuse), les pompes funèbres réservent en général un salon où tout le monde peut se rassembler et se recueillir avant le départ du cercueil pour le cimetière ou le crématorium.

Selon le lieu, vous serez amenée à vous rendre à pied de l’église (ou du salon) jusqu’au cimentière ; évitez donc les talons trop hauts (assez malvenus de toute façon ce jour-là, comme toute autre coquetterie). »

 

« Les condoléances

Étymologiquement, condoléances signifie « avec douleur » : vous exprimez ainsi votre partage du chagrin et de la douleur des endeuillés. Vous pouvez envoyer des fleurs ou une couronne directement à l’église pour apporter votre soutien, en y ajoutant une carte de visite. Certaines familles précisent parfois dans l’annonce du décès « sans fleurs ni couronnes » : respectez ce choix. Si vous tenez à montrer votre chagrin, vous pouvez faire graver une plaque commémorative qui sera placée sur la tombe (s’il y en a une et non une urne). C’est assez courant pour un collègue de travail par exemple. Comme toujours, misez sur la sobriété et la simplicité.

Durant le semestre suivant les funérailles, évitez les grandes fêtes, qui pourront être reportées le cas échéant. C’est une façon élégante et discrète de montrer son respect pour le défunt et ses proches. »

 

 

Exemples de textes de condoléances:

 

Recevez nos plus sincères condoléances et toute notre amitié dans ce moment difficile.

 

– Nous sommes de tout cœur avec vous dans cette épreuve. Bien affectueusement.

 

– C’est avec une grande émotion que nous avons appris cette triste nouvelle. Nos pensées sont avec vous.

 

– Nous sommes avec vous par la pensée dans ce moment douloureux. Recevez nos sincères condoléances.

 

– Nous partageons votre peine en ce moment de deuil et nous vous assurons de nos sentiments les plus affectueux.

 

– Recevez nos très sincères condoléances et l’expression de notre sympathie la plus profonde.

 

– Recevez nos plus tendres pensées dans cette épreuve. Bien à vous.

 

– Nos pensées et nos prières vous accompagnent. Recevez toute notre sympathie.

 

– Nous sommes bouleversés par cette triste nouvelle et sommes de tout cœur avec vous.

 

– Nous partageons votre peine. Sincères condoléances.

 

– Nous sommes à vos côtés dans cette épreuve du deuil. N’hésitez pas à nous appeler, et tout particulièrement dans les moments difficiles.

 

– Notre peine n’est rien à côté de l’épreuve que vous traversez. Nous sommes de tout cœur avec vous.

 

– Dans ces moments douloureux, que Dieu vous apporte la sérénité et la paix. Sachez que vous êtes présents dans toutes nos prières.

 

– Nous sommes profondément émus par le deuil qui vous frappe. Recevez toute notre amitié et toute notre affection.

 

– Nous ne pouvons être présents à vos côtés en cette triste journée mais nos pensées vous accompagnent dans cette terrible épreuve.

 

– Nos plus sincères condoléances. Vous pouvez compter sur nous.

 

 

Ces exemples de formules de condoléances sont reprises de cette page.

Je ne vous recommande pas les citations proposées. Parfois l’humour me semble déplacé, et parfois l’auteur est controversé. Même si sa formulation est acceptable, son « autorité » gâche la formule.

Dans le doute, préférez des formules courtes et sincères à une citation philosophique (et trop optimiste !).

 

 

Que répondre à des condoléances reçues ?

 

Réponse dans cet article.

 

17 comments

  1. Mely says:

    Bonjour Hanna,
    Merci pour cet article. C’est l’un des aspects de la vie sociale où je suis le moins à l’aise, comme la plupart d’entre nous je suppose. Forcément, on aimerait être le moins possible confronté au deuil, de près ou de loin, mais c’est inévitable, et plus on vieillit… bref, je ne vous apprends rien 🙂
    En tout cas merci pour ces conseils qu’il n’est pas toujours facile de retenir et d’appliquer, avec les émotions… Surtout quand la perte ne nous touche pas directement, on a souvent peur d’être maladroit, trop présent, pas assez… Encore une fois, le cas par cas joue beaucoup, mais toutes ces règles sont bonnes à connaître pour ne pas faire d’erreurs le moment venu.
    Très bon dimanche à vous.

    • JeuneLady says:

      Bonjour Mely,
      L’annonce d’un décès, les funérailles, la cérémonie, les condoléances sont vraiment difficiles à gérer pour la majorité d’entre nous. S’ajoutent à cela les déplacements géographiques. Prendre un jour de congé pour faire 600 km aller-retour pour l’enterrement de la grand-mère de notre meilleur ami est-il indispensable? En 2016, dans bien des entreprises cela est incompréhensible. De plus, le coût du voyage… etc. Tout cela est difficile à établir.
      Autrefois, il était normal de tout laisser pour assister à un enterrement. Aujourd’hui, dans notre société qui écarte le sujet de la mort, c’est difficilement gérable. Et moi, la première, j’ai manqué des funérailles pour des raisons qui à l’époque me semblaient justifiées, mais avec le recul je regrette de ne pas avoir juste fait acte de présence pour soutenir mes proches.
      Heureusement que Nadine de Rothschild liste rationnellement ce que nous devons faire. Cela permet de se raccrocher à quelque chose lorsque l’émotion nous prend.
      Bon lundi et on se retrouve avec un sujet plus joyeux la prochaine fois 🙂

  2. Mélanie says:

    Merci Hanna pour cet article qui va malheureusement m’être utile demain. (Il ne s’agit pas d’un proche direct mais d’un accident dont j’ai été le premier temoin à mon travail. N’ayant par chance jusqu’à présent pas eu de situation telles à affronter, vos conseils sont précieux)

  3. Daniel BRET says:

    Chère Madame,
    je suis intrigué par la phrase en début de votre texte sur le deuil : « « Le silence et le recueillement sont de rigueur » (p.94). Pas de discours, ni de chagrin démesuré, pas de scène. Si vous êtes un +1, ne manifestez aucune désinvolture. ».
    Que voulez-vous dire avec « un+1 » ?
    Merci de m’éclairer.
    Avec mes salutations les meilleures.
    Daniel

    • Hanna GAS says:

      Bonjour Monsieur,
      Vous avez bien fait d’écrire, peut-être que mes propos ne sont pas assez clairs.
      Par « +1 », j’entends « celle/celui qui accompagne son mari/sa femme en deuil ».
      Exemple : le décès du grand-père de mon mari. Cela concerne « sa » famille. En tant qu’épouse, qui n’a eu que peu de liens avec le défunt, je ne suis pas aussi affectée par la mort du grand-père que toute ma belle-famille. Je suis le « +1 » de mon mari dans cette situation. Je l’accompagne aux funérailles, mais je ne dois pas manifester mon indifférence à l’événement.
      J’espère qu’avec cette explication, c’est plus compréhensible.
      Amicalement,
      Hanna

    • Hanna GAS says:

      Je vous en prie.
      Merci pour votre question (et pour les futures). Cela me stimule intellectuellement, et cela me permets de préciser des points plus en détails au profit de tout le monde.
      Bonne soirée,
      Amicalement,
      Hanna

  4. Jean-Philippe says:

    Bonjour, je suis maire et souhaiterait réaliser des cartes pré imprimées avec les coordonnées de la mairie avec un espace blanc pour rajouter un petit mot manuscrit pour présenter mes condoléances à la famille d’un administré décédé au nom de la commune. Pourriez vous me communiquer la dimension standard préconisé et le grammage de la carte. Merci par avance de votre aide.

    • Hanna GAS says:

      Bonjour,
      Pour ne pas vous dire de bêtises, je vais vous renvoyer sur le site
      protocole.info
      L’auteur est spécialiste des questions protocolaires, dont celles relatives à la mairie.
      Bonne année !
      Amicalement, Hanna

  5. Ohscar says:

    Bonjour, et merci pour votre sujet. Suite au décès de mon oncle, je voudrais envoyer un message de condoléances pour toute la famille (ses enfants et petits enfants dont je n’ai pas toutes les coordonnées). Ma tante (soeur de ma mere) et lui étaient divorcés de longue date mais très proches et elle est la mère de tous ses enfants, puis-je lui adresser le message pour eux ? Ou dois-je l’adresser à un « chef de famille » Merci

      • Ohscar says:

        Merci beaucoup de votre réponse. J’avoue que je ne connais pas tous les prénoms des arrières petits enfants et j’espère un peu le cacher en mentionnant seulement les prénoms de mes cousins et puis « vos enfants et petits enfants ». Certains n’ont plus de rapports avec la « Famille » au sens large du terme depuis longtemps. En particulier l’aîné des enfants de ma tante, le « chef de famille » qui ne s’entend plus avec qui que ce soit depuis longtemps, y compris ses frère et soeur. Cependant, être un c** ne l’empêche pas d’avoir perdu son père aussi. C’est pourquoi l’entremise de ma tante est plus simple pour n’ignorer personne. Pardon, je « m’étale » . Merci encore.

  6. chorier says:

    Bonjour J’ai « loupé » la période de bienséance par rapport aux condoléances d’une cousine que je ne voyais pas beaucoup, mais je tiens à manifester quelque chose…J’ai préparé un petit mot à sa fille mais dois je éviter le mot « condoléances » et mentionner juste un petit « message de sympathie? en l’honneur de sa mémoire »?
    On est trois mois plus tard, et personnellement, je serais heureuse de recevoir quelque chose même en retard..plutôt que rien.
    merci

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