Le plus gros problème du « s’habiller comme on veut »
Actualisation du 10 août 2020:
L’objectif n’est pas de provoquer, mais d’expliquer certains points.
Parler d’élégance vestimentaire est toujours délicat. Les susceptibilités sont nombreuses dans ce domaine, comme dans d’autres.
Si une personne lit des articles ou regarde des vidéos du type :
Comment s’habiller pour
- aller à un mariage,
- à un entretien d’embauche,
- à la rentrée des classes,
- au restaurant en amoureux,
…elle a conscience de l’impact des vêtements sur elle-même et sur les autres.
Les tenues que nous portons ne sont pas neutres. Elles signifient toujours quelque chose (de la paresse, de l’indifférence, de l’agressivité, de la douceur, etc.).
On NE peut PAS tenir le discours inverse en même temps en disant : « ce que je porte n’a aucun impact ni sur moi ni sur les autres ».
Aucune tenue (aussi légère ou couverte soit-elle) ne justifie une agression verbale, physique ou sexuelle. Aucune.
Mais on ne peut pas se plaindre :
– de ne pas être prise au sérieux par notre interlocuteur (et ne pas obtenir de crédit à la banque) en arrivant en débardeur à fines bretelles avec ou sans soutien-gorge.
– de ne pas avoir de promotion au travail (alors qu’on porte un jeans+haut noir tous les jours)
– de ne pas être écoutée aux réunions de famille par le cercle des adultes… alors qu’on a 32 ans et une tenue d’adolescente sortie du lit.
– de ne pas trouver l’homme de sa vie… parce que tous les hommes sont des goujats attirés uniquement par les gros seins… (Si vous considérez qu’on homme ne doit pas vous juger sur votre apparence, alors pourquoi, vous-mêmes, avez-vous des « types » dans votre radar ?) et en même temps de croire que ces boucles d’oreilles-là ou ce rouge à lèvres vous rendra plus séduisante.
– d’avoir des femmes habillées en blanc à votre propre mariage
– d’être traité de fou si on se promène en pyjama dans la rue
– d’être remercié si on vient à un entretien d’embauche en jogging, tongs et t-shirt Mickey
Le discours est celui-ci : il y a des codes.
Ces codes changent en fonction des pays et des époques.
Dans la France des années 2020, la liberté de s’habiller comme on veut est au maximum.
Tant mieux.
Sachons que le principe du code est le suivant : tel signe a une telle signification.
On a beau varier les signes et les significations avec les siècles. Il reste que le principe de communication est toujours le même. Un tel symbole signifie une telle réalité.
Si on s’habille avec légèreté, on sera traité avec légèreté.
Si on s’habille avec déférence, on sera traité avec déférence.
A nous de nous situer.
Dans le trio élégance-décence-féminité, les possibilités sont très (TRES !) larges. Ce n’est pas un uniforme unique qui s’endosse de 11 à 99 ans.
Ce trio a l’avantage extrême de nous ouvrir des portes.
Une fois que l’on connaît les règles du jeu, on peut jouer.
Une fois que l’on connaît le code de la route, on peut rouler.
Une fois que l’on connaît les codes vestimentaires qui invitent au respect et à la bienveillance, on peut sociabiliser.
Certaines femmes ne sont pas encore conscientes de l’impact de leurs tenues sur les autres.
Ok.
Laissons-les cheminer à leur rythme.
Mais pour celles qui savent, à présent, cette corrélation : il n’y a pas de retour en arrière possible.
Demain matin, en choisissant votre tenue, dites-vous : « je m’habille pour moi et pour les autres ».
Autre point :
Il est vrai aussi que l’on entend parfois seulement que ce que l’on veut bien entendre.
Je ne jette pas la pierre.
Je suis la première à « filtrer » les discours politiques que j’entends surtout lorsqu’ils sont d’un bord différent du mien. Mon cerveau se focalise alors sur les points saillants, et une caricature est rapide à élaborer à partir de là.
Mes efforts pour écouter réellement mon interlocuteur se couplent alors à ceux de lui prêter des intentions fondamentalement bonnes.
Sans cela, l’échange d’idées est impossible.
Merci Hanna pour cette vidéo comme toujours très pertinente.
Nous vivons une époque pleine de contradiction et assez schizophrène. Je crois que l’on n’a jamais autant dépensé en vêtement (il suffit de voir les files interminables devant les boutiques au lendemain du confinement, de Zara à Vuitton en passant par Lacoste…) et beaucoup refusent pourtant de reconnaître que par leur vêtements ils communiquent des messages.
Rien ne justifie une agression, les personnes que je connais de près ou de loin ayant été agressées ne l’ont pas été en mini jupe. Cela ne devrait pas Pour autant empêcher de comprendre que tout vêtement envoie un message.
Aujourd’hui grâce à vos vidéos j’en suis devenue encore plus consciente. Cela ne m’empêche pas de porté du court, un jean ou du vernis fushia de temps en temps mais je le fait avec une plus grande conscience du contexte adapté et de l’image renvoyé.
Alors merci !