« La politesse du cœur enseignée aux enfants autrefois et aujourd’hui ». Article passionnant écrit par Aliénor Strentz, Docteur en Anthropologie et diplômée de la pédagogie Montessori AMI.
Aliénor est également coach de vie chrétienne.
Je vous invite chaudement à découvrir son site :
Merci Aliénor pour cet article riche et instructif !
La politesse du cœur enseignée aux enfants autrefois et aujourd’hui
INTRODUCTION
La politesse est-elle une tradition inventée contemporaine ou bien a-t-elle des racines plus profondes ? Comment est-elle transmise ?
N’est-elle qu’un ensemble de codes à appliquer dans telle ou telle situation ou bien a-t-elle un sens ?
Pour répondre à ces questions, nous restreindrons ici notre champ de réflexion à l’Europe francophone.
Nous allons remonter le temps, jusqu’au XVIème siècle, lorsque le moindre rictus ou un sourcil froncé pouvait être interprété comme un signe de provocation et déclencher un duel. Maîtriser ses gestes était alors une question de survie…
C’est dans ce contexte qu’Érasme, le « prince des humanistes », rédige en 1530 un manuel de savoir-vivre intitulé « La Civilité puérile » (en latin le « De civilitate morum puerilium »). Il est destiné à son élève, le jeune prince Henri de Bourgogne, mais aussi à tous les enfants moins bien nés qui ont besoin, pour survivre en société, de connaître les règles de savoir-vivre les plus usuelles.
La littérature pédagogique dans laquelle Érasme s’inscrit était cultivée depuis l’Antiquité gréco-romaine (avec par exemple, le traité d’éducation de Plutarque « De liberis educandis »).
Cependant, aucun auteur avant lui n’avait envisagé la civilité (civilitas en latin) comme pouvant faire l’objet d’une étude distincte, et destinée à être diffusée[1].
Plus de cent-cinquante ans plus tard, Jean-Baptiste de La Salle, pédagogue et ecclésiastique catholique, reprendra le manuel d’Érasme en développant la perspective chrétienne qui y était déjà présente.
Enfin, nous nous appuierons aussi sur un discours d’Henri Bergson sur la politesse, qu’il prononça en 1885 lors d’une distribution des prix dans un lycée.
Précisons que chacun de ces auteurs emploie un terme différent : civilité, bienséance ou encore politesse. Nous avons choisi, dans le titre, le terme utilisé de nos jours de « politesse » qui désigne le respect des bonnes manières en usage dans une société donnée.
1. Un apprentissage basique pour survivre en sociÉtÉ
La « survie » en société, autrement dit le fait de n’être pas rejeté par ses pairs, suppose la maîtrise d’un b.a.-ba qu’Érasme et Jean-Baptiste de La Salle sont loin de négliger.
A. Un peu d’hygiène…
Érasme, dans son traité, prodigue moult conseils hygiéniques tirés pour la plupart de Quintilien, Plutarque ou encore des recommandations médicales d’Hippocrate et de Galien.
Outre « La Civilité puérile », Érasme, en bon humaniste, a voyagé et écrit ses notes de voyage. Il y consigne avec désespoir les mœurs grossières de son temps qui l’indisposent : la saleté d’un compagnon de voyage mal vêtu, la vue dans une auberge d’hommes trempant tous en même temps leur pain dans le plat, les crachats par terre, etc.
Pour cet être délicat et sensible, on comprend dès lors l’importance de l’hygiène comme condition nécessaire d’une vie commune paisible.
Jean-Baptiste de La Salle le rejoint avec encore plus de précision anatomique : les oreilles, les cheveux, les dents, les mains sans oublier les ongles, doivent être particulièrement bien nettoyés, tout particulièrement lorsqu’on se rend à l’église. Pour ces deux chrétiens en effet, le corps est le « temple vivant de Dieu ».
On se lave les mains avant tous les repas, et même plusieurs fois par jour (à chaque fois qu’on les a salies). On ne crache pas par terre mais dans son mouchoir, et en se détournant avec discrétion.
Les habits doivent être propres et nets.
Jean-Baptiste de La Salle évoque enfin le « pot de nuit » qu’on ne vide en aucun cas par la fenêtre…
La première transmission à l’enfant est donc celle primordiale de l’hygiène. Mais il ne s’agit là que du b.a.-ba car il lui faut aussi apprendre très tôt à régler son maintien, ses gestes, sa parole, en fonction des situations et du rang social de la personne à laquelle il s’adresse. Le but est toujours la « survie » en société qui suppose d’éviter à tout prix « le ridicule » qui certes, ne tue pas, mais compromet beaucoup la personne qui s’y livre.
B. Le ridicule ne tue pas, mais quand même…
Si Érasme, alors au faîte de sa gloire, prend la peine de publier un manuel de savoir-vivre, c’est bien qu’il est convaincu de l’importance cruciale d’une bonne maîtrise des codes de la civilité. Il est aussi persuadé que ces codes doivent s’apprendre tôt pour qu’ils deviennent des habitudes gestuelles, des mécanismes corporels, permettant à l’enfant, puis à l’adulte qu’il deviendra, d’être parfaitement à l’aise en toute situation.
Parmi les sujets de « ridicule », Érasme et Jean-Baptiste de La Salle se rejoignent sur plusieurs points :
- Le rire « immodéré » que les Grecs appelaient le « secoueur» (car il secouait tout le corps). On ne rit pas d’un mot ou d’un acte obscène. On ne rit pas non plus d’une de ses propres finesses d’esprit.
- Les vêtements bariolés et vintage[2]. Jean-Baptiste de La Salle préconise, en termes de tenue vestimentaire, de suivre « la coutume de Paris » et de s’habiller comme les personnes de son âge et de sa condition, sans tomber toutefois dans le luxe et la mondanité. Il ne faut pas non plus s’habiller « selon la mode d’il y a trente ans ».
- La gloutonnerie à table. On ne touche pas le premier au plat apporté. On attend que la maîtresse de maison nous invite à manger. On prend le morceau devant soi.
- L’ignorance des distinctions sociales. Pour les deux auteurs, il est important que l’enfant intègre très tôt la hiérarchie sociale parmi les hommes, sous peine de passer pour un enfant mal élevé et plus tard, pour un rustre.
Lorsqu’il parle à un adulte, l’enfant doit rappeler de temps à autre les titres honorifiques de la personne à laquelle il s’adresse. Érasme donne ce conseil :
« Si tu ignores les titres particuliers de ceux à qui tu parles, souviens-toi que tous les professeurs doivent être traités de savants, les prêtres et les moines de révérends pères, tes camarades de frères et d’amis ; tous ceux ou toutes celles que tu ne connais pas de seigneurs et de dames ». (Chapitre V)
- En somme, la bienséance est tout d’abord un ensemble de règles très pratiques pour survivre en société. Nous allons maintenant nous demander si ces règles et l’esprit dans lequel elles sont suivies nous révèlent un autre projet social que la simple « survie ».
2. le sens profond de la politesse
Nos trois auteurs, Érasme de Rotterdam, Jean-Baptiste de La Salle et Henri Bergson, sont trois penseurs et pédagogues qui se sont intéressés à la politesse dans un objectif bien précis.
A. Le regard chrétien d’Érasme et de Jean-Baptiste de La Salle : façonner les âmes
Érasme et Jean-Baptiste de La Salle sont deux chrétiens fervents pour lesquels la religion n’est pas une pratique sociale et superstitieuse du dimanche mais le don du Christ qui s’est incarné par amour pour chaque être humain. Bref, ils ne prennent pas à la légère la demande de Dieu « Soyez saints car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint ». (Lévitique 19, 1-2).
Jean-Baptiste de La Salle fut d’ailleurs canonisé par l’Église catholique en l’an 1900.
Érasme, quant à lui, fait cette recommandation à son élève : « Pense bien qu’il est inutile de venir à l’église si tu n’en sors meilleur et plus pur ». (Chapitre III)
Plusieurs recommandations des deux auteurs prouvent le lien qu’ils font entre les règles de la bienséance et l’éducation du chrétien :
- La pudeur pour préserver le « corps, temple saint », qu’Érasme qualifie de « compagne et gardienne des bonnes mœurs » (Chapitre I). Les deux auteurs recommandent d’adopter une tenue couvrant tout le corps, de faire son lit avant de sortir de sa chambre et de se déshabiller avec pudeur en songeant, comme l’écrit Érasme, qu’« il n’y a pas d’endroit où ne soient les anges ».
- Une conduite humble et pieuse à l’église. En entrant dans une église, on salue le Christ et les saints en fléchissant légèrement les genoux et en se découvrant la tête, le visage tourné vers l’autel. Durant la messe, on manifeste son recueillement par son écoute silencieuse et son maintien, en songeant toujours à la présence du Christ et des légions d’anges. On tombe à genoux lorsqu’on entend le « Et homo factus est[3]» du Credo.
- Le respect et l’amour du prochain. Durant les repas, on chasse toute idée chagrine afin de ne pas attrister les autres convives. On évite de choquer quiconque par un acte jugé dégoûtant (mettre les mains dans le plat par exemple) ou bien par des propos ou chansons malhonnêtes. On ne médit pas, on ne déprécie pas les plats, on renonce à son avis propre si une dispute pointe le bout de son nez, etc.
- En somme, les règles de bienséance sont une boîte à outils pour permettre à l’enfant de devenir un bon chrétien, c’est-à-dire dans l’esprit de nos deux auteurs un homme accompli.
B. Le regard laïc de Bergson sur « la politesse du cœur », base d’une république idéale
En 1885, Henri Bergson est un jeune professeur de philosophie de vingt-cinq ans lorsqu’il prononce un discours de distribution des prix consacré à la politesse, dans le lycée provincial où il enseigne alors. Ce discours sera repris en 1892 au Lycée Henri-IV à Paris, puis publié. Après s’être excusé auprès des élèves de donner une « leçon de morale » en un tel jour de fête, il commence ainsi : « Je voudrais chercher avec vous en quoi consiste la politesse vraie ».
Il se demande si la politesse n’est qu’un « vernis » pour tenir l’autre à distance. Il distingue alors plusieurs degrés de politesse : tout d’abord la « politesse des manières » qui est un « certain art de témoigner à chacun, par son attitude et ses paroles, l’estime et la considération auxquelles il a droit ». Au-dessus de cette politesse, il y a la « politesse de l’esprit » qui est une « espèce de souplesse intellectuelle ». Elle consiste à se mettre à la place des autres, à s’intéresser profondément à eux, à renoncer à son propre point de vue et à s’oublier soi-même. Bergson fait ainsi l’éloge de l’homme qui pratique cette « politesse de l’esprit » :
« Ce qui nous plaît en lui, c’est la facilité avec laquelle il circule parmi les sentiments et les idées ; c’est peut-être aussi l’art qu’il possède, quand il nous parle, de nous laisser croire qu’il ne serait pas le même pour tout le monde ; car le propre de cet homme très poli est de préférer chacun de ses amis aux autres, et de réussir ainsi à les aimer tous également ».
Au-dessus encore de ces deux politesses figure « la politesse du cœur » qui est, selon Bergson, une vertu. Elle est motivée par la bonté et une sympathie délicate devant les souffrances morales d’autrui, celles pour lesquelles « notre politesse, notre attention, sera quelque chose comme un soin, une thérapie ».
Ce sont ces trois types de politesse, qui, conjuguées, nous introduisent dans « une république idéale, véritable cité des esprits ». Cette politesse, poursuit Bergson, réclame le concours de l’esprit et du cœur. Pour ce professeur de philosophie, les études classiques, notamment la lecture des auteurs anciens, prédisposent au développement de la politesse.
Dans la version de 1885 de son discours, Bergson insiste sur le fait que « le respect de l’opinion d’autrui ne s’acquiert que par un effort continu ». Il s’agit en effet, ajoute-t-il, de « dompter en soi l’intolérance qui est un instinct naturel ».
Comme Érasme et Jean-Baptiste de La Salle, Bergson pense donc que la politesse requiert un travail sur soi qui consiste à repousser « l’égoïsme, qui est clôture sur soi » et à ouvrir son cœur sur l’autre (que celui-ci soit vu comme un enfant de Dieu, un être sensible ou encore un autre citoyen). L’enjeu est la construction ensemble d’une communauté (la république idéale ou encore le Royaume de Dieu).
- Au regard des écrits d’Érasme, de Jean-Baptiste de La Salle et de Bergson, nous constatons que la bienséance porte un projet vaste, à la fois éducatif, moral, mais aussi social et civilisationnel.
3. Quid de la transmission de la politesse aujourd’hui ?
Que peut-on tirer de ces lectures pour notre quotidien d’homme ou de femme du XXIème siècle ?
A. La politesse s’enseigne…
Tout d’abord, il y a l’idée que la politesse se transmet à l’enfant.
Que vous soyez parent et/ou éducateur à l’école ou dans une autre institution, vous avez une responsabilité quant à cette transmission.
Mais rassurez-vous, ici, point de grandes leçons à faire apprendre. Il vous suffit tout simplement de pratiquer vous-même cette politesse dans votre vie de tous les jours. Peu à peu, l’enfant va s’imprégner de vos gestes et les imiter : le maintien à table, l’attention à chaque personne que vous rencontrez, etc.
Plus vous allez commencer tôt cette pratique en compagnie de votre enfant, plus il va l’« absorber » facilement. Je me réfère ici au concept de la pédagogue Maria Montessori d’« esprit absorbant » : il désigne cette faculté de l’intelligence enfantine qui s’adapte à son milieu en absorbant à la fois ce qui est tangible (vos gestes par exemple) et ce qui est abstrait (comme par exemple la notion de beau). Ce tout que l’enfant absorbe va lui donner la conscience de qui il est et va l’aider à se construire.
Durant cette étape de construction (de un jour à 6 ans), l’enfant absorbe inconsciemment son environnement, qu’il soit positif ou négatif. Il « absorbe » notamment sa langue maternelle. Il en est de même en fait pour toutes les activités que vous allez répéter avec votre enfant, et qui constituent son environnement quotidien.
B. Donner du sens
Tous ces gestes que le petit enfant « absorbe » feront peut-être l’objet, à un moment donné, de questions de sa part. Comme l’a analysé Maria Montessori, l’enfant, à partir de six ans environ et ce jusqu’à l’âge de douze ans environ, entre dans une autre étape de son développement. Durant cette phase de « l’esprit comprenant » et non plus « absorbant », il devient un explorateur culturel et se pose beaucoup de questions !
Vous pouvez tirer profit de cette phase de développement pour « voyager » avec lui dans les diverses cultures, lui montrer par exemple les différences entre l’art de dresser une table à la française et celui de dresser une table à l’anglaise, etc.
C’est aussi l’âge moral où l’enfant a un grand sens de la justice, et veut comprendre plus clairement la distinction entre le bien et le mal. Vous pouvez alors lui parler du sens de la « véritable politesse », telle que nous l’avons vue avec les trois auteurs Érasme de Rotterdam, Jean-Baptiste de La Salle et Henri Bergson : en somme, une politesse qui est une attention profonde à l’autre.
CONCLUSION
Cet article montre tout d’abord que la politesse telle que pratiquée dans l’Europe francophone, ou disons-le en toute humilité la « politesse à la française », remonte à plusieurs siècles au moins. Érasme de Rotterdam a le mérite d’avoir codifié un ensemble de règles très précises destinées à la fois à façonner les âmes et à structurer une « société des bonnes manières ».
La politesse n’est donc pas innée, mais elle est une construction sociale, historique, culturelle. Et n’en déplaise aux tenants d’un savoir-vivre inné, faire preuve de « sprezzatura[4] » (cette apparence de facilité, d’aisance et de naturel dans la pratique des bonnes manières notamment), cela s’apprend.
En conclusion, la politesse est donc un sujet d’étude anthropologique, au sens où elle nous montre la façon dont l’homme, à travers les siècles et les sociétés, a souhaité éduquer « l’enfant », autrement dit le libérer de ses « tendances naturelles » pour l’élever à l’état d’« homme érudit » (littéralement « celui que l’instruction a fait sortir de l’état de rudis », en latin ‘grossier, inculte, ignorant’).
Elle nous donne ainsi l’occasion de faire un retour sur notre propre façon d’éduquer, et sur notre vision socio-culturelle qui sous-tend nos choix éducatifs…
Aliénor Strentz
Docteur en Anthropologie et diplômée de la pédagogie Montessori AMI
Coach de vie chrétienne, je vous invite à visiter mon nouveau blog « Chrétiens heureux », à vous inscrire, à partager vos points de vue en bas des articles, et si vous souhaitez aller plus loin, à suivre les programmes de coaching (dont le premier sera lancé en 2021).
Bibliographie
Nos trois auteurs références
ÉRASME DE ROTTERDAM. La Civilité puérile (De Civilitate Morum puerilium). Publié pour la première fois en 1530. Paris, 1877. Consulté sur le site « Gallica » de la Bibliothèque Nationale de France.
DE LA SALLE Jean-Baptiste. Les règles de la bienséance et de la civilité chrétienne. Reims, 1736 (1ère éd. 1702). Consulté sur le site « Gallica » de la Bibliothèque Nationale de France.
BERGSON Henri. La politesse et autres essais. Paris, Éditions Payot & Rivages, 2014.
Autres articles ou ouvrages consultés
BARRAL-BARON Marie. « Érasme et l’art du geste : l’élaboration des règles de civilité à la Renaissance ». In Europa Moderna, Revue d’histoire et d’iconologie, 2015, n°5, pp. 4-13.
CASTIGLIONE Baldassare. Il libro del cortegiano (Le livre du courtisan). Milano, BUR Biblioteca Univerzale Rizzoli, 2002. Publié pour la première fois en 1528.
MONTESSORI Maria. L’esprit absorbant de l’enfant. Paris, Éditions Desclée de Brouwer, 2010.
Pour aller plus loin
Si vous êtes très intéressé par le sujet, vous pouvez aussi lire les ouvrages suivants. Je vous conseille en particulier l’ouvrage de Frédéric Rouvillois. Les trois premiers ouvrages sont destinés à ceux qui souhaitent acquérir des concepts utiles en sociologie.
BOURDIEU Pierre. La distinction, critique sociale du jugement. Paris, Les Éditions de Minuit, 1979.
ELIAS Norbert. La civilisation des mœurs. Paris, Calmann-Lévy, 2002 (1re éd. 1939).
GOFFMAN Erving. Les rites d’interactions. Paris, Les Éditions de Minuit, 1974.
ROUVILLOIS Frédéric. Histoire de la politesse de la Révolution à nos jours. Paris, Flammarion, 2006.
STAFFE Baronne. Usages du monde : règles du savoir-vivre dans la société moderne. Éditions Tallandier, 2007. (1ère éd. : 1889).
[1]. Les manuscrits de « courtoisie » du XVème siècle décrivaient en vers la manière de bien se conduire en société. Mais ces écrits n’avaient rien de formel et n’étaient pas destinés à être diffusés en dehors d’une communauté restreinte.
[2]. Je parle ici au lecteur contemporain pour désigner des vêtements renvoyant à une mode de plusieurs décennies auparavant.
[3]. « Et il s’est fait homme ». Pour mieux manifester la vénération qu’inspire l’Incarnation, on a coutume de s’agenouiller pendant la prière du Credo (« Je crois en Dieu »), lorsqu’on prononce les mots « Et homo factus est » ou « Et incarnatus est », de nos jours surtout à la fête de Noël et à celle de l’Annonciation.
[4]. Selon Baldassare Castiglione dans Le livre du courtisan (Il libro del cortegiano, 1528), la « sprezzatura » est l’une des vertus essentielles de l’homme de Cour. Il l’explique ainsi : « user en toutes choses d’une certaine nonchalance, qui cache l’artifice, et qui montre ce qu’on fait comme s’il était venu sans peine et quasi sans y penser ».
C’est très intéressant. Merci pour cet article qui me permet de mieux comprendre le sens profond de la politesse.
Merci à vous Hanna, de tout coeur ! Et merci pour ce premier commentaire. Aliénor
En privé, j’ai reçu plusieurs mails pour vous féliciter de ce bel article. Bravo !
j’aime beaucoup, merci pour ce bel article!
Très bel article. Tous mes compliments à son auteur et merci à Hanna de l’avoir diffusé. Le texte de Bergson mérite vraiment d’être lu et médité,
Philippe
Article passionnant!
On aurait aimé vivre toutes ces époques où le « savoir-vivre » était d’usage…
Maria Montessori, une grande dame!, a été un relais de cette « tradition » heureusement!
Merci Aliénor de nous rappeler que la politesse est notre compagne de vie quelque soit notre âge…