La télé enseigne plus que les livres
Depuis que le pass sanitaire a été suspendu, nous retournons dans les bibliothèques.
(Nous ne sommes pas dupes, nous savons que notre cher président l’activera à nouveau.)
Fort heureusement nous n’avions pas arrêter de lire durant 2 ans.
Les boîtes à livres publiques et les prêts entre amis nous ont permis de survivre, littérairement parlant, durant tout ce temps.
Et là, je dois vous partager notre déception.
Les nouvelles histoires pour les enfants sont un fiasco.
Nos fils ne demandent jamais une deuxième ou troisième lecture.
Parfois le cadet est tellement in-intéressé qu’il commence à feuilleter un autre livre.
Ces nouvelles histoires… euh ?
D’un point de vue narratif, c’est un raté.
Où est le schéma narratif ?
Vous savez : situation initiale, élément déclencheur, péripéties, résolution.
Les scénaristes hollywoodiens, eux, maîtrisent très bien l’exercice.
Une histoire doit dérouler un fil.
Le fil conducteur.
Point.
Les nouveaux écrivains « pompent » les histoires de « causes à défendre ».
C’est insupportable et souvent illogique.
Pas de sens, pas de morale.
Ni Bien, ni Mal.
Dans la formation sur la politesse enseignée aux enfants, je rappelle les principes anciens.
Non parce qu’ils sont anciens, mais parce qu’ils sont efficaces.
Le succès de La Fontaine est la simplicité :
Une fable = un défaut.
Morale de cette histoire : il faut une morale.
P.S : N’oubliez pas : la bienséance fait la différence.
BB33
Chère Hanna,
Je rejoins tout à fait votre avis, cela fait quelques temps que mon mari et moi-même avons remarqué ce phénomène dans les livres pour enfants. Il arrive petit à petit sur nos écrans.
Je vous invite à lire l’article que j’avais écrit à ce sujet ici : https://www.demarchefle.com/le-professeur-doit-il-preparer-des-cours-pour-faire-raisonner-sa-classe-denfants/. On peut y faire un parallèle.
Nous faisons des listes de produits culturels pour enfants qui possèdent une véritable intention pédagogique et non moralisatrice, où les héros des histoires vivent des péripéties réelles ou fantaisistes, parcourent le monde, apprennent, s’amusent et vivent pour les faire rêver. Malheureusement, elle n’est pas très longue pour l’instant, mais mieux vaut peu de bonnes histoires que de nombreuses mauvaises : comme pour les amis et tout le reste !
Bien à vous,
Maureen.
Merci !
Je trouve redoutable un enfant qui se désintéresse de la lecture d’un livre lu par maman ou papa…
Je n’ai pas eu à faire face à cette difficulté.
En revanche, il faut dire que les enfants « lisaient « sans lire leur bd, leurs livres d’images et que je les changeais en faisant un tournus. Nous avions aussi deux abonnements à deux bibliothèques des environs et que j’avais gardé mes livres de jeunesse.
Pour info, un livre sur le château du Moyen-Àge, avec pratiquement que des images a eu un succès sans précédent chez nous, il a fini en piteux état vers les 10 ans du cadet. Aviation, trains bateau ont eu un sort similaire. Pas besoin de savoir lire regarder et comprendre les images était bien suffisant. Ils étaient autonomes et non dépendants de nous et nous leur lisons des histoire que sur demande de leur part, et pas des livres faciles. On a commencé par Petzi quand ils étaient petits vers trois ans, puis la collection complète de Martine pour notre fille, les garçons avaient des héro masculins, ensuite Tintin et bien sûr Astérix qui les faisaient hurler de rire..vers 4-5 ans. Les dernières bd lues ensemble étaient des Black et Mortimer.( 10-12 ans)
Notre Aînée s’est fait offrir quelques Yoko Tsuno qu’elle a complété en brocante et investi son argent de poche, elle a la collection complète, Notre cadet s’est passionné pour Buck Danny pilote chevronné, même topo, on lui en a offert en famille, il a acheté les autres sur son argent de poche, vendu des jouets, travaillé sur un aérodrome de vol à voile, etc…
Il fallait presque une semaine pour lire un album et la suite était attendue avec impatience ! c’était le bon moment de la journée quand enfin en pyjama et dents lavées tous autour de mon mari ou moi sur notre grand lit nous avions ce moment où il fallait négocier combien de pages on allait lire avant de commencer.
En journée je laissais dispo des livres ressources comme le corps humain, la natures les magazines sur la nature, Pomme d’Api. et mes enfant avaient un budget propres pour acheter des livre dans les vide-grenier. Livres qu’il prisaient ensuite, les ayant choisis.
Je n’ai jamais instauré de censure. Sinon même Petzi n’aurait pas eu grâce à mes yeux , lui qui se sert sans permission dans le jardin de ses voisins… Mais ce type de morale à 3 ans n’a pas de sens. Le premier livre que mon cadet a lu seul : Ma mère est une Sorcière et sur la couverture il y avait une espèce de mégère échevelée et hurlante. D’abord dépitée, qu’est-ce que j’ai ri la minute suivante ! Bon, Ok mon cadet me voyait comme ça, à moi de lui faire changer d’avis… mais non je n’ai absolument pas pensé que j’allais lui ôter ce livre.
Les enfants aiment les personnages bien méchants et les bien gentils. Les aventures types club des 5, les énigmes/mystère, les livres interactifs. Terreur sous l’évier a fait un bonheur… les enfant ont littéralement adorer se faire peur.
Avec le recul et suite à une remarque de notre puîné, il semble que l’on mettait la barre assez haut en terme de compréhension et de vocabulaire, quitte à s’interrompre et à expliquer un mot ou une situation.
Nous n’avons jamais acheté/lu de livre sur la jalousie, la colère, les émotions, les situations de vie. Nous nous estimions assez adultes pour gérer cela. Pas plus que sur le racisme, ou le harcèlement non plus.
Je reste dubitative sur la série Max et Lily et autre genre similaire, à croire que les parents ont besoin de ces outils là…
Merci,
Oui, je vous rejoins sur la non-nécessité de lire des livres « sur les émotions ».
Les émotions sont vécues avec les personnages des livres. On « devient » tel ou tel personnage et on vit les aventures avec lui.
Bonjour Hanna,
Un livre merveilleux à lire avec les enfants mais tout aussi magique pour les grands et je l’offre souvent :
Tistou les pouces verts de Maurice Druon paru en 1957, c’est le seul conte pour enfant qu’il ait écrit.
Voici le résumé :
Tistou est un petit garçon qui n’admet pas que les grandes personnes lui expliquent le monde à l’aide d’idées toutes faites. Et comme il ouvre un oeil neuf sur les êtres et sur les choses, il met souvent en déroute le raisonnement des grandes personnes qui ont le jugement faussé par les lunettes de l’habitude. Tistou vit heureux dans la Maison-qui-brille, avec Monsieur Père et Madame Mère, ses parents riches et beaux, et son poney Gymnastique. Le petit garçon est renvoyé de l’école parce qu’il s’y endort. Mais Tistou a un don : il a eu la chance de naître avec le pouvoir magique de changer le monde de la plus belle façon qui soit, avec les fleurs. Même la guerre n’y résistera pas ni la fabrique de canons de Monsieur Père Tistou a les « pouces verts » c’est-à-dire qu’il peut faire germer des fleurs où il le souhaite. Grâce aux fleurs, Tistou rend la ville plus gaie en transformant la prison, l’hôpital et le quartier pauvre. Son grand ami le jardinier Moustache étant mort, il construit une échelle de fleurs et monte au ciel pour le retrouver. Gymnastique, son poney, en déduit que Tistou était un ange.
C’est un conte délicieux, plein d’émotions positives qui ravi petits et grands.
Si vous ne le connaissez pas, je vous invite à le découvrir, il existe maintenant en livre de poche
Merci
Hanna,
Pour ce repérer dans les dédales de la littérature jeunesse tellement foisonnante et qui n’encourage pas toujours au beau, il existe cet excellent ouvrage, classé par tranches d’âge et thématiques :
http://www.editionscriterion.fr/produit/une-bibliotheque-ideale/
C’est tout à fait vrai et je vous rejoins totalement. Merci pour cette véritable analyse !
Je suis tout à fait de votre avis. Nombreux livre classés enfant sont en réalité pour grands enfants!!
Attention, les livres du type ‘Max et Lilli » sont très utiles chez les Assistantes maternelle ou en classe de maternelle pour faire parler les enfants et dédramatiser un sujet sans toutefois connaitre tout le contexte familial.
Bonne journée