Grande fan des romans policiers d’Agatha Christie, je viens de terminer la lecture de l’œuvre Le Vallon. Ce roman de 1948 est un régal ! Hercule Poirot y brille par sa discrétion et son savoir-vivre. L’atmosphère feutrée, aristocratique et campagnarde de la reine du crime est parfaitement dessinée. Je vous en recommande vivement la lecture.
Agatha Christie, le meurtre et les bonnes manières
Dans ce livre, Agatha Christie nous présente Lady Angkatell. Une femme à la grâce hors du temps, légèrement folle et très exubérante. C’est un personnage attachant qui séduit autant ses proches que le lecteur.
Lady Lucy Angkatell est également soupçonnée de l’assassinat de John Christow. J’ai trouvé son argumentation de défense savoureuse. Elle n’aimait pas la victime certes. Elle avait même imaginé un « accident » pour s’en débarrasser. Mais étant donné qu’elle l’a invité à passer le week-end dans sa propriété, il est impossible qu’elle l’ait tué. En effet, le savoir-vivre interdit de tuer ses invités.
« N’allez pas imaginer un instant, mon cher, que j’ai tué John Christow ! Sans doute, j’ai eu la sottise d’imaginer un « accident », mais je me suis rappelée que c’était nous qui avions prié John Christow de venir. La situation aurait été tout autre s’il s’était invité lui-même. Mais étant donné que nous lui avions nous-mêmes demandé de bien vouloir être notre hôte, il me devenait impossible de songer plus longtemps à cet accident. Les lois de l’hospitalité nous imposent certains devoirs. Vous voyez, mon cher Henry, vous n’avez aucune raison de vous tracasser. » (p.285, édition Livre de poche)
Première leçon enseignée par Agatha Christie à une jeune Lady débutante comme moi : si quelqu’un s’invite chez nous, la bienséance nous autorise à le liquider.
Un autre extrait très drôle met en scène une Lady Ankatell qui fait des mondanités :
« Mais ce serait bien d’avoir pour le mariage toutes les personnes qui étaient ici pour l’assassinat. »
Lady Ankatell avait dit cela d’un ton si naturel que Midge ne put se retenir d’exprimer à haute voix la phrase bizarre qui venait de lui traverser l’esprit :
« Lady Ankatell a reçu cet automne quelques amis à l’occasion d’un meurtre ?
— Oui, dit Lucy, songeuse, c’est exactement ça ! » (p.323)
Deuxième leçon enseignée par Agatha Christie à une jeune Lady débutante comme moi : les assassinats, comme les mariages et les baptêmes sont des célébrations mondaines très courues. Il faut que je me renseigne sur leurs organisations. Si vous avez des tuyaux, je suis preneuse.
Le dernier extrait d’Agatha Christie au sujet de cette superbe Lady Ankatell présente cette dernière en maîtresse de maison accomplie. Cette belle dame vante subtilement les charmes et les attractions de sa demeure :
« J’espère, David, que vous reviendrez nous voir. Vous ne rencontrerez pas partout des gens chez lesquels un meurtre a été commis et avec lesquels il vous soit possible d’avoir une conversation intelligente ! » (p.343)
Troisième leçon enseignée par Agatha Christie à une jeune Lady débutante comme moi : les gens dont la maison a été le théâtre d’une scène de crime n’ont que rarement des talents de conversation élevés. Ils peuvent vite devenir ennuyeux. Méfions-nous et fuyons leur compagnie !
Agatha Christie, experte en crime et subtilités d’ étiquette !
Conclusion : Agatha Christie est la reine incontestée de l’étiquette du crime !
Je suis fan !!
Chère Hanna,
je suis absolument fan, et ce depuis mes 12 ans, de la Reine du Crime qu’était Agatha Christie. J’ose une majuscule à Crime, car lorsqu’on accomplit celui-ci avec la finesse qui était la sienne, cela relève presque de l’art !
J’ai « converti » mon époux, qui ne la connaissait pas, sauf de nom, bien sûr, et il vient d’ailleurs de passer le week-end à tenter de deviner le coupable du meurtre dans son premier livre, La Mystérieuse Affaire de Styles.
J’adore aussi la série qui a été tirée de son oeuvre avec David Suchet en vedette et celle tirée des enquêtes de Miss Marple.
Bien sûr, nous sommes allés au cinéma en famille découvrir le Crime de l’Orient-Express. S’il est difficile désormais de passer derrière David Suchet, nous avons apprécié l’ambiance du film et la beauté des prises de vue, sans parler des costumes et de la reconstitution de l’ambiance du train.
L’univers d’Agatha Christie est pour moi comme la madeleine de Proust. Je me plonge avec délices dans cette atmosphère désuète d’Earl Grey servi dans du Wedgewood et de parquets qui craquent dans des manoirs de province biscornus.
Ah ! Si nous vivions dans la même région, quel délice ce serait de boire un thé dans de fines tasses de porcelaines décorées de roses anglaises tout en commentant l’un de ces crimes résolus avec brio par notre gentleman préféré (après notre époux, cela va de soi !)…
Bien à vous,
Delphine
Chère Delphine,
Hier, j’ai passé la journée au soleil à lire Une mémoire d’éléphant, d’Agatha Christie. Quelle belle journée !
Oui, je me reconnais dans cette « madeleine de Proust ». Le thé et le cheesecake au citron accompagnèrent ma lecture 🙂
J’ai pris des notes dès les premières pages car l’auteur livre tellement de règles de savoir-vivre que je compte bien en faire profiter tous les lecteurs du blog le plus tôt possible.
Bonne lecture à vous et à votre mari !
Amicalement,
Hanna