Deux lettres qui gâchent tout 

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Deux lettres qui gâchent tout 

 

 Chères Ladies, chers Gentlemen,  

 

La génération des trentenaires dont je fais partie a été déformée au lycée.  

Aujourd’hui, nous en payons le prix fort. 

 

Pas un jour ne s’est écoulé durant mes jeunes années où je n’ai entendu « ayez un esprit critique ». C’était le refrain préféré des professeurs. 

Malheureusement, les élèves, aujourd’hui adultes, ont mécompris cette consigne. 

Au lieu de se forger un esprit critique, ils ont adopté un esprit de critiques. Cette simple préposition glissée entre les mots fait des ravages socialement. 

 

En 2023, c’est le règne du « je critique, donc je suis ». 

 

Dans des ateliers de bonnes manières, lorsque j’explique que la fourchette se place à gauche de l’assiette, il y a toujours quelqu’un pour s’écrier qu’au Pérou, au XVIe siècle, il n’y avait pas de fourchettes. 

 

Lorsque j’explique quelle est la formule de salutations pour rédiger une lettre à notre grand-mère, on me demande, pour me piéger, comment saluer la femme d’un ancien ministre à la retraite qui a eu la légion d’honneur. 

 

Lorsque je détaille les relations hommes-femmes, il y a toujours quelqu’un pour parler des violences conjugales sous l’Ancien Régime. 

 

Cet esprit de critiques est contre-productif. 

 

Moi-même, je l’ai eu durant des années.  

Je pensais que le fait de pointer du doigt les erreurs des autres était mon super pouvoir.  

Je pensais que mon devoir était d’enseigner mon mari.  

Je pensais bêtement que ma supra-intelligence stimulait mes interlocuteurs.  

 

Mon esprit de critiques m’a conduit droit dans le mur. 

Ne faites pas mes erreurs. 

 

La solution est de recalibrer l’apprentissage. 

 

Les bonnes manières s’apprennent par cercles. Grossissants 

Un enfant apprend à se comporter d’abord avec sa famille, puis avec les commerçants du quartier, puis avec les instituteurs, puis avec des inconnus.  

Il s’agit de s’adapter aux situations réelles (et non théoriques) de la vie. 

L’apprentissage se fait naturellement par cercle : règles en famille, puis traditions locales, puis usages régionaux, puis protocole national, puis spécificités internationales. 

 

Donc avant de s’intéresser aux non-fourchettes péruviennes du XVIe siècle, il est bon d’apprendre à saluer correctement le boulanger du quartier.  

 

La bienséance fait la différence.

 

NL220

 

1 comments

  1. Marie Deusy says:

    Bonjour Hanna,
    je vous remercie pour votre newsletter. Pour ma part, j’ai un peu de mal à m’adapter à cause de l’éducation que j’ai reçue.
    Il m’est difficile de m’adapter à chaque situation et selon le caractère de chacun. En m’informant, c’est possible. Encore merci pour vos conseils. Amicalement. Marie.

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