Etiquette et protocole lors de la première communion

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Étiquette et protocole lors de la première communion

 

Observons l’évolution des usages autour de la première communion.

L’extrait qui suit correspond au chapitre 5 du manuel Guide des Bons Usages dans la vie moderne, de Françoise de Quercize, paru aux éditions Larousse, à Paris, en 1952, p.49.

 

 

« La première communion

 

 

Cadeaux.

Quand, dans la famille ou chez des amis, un enfant doit faire sa première communion, il est d’usage, pour les grands-parents, oncles et tantes et amis très intimes, de lui offrir un cadeau ou plutôt un souvenir, enfantin pour la cérémonie privée, plus important pour la solennelle. Ce cadeau s’envoie une quinzaine de jours avant la date ou le jour même. Il ne convient pas de le faire porter dans les trois jours qui précèdent la cérémonie, c’est-à-dire pendant la période de la retraite.

 

Nature de l’objet.

En règle générale, l’objet doit être pieux, ou du moins sérieux et durable, de manière à marquer un souvenir pour la vie. Il est déplacé d’offrir des bijoux et des objets de fantaisie, comme une tante qui choisit une belle paire de chaussures que sa nièce avait admirées !

Le parrain et la marraine offrent de préférence la médaille, le chapelet, le crucifix ou le missel. Les grands-parents se réservent la montre. Tous offrent un autre cadeau pour la communion solennelle.

Et les autres ?

Voici une liste de cadeaux parmi lesquels chacun peut faire son choix :

 

Pour la première communion privée.

Chapelet, livre de messe illustré pour l’âge de l’enfant, petit tableau représentant son saint ou un sujet religieux à sa portée, crucifix, médaille, livre pieux illustré, bracelet dizaine (fille), signet, cachet (garçon), statuette de la Sainte Vierge.

 

Pour la communion solennelle.

Livre de piété (Imitation de Jésus-Christ, les Evangiles, Fioretti de saint François d’Assise, vie du saint de l’enfant), histoire de l’art religieux, objets en cuir, buvard, portefeuille, coupe-papier, statuette en bois sculpté ou en terre cuite (sujet religieux), grosse médaille en bronze faisant presse-papier, reproduction encadrée d’un tableau de maître représentant la Cène ou le Christ, médaille d’argent pour attacher au chapelet, crucifix portatif pour les voyage, pendulette.

Les personnes peu familières préféreront envoyer un bouquet de fleurs blanches le matin de la cérémonie. Cela convient particulièrement pour les subordonnés ou, au contraire, pour les supérieurs qui veulent marquer leur attention par un geste délicat…

Aussi une secrétaire sera beaucoup plus correcte en faisant porter des fleurs plutôt qu’un cadeau à l’enfant de son patron.

 

La communion privée.

La fête est tout intime, elle se réduit aux grands-parents, oncles et tantes directs, parrain et marraine.

Les amis intimes sont prévenus pour assister à la messe et entourer l’enfant. Le déjeuner sera strictement familial.

 

Louis Janmot
Le Poème de l’âme
Première Communion
First Communion
c. 1851

 

Tenue.

L’enfant porte des vêtements de fête.

Pour une petite fille : robe courte, blanche de préférence si c’est en été, une couronne de fleurs blanches ou un ruban blanc autour de la tête. Pas de voile.

Un petit garçon n’aura aucun signe extérieur, sauf un costume aussi neuf que possible. Il aura été, la veille, chez le coiffeur. On peut lui mettre, au revers de la veste, sa médaille attachée à un petit nœud blanc.

Les parents portent une tenue très simple : tailleur, de préférence, ou manteau sombre pour les femmes, costume fantaisie pour les hommes.

 

Communion solennelle

Tenue.

Les filles revêtent la classique robe blanche longue et le voile de mousseline. La robe, autrefois, ne pouvait être qu’en mousseline. On admet très bien, de nos jours, en piqué, en toile, etc. de manière à pouvoir servir, une fois raccourcie. En tout cas, la soie est proscrite. Une ceinture à la taille supporte l’aumônière attachée devant. Cette aumônière contient un joli mouchoir très fin et l’argent pour la quête. Le chapelet est enroulé autour du bras. La médaille est attachée à la gauche, sur le cœur, avec un petit nœud de ruban blanc.

Les garçons ont le choix entre le costume classique à pantalon long, bleu marine, le costume Eton, le costume marin. Rien ne s’oppose à préférer la culotte courte. Un brassard de soie blanche au bras gauche, très sobre ; moins il sera brodé, mieux il sera.

Les parents s’habillent avec un soin particulier ; costume foncé pour le père, le parrain et le grand-père. Pour les femmes, l’élégance ne doit absolument pas être tapageuse. Surtout pas de robe de cocktail ; un tailleur noir, une jolie robe de lainage sombre, seront de mise. Le chapeau, les gants et les chaussures apporteront leur note élégante, mais non pas excentrique.

 

La cérémonie.

Les personnes très intimes qui ont envoyé un cadeau doivent être avisées du jour et de l’heure de la cérémonie, les parents ont fait retenir des chaises pour ceux qui ont promis d’y assister. Ceux qui se sont conformés à une simple formalité de politesse ne sont pas conviés. Les personnes qui ont assisté à la cérémonie attendront l’enfant sur le parvis de l’église pour le féliciter. L’enfant leur offrira une image pieuse, imprimée à son nom.

 

Les images.

Ces images représentants un sujet religieux très sobre ou la reproduction d’un tableau de maître (la Cène, les Pèlerins d’Emmaüs, etc.). Au dos, imprimés en bas, à droite, le prénom et le nom de l’enfant, le nom de la paroisse ou de l’établissement religieux et la date de la cérémonie. L’enfant en offrira au personnel de la maison, à ses professeurs, au prêtre qui l’a préparé à sa communion et à tous ses petits amis.

 

 

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Réceptions.

Le déjeuner.

On reçoit à déjeuner, jamais à dîner, pour réunir la famille et les amis intimes. Autrefois, on profitait de cette circonstance pour faire une grande réunion de famille, presque comme s’il s’agissait d’un mariage. On réduit maintenant beaucoup, et peu de parents entreprennent le voyage pour la première communion d’un neveu ou d’une cousine.

Tout en marquant le jour de fête, le repas doit rester léger et s’arrose de peu de vins. Il ne faut pas que l’enfant et même les parents, puissent se sentir alourdis et incommodés pour assister aux vêpres.

La nappe et les fleurs doivent être blanches. Les places des invités ne diffèrent en rien à l’ordre habituel. L’enfant reste au bout de table. Il est de tradition de la placer entre son parrain et sa marraine, ou du moins à côté de l’un des deux si l’âge de ceux-ci et la préséance obligent à un autre arrangement.

 

Le menu.

Une jolie coutume veut, dans certaines familles, qu’on offre un déjeuner blanc. Tous les plats se présentant sous cette couleur. Par exemple : Gnocchi – poulet au blanc – pain de chou-fleur – riz à l’impératrice, garni de chantilly. Le tout arrosé de blanc et de champagne. C’est un peu affecté, cependant.

Café, liqueur pour les invités, non pour l’enfant.

 

Goûter.

On peut profiter de cette occasion pour recevoir à goûter, après les vêpres, toutes ses relations et, naturellement, tous ceux qui ont fait un cadeau.

L’invitation sera ainsi rédigée :

Madame Paul RENANT

recevra de 5 à 7 heures, jeudi 15 mai, à l’occasion de la première communion de son fils Dominique.

R.S.V.P.

La réception s’apparente à un goûter de cérémonie (voir chapitre XVII).

Les boissons seront : thé, chocolat, orangeades et citronnades glacées ; pas de cocktails.

Sous aucun prétexte on ne doit danser ou bridger.

S’ils ne l’ont pas déjà fait, les familiers pourront apporter leur souvenir, discrètement glissé dans les mains de l’enfant. Celui-ci fera choisir l’image pieuse pour ceux qui n’étaient pas à la messe. Il reste, naturellement, dans son costume de communiant.

Les invités se retirent à 8 heures au plus tard. L’enfant se couchera de bonne heure.

 

Visites.

Autrefois, la coutume obligeait l’enfant à une tournée de visites, après les vêpres, quand on ne recevait pas chez ses parents en son honneur. Professeurs, veilles tantes, personnages de marque, connus de la famille. Cela ne se fait plus guère, excepté, naturellement, à l’égard d’un parrain, d’une marraine ou de grands-parents impotents, qui se sont trouvés ainsi empêchés d’assister à la cérémonie.

 

Renouvellement.

L’année suivante, l’enfant met de nouveau son costume de communiant pour le jour du renouvellement. Mais cela n’est accompagné d’aucune réception et d’aucun cadeau, et le garçon ne porte pas son brassard.

 

Confirmation.

Cette cérémonie a lieu, le plus souvent, en même temps que la communion. L’enfant choisit un parrain ou une marraine (parrain pour un garçon, marraine pour une fille) de confirmation, qui n’a d’autre rôle que d’accompagner l’enfant jusqu’à l’évêque, en posant sa main dégantée sur l’épaule droite du confirmand. Il est même certaines paroisses qui choisissent un parrain et une marraine pour tous les enfants. Aucun devoir particulier n’est prévu pour ces parrains à l’égard de l’enfant, ni pour l’enfant à leur égard. On ne fait pas de cadeau de confirmation. »

 

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Etiquette et protocole lors de la première communion à notre époque :

 

  • On garde l’idée d’une réception familiale et amicale après la première communion. La messe a généralement lieu le matin, aussi un long déjeuner En général, les premières communions d’enfants ont lieu au mois de mai en France. Une réception chez les parents est organisée. En misant sur le beau temps, on vise le style « garden’party », déjeuner champêtre, voire barbecue printanier.

 

  • Les enfants ne portent pas d’aube (c’est pour la confirmation). Ils sont habillés le plus élégamment possible. Visez le style : tenue de mariage ou réveillon de Noël. Hors de question de mettre un jean ! Les garçons porteront un costume si possible (clair ou foncé, c’est bon. Toutefois plus il est clair, mieux se sera.) et impérativement une chemise blanche. Les filles porteront une tenue claire, idéalement blanche. Sans que cela ne soit un impératif, il est tout de même vivement conseillé d’habiller les filles en robes. Si la robe est de couleur, il est bon qu’elles enfilent un gilet de couleur blanche. A l’intérieur de l’église, les enfants ne gardent pas leurs manteaux. Donc si les températures sont encore fraîches, veillez à ce qu’ils aient chaud.

Il est d’usage de soigner la coiffure des filles. Inutile d’aller chez le coiffeur qui transformera votre fille en Mini Miss de Mariage. C’est trop. Mais une barrette blanche, un ruban blanc tressé ou une couronne de fleurs blanches sont exquises.

 

  • Les parents (et les adultes présents) doivent également s’habillés de manières élégante et chic. Pas de jeans ! Une chemise est impérative pour les hommes. Il est bon que les femmes portent des robes ou à défaut, des jupes. Contrairement à autrefois, il est très bien vu de se vêtir de couleur clair. Oui, vous pouvez porter du blanc. Une belle robe blanche sera parfaite. Soyez lumineux! C’est un jour de grande fête, cette première communion.

 

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  • Attention, attention, attention à votre comportement dans une église. Pour les non-pratiquants, ou les personnes éloignées de la religion catholique, sachez qu’il faut garder le silence dans une église. Les discussions amicales se font à l’extérieur, sur le parvis. Dans la mesure du possible, évitez les embrassades et les salutations dans l’église. Un signe amical de la main et/ou un sourire sont largement suffisant. Vous vous plierez au rituel du « bisou-bisou » avant ou après la cérémonie, dehors.

Sachez bien que la maison de Dieu est chaleureuse et fraternelle, mais nous autres latins sommes trop exubérants dans nos embrassades collectives. Cela dérange au recueillement des personnes venues prier.

 

  • Depuis de nombreuses années, la réception et la journée de la première communion perdent leur caractère solennel et sacré. Il y a une perte de cette élévation d’autrefois.

Une manière de compenser cela est donc de bien s’habiller par exemple, mais aussi de décorer et fleurir sa maison.

 

  • Les cadeaux ne sont plus d’ordre strictement religieux. De nos jours, les parrains et marraines discutent ensemble de leur cadeau commun. Oui, ce n’est pas une obligation, mais un usage qui s’ancre de plus en plus profondément dans notre culture française : les cadeaux des parrains et marraines sont communs. Et selon le degré l’amitié, de complicité et d’astuce des deux compères, l’usage s’étend à tous les cadeaux « dus » à leur filleul. Noel, anniversaire, solennité… ils signent les cartes et offrent toujours au nom des deux.

 

  • Les cadeaux des amis, oncles, tantes, grands-parents sont dits « frivoles ». Et les cadeaux des parents et des parrains et marraines restent religieux. Ce n’est pas une règle, c’est un constat sur l’évolution des mœurs.

Toutefois, si vous êtes catholiques pratiquants, essayez de rester dans la transmission de la foi. Que ce soit par un cadeau matériel ou du temps passé avec votre filleul (journée à la montagne ensemble en guise de cadeau par exemple, et visite d’une chapelle pour prier ensemble sur le retour), n’oubliez pas que le cœur de ce grand jour est la première communion au Corps du Christ.

 

  • La tradition des dragées offertes aux invités lors de la première communion s’est bien installée en France. Comme pour le baptême et le mariage, les enfants offrent une boite de dragées avec une étiquette qui mentionne la date, le prénom et l’occasion aux invités. Il est d’usage d’offrir une boîte à Monsieur l’Abbé, et aux catéchistes.

 

  • En Pologne, les enfants vont tous les jours à la messe, habillés dans leur tenue de communion durant les 7 jours qui suivent leur première communion. Si vous allez visiter la Pologne au mois de mai, vous verrez en fin d’après-midi (après l’école), des centaines d’enfants marchant vers l’église habillés en communiant.

Il n’y a pas cet usage en France. Je me permets une remarque d’ordre moral et non d’étiquette à présent : il serait dommage que la première communion de votre enfant soit aussi la dernière. Le sacrement de communion permet de rentrer encore plus profondément dans le Mystère du Christ et de son Eglise, il n’est pas un point final à son cheminement spirituel.

 

  • Autant le baptême devient souvent une « grande fête de présentation de l’enfant » à ses proches, c’est une célébration où on invite même les non-croyants ; autant la fête de la première communion demeure assez intime.

Il est inutile de prévenir et encore moins d’inviter vos collègues de travail, vos voisins, ou vos amis athés.

 

 

 

 

 

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