La question du pourboire n’est plus aussi simple qu’autrefois. Par le passé, le pourboire était une gratification supplémentaire pour remercier un service particulier. Cela était la règle en France et grosso modo sur le vieux continent.
Aujourd’hui, tout comme la standing ovation s’est généralisée au théâtre, le pourboire est presque devenu un impératif. A l’opéra, vos voisins vous lancent des regards noirs si vous ne vous levez pas à la fin du spectacle (même si vous avez apprécié) ; au restaurant, vos amis ( !) vous déconsidèrent si vous n’envisagez pas de laisser un pourboire. Le serveur, très correct, ne le fait pas remarquer.
La systématisation du pourboire est dû d’une part aux usages américains qui n’incluent pas le service dans leurs tarifications, et d’autres part à notre passé ou celui de notre meilleur ami. Je m’explique : nombre d’entre nous ont été serveurs durant leurs études et gardent en mémoire le sentiment d’insuffisante et de déception lorsque la journée prend fin et qu’il n’y a pas de pourboire. Ces souvenirs sont tellement vivants (voire douloureux) qu’ils affectent le restent de nos vies. L’une de mes très bonnes amies donne systématiquement un pourboire, même si le service est mauvais, en mémoire de ses années (de galère) en tant que serveuse.
Qu’en est-il donc réellement ? Que disent les manuels de savoir vivre ?
Faut-il donner un pourboire au serveur ?
- Dans un restaurant ou un café, le pourboire n’est pas systématique. Si nous voulons, nous pouvons arrondir l’addition pour remercier le serveur. (ok, mais pour moi, « arrondir » signifie rajouter les centimes nécessaires jusqu’à l’euro supérieur. N’est-ce pas vexant de recevoir si « peu » ? Mes années étudiantes me soufflent : il vaut mieux recevoir quelques centimes de dizaines de clients que rien du tout. Si quelqu’un se vexe au lieu de témoigner de la gratitude pour ce cadeau, c’est lui qui a un problème. Oui, mais mon amie, citée plus haut, dit que quelques centimes c’est indécent. Je réponds : en même temps, il a un salaire. Bref, la question reste largement ouverte si nous allons boire un café en terrasse.)
- Il convient de donner un pourboire au voiturier et à la personne qui s’occupe du vestiaire. (Le premier cas de figure est assez rare pour le commun des mortels, par contre le second est plus fréquent.)
- Dans les pays où le service n’est pas inclus (Etats-Unis par exemple), il convient de laisser 18 à 20 % de l’addition en pourboire. (Mon commentaire personnel : ça grippe vite !)
- Si vous demandez une faveur particulière au serveur, alors il convient de laisser quelque chose. Exemples de demande spécifique : vous allaitez et souhaitez une table discrète pour ne pas importuner les autres clients, vous avez une poussette encombrante et souhaitez un fond de salle, vous êtes plusieurs à dîner mais incertains sur le nombre exact (et les annulations ont lieu en direct), vous souhaitez une table spéciale pour vous et votre chérie, vous amenez belle-maman au restaurant et vous demandez une table sans courant d’air, pour le romantisme de la soirée vous demandez à ne surtout pas avoir la table près des toilettes…
Et vous, qu’en pensez-vous ? Donnez-vous toujours un pourboire au serveur ?
Mise à jour du 22 avril 2016:
5. On ne donne pas de pourboire au propriétaire de l’établissement. Effectivement dans le cas d’un restaurant, 1/ on sait rarement qui est le propriétaire; et 2/ c’est peu probable que ce soit lui qui serve notre table.
Cependant, dans des petits bistros de famille ou pour le café du coin… généralement le maître des lieux est derrière le comptoir. Et à ce moment-là, pas de pourboire.
Bonjour Hanna,
Merci pour ces précisions ! Il est vrai que c’est un sujet qui dépend beaucoup du pays en question… Aux Etats-Unis, il est normal et même obligatoire de laisser un pourboire, tandis que dans d’autres pays, comme l’Allemagne, c’est mal vu. Chez nous, vous avez bien résumé les cas je pense. Quand nous allons au restaurant, mon amoureux laisse généralement un pourboire. Moi, j’arrondis… C’est peu, comme vous dites, mais si tout le monde fait ça, mis bout à bout, ça fait des petites sommes mine de rien.
Bon week-end.
Bonjour Mely,
Oui, j’ai exactement votre sentiment : « c’est peu ». Mais à la fin d’une journée, cela fait beaucoup… « et le serveur a un salaire à part cela ». Sans généraliser sur nos expériences à toutes les deux, peut-être est-ce comme ça : les femmes arrondissent, et les hommes donnent de « vrais pourboires » ?
Je vais faire une mise à jour de l’article, car j’ai oublié un point : il ne faut jamais donner de pourboire au propriétaire de l’établissement.
Bon week-end 🙂
Tout à fait, et votre dernier point est particulièrement valable chez les coiffeurs dont les propriétaires n’ont jamais de tirelire à leur nom.
Vous avez parfaitement raison, je n’y avais pas pensé !
🙂
Merci pour l’article, c’est au top et très intéressant 😉
Merci pour votre gentil message 🙂
J’aimerai pouvoir donner un pourboire, mais mon salaire actuel ne me le permet pas vraiment.
Les bistrots et cafés que je fréquente ont des salariés fixes depuis de nombreuses années, ce qui limite la précarité des serveurs. (Je suis à la campagne)
Est-ce qu’un simple euro peut être suffisant ? (Je règle majoritairement par carte, donc je ne peux pas arrondir)
Bonne journée !
Oui, c’est largement suffisant 🙂