Les folles portent des pantalons
Les femmes folles portent des pantalons.
Oui, là je suis volontairement provocante. Je pourrais même intituler ce Billet de Bienséance « le jour où je me suis fait détestée par mes lectrices ».
Enfonçons encore le clou en tournant la phrase à la voie passive :
Les pantalons sont portés par les femmes schizophrènes.
Avant de m’insulter, lisez la suite :
J’ai hésité à partager cet extrait avec vous.
Et au final, je me suis dit que l’humour l’emportera.
Dans une brève nouvelle d’Agatha Christie, intitulée Miss Marple raconte une histoire, on a affaire à un crime.
Sans surprise, Miss Marple parvient à trouver l’identité du meurtrier sans même quitter son fauteuil.
Lorsque Miss Marple est interrogée sur son raisonnement final, voici ce qu’elle dit :
« Ces cheveux plaqués, ces vestons d’homme, ces négations escamotées m’ont imposé l’image d’une femme qui jouait un rôle… et qui en rajoutait. »
La meurtrière était folle (d’un point de vue médical), et l’expression de sa perte d’identité passait par l’adoption d’un style masculin.
Coiffure, tenue, démarche, phrasé d’homme.
Que faut-il retenir ?
1/ …il y a un lien direct entre la tenue que nous portons et notre personnalité.
2/ …Ne pas généraliser les extrêmes. Si le port de pantalon était la seule clé de résolution d’une énigme policière, l’auteur n’aurait pas eu tant de succès.
3/ … « Hanna, c’est vous la folle ! Comment osez-vous nous spoiler la fin d’un Agatha Christie ?! »
P.S : N’oubliez pas : la bienséance fait la différence.
BB15
Peut-être faut-il en rire, mais étant la maman d’une personne souffrant réellement de schizophrénie, plus précisément de psychose du spectre de la schizophrénie, j’ose vous dire que vos propos ne sont pas drôles du tout en ce qui ME concerne.
Non que je manque d’humour.
Bien trop de personnes ignorent de quoi il s’agit en réalité lorsque l’on parle de schizophrénie. Quand elles n’en ont pas une connaissance véhiculée les médias à sensation ou le cinéma et la littérature qui font grand cas de folie et de dissociation de la personnalité. Ce qui est totalement faux.
Si vous aviez la moindre idée de ce que cette maladie psychique provoque de souffrances pour le patient et ses proches, vous vous abstiendriez d’en faire un sujet de plaisanterie. Les seules personne autorisées à en rire sont les patients qui eux, ne manquent pas d’humour et sont bien loin de la folie de certains que nous voyons à l’œuvre.
Nous sommes bien loin d’une miss Marple et d’une histoire de pantalon.
Ce qui m’amuse en revanche, c’est votre croisade impénitente contre les pantalons qui est d’une jolie fraîcheur bien que peu irréaliste.