Il faut avoir fait Math Sup pour comprendre les règles des invitations à rendre dans les années 1900 ! – C’est pourquoi seule l’élite se pliait à ce calendrier social.

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La série « Bonnes Manières – Vintage » continue avec le manuel de Liselotte.

Le Guide des Convenances, par Liselotte. Editeur P.Orsoni, Paris. 10e édition. (date approximative de 1911), p.268.

 

Invitations à rendre : « Pourquoi doit-on faire une visite ? »

 

Voilà le titre exact de l’article. Remarquez bien que ce n’est pas « quand faire une visite ? », mais « pourquoi » ?

Ma réponse ironique et personnelle : pour montrer qu’on est intelligent et qu’on a compris les règles des mondanités.

 

Je plaisante, bien entendu.

Je me suis régalée à lire l’entrée sur les invitations à rendre que je vais vous reproduire. A l’époque, les visites étaient l’équivalent de notre « télévision ». Cela occupait 4 heures par jours.

Statistique nationale : un Français passe en moyenne 3h53/jour devant la télévision.

 

 

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Autrefois, on se rendait visite. Voici les règles pour les invitations à rendre :

 

« Une visite exige la politesse d’une autre visite.

Après avoir reçu une invitation à dîner, au bal ou en soirée, il faut une visite, n’eût-on pas accepté l’invitation, à moins qu’on désire ne pas entrer en relations.

Lorsqu’on reçoit une invitation dans une maison où l’on n’a jamais été, on doit une visite ou des cartes avant le jour de la fête et après.

Vous devez une visite dans les quinze jours pour féliciter d’un mariage ou d’une naissance, dans les huit jours pour un deuil.

Si, à la suite d’une invitation, vous avez été amenée à faire une première visite, vous devez, pour la seconde, mettre le même intervalle qu’on a mis à vous le rendre. Mais si, pour cette seconde visite, on met des délais encore plus longs, il faut vous le tenir pour dit et observer les mêmes délais dans la visite que vous rendrez.

Dans les relations mondaines, non dans celles de l’intimité, on ne fait jamais deux visites pour qu’une qu’on a reçue, sauf le cas d’une invitation à dîner ou d’un bal.

Une femme veuve, même qui n’est plus toute jeune, doit éviter de rendre visite à un homme, à moins que ce ne soit pour affaires ou autre motif sérieux. Si elle est jeune, elle se fera accompagner par une personne de connaissance. Sont comprises dans ce genre de visites celles qu’on fait aux ecclésiastiques, aux hommes d’affaires, à un médecin.

Les hommes auxquels il n’est pas rendu de visites n’ont de guide que leur tact. Ils se basent sur la façon dont ils sont accueillis pour les recommencer, et aussi sur leur bon plaisir ; mais celui-ci doit être modéré selon les circonstances, de peur de paraître indiscret ou ennuyeux.

Un jeune homme ne doit pas aller trop fréquemment dans une maison où se trouvent des jeunes filles, à moins qu’il n’ait dans ses intentions sérieuses à l’endroit de l’une d’elles ; et, dans ce cas, il doit en faire part aux parents.

Dans le cas contraire, une visite tous les mois est suffisante. Si l’on reçoit beaucoup dans sa maison, et qu’il soit invité à des bals ou des soirées, il peut se présenter tous les quinze jours, mais ses visites ne dépasseront pas dix minutes.

 

 

 

 

Après une maladie, on doit une visite de remerciement à toutes les personnes qui ont fait prendre de vos nouvelles.

On doit également une visite, ou un mot aimable sur une carte, à toute personne qui vous a envoyé de l’argent, en réponse à une lettre de quête que vous lui avez adressée.

Il est de la plus simple politesse, quand on a fait une visite, de demander à la maîtresse de la maison des nouvelles des siens. Cela se fait avant que la conversation ne soit établie. « J’espère, madame, que M. X… est en bonne santé », et c’est à la personne à continuer la conversation sur ce sujet si cela lui convient. Avec cette seule phrase ploie, le savoir-vivre est satisfait.

On ne rend pas de visite pour une simple présentation. Celle-ci autorise seulement à se saluer et tout au plus à s’adresser la parole, lorsqu’on se rencontre dans un salon ou dans un lieu public.

Il arrive pourtant que des présentations réunissent des personnes désireuses d’entre en relations ; dans ce cas, on s’invite réciproquement et c’est la première qui est invitée par l’autre qui doit rendre la visite la première.

Lorsqu’on laisse ou fait remettre sa carte chez une personne avec laquelle on est nouvellement en relations, ou lorsqu’on reprend son jour de réception, on écrit sur la carte : « Madame X… restera chez elle le… »

Lorsqu’une personne vous a rendu un service, vous devez lors même que vous la connaissez à peine, lui faire une visite ou déposer une carte chez elle. La visite est plus polie que la carte, et elle est indispensable si vous désirez être obligé de nouveau, mais cette personne n’est pas tenue de répondre à vos avances.

Lorsqu’on fait une visite et qu’on ne trouve pas la personne que l’on va visiter, on laisse la carte cornée, et la visite compte comme si elle était faite. L’étiquette ne permet pas une seconde visite avant que la première n’ait été rendue. »

 

 

Invitations à rendre dans les années 1900 : 

En relisant, on s’y retrouve. Mais toutes les subtilités se dévoilent dans la pratique. Combientième visite ? Solo ou marié ? Homme ou femme ? Plus ou moins de 10 min ? Délai à respecter ?

Pour ceux qui écrivent un livre qui met en scène des nobles à la fin du XIXe siècle, c’est tout un casse-tête.

 

 

 

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