1890’ : jeux de société = soirée au rabais. Dur, dur cette élite sociale 

 

1890’ : jeux de société = soirée au rabais. Dur, dur cette élite sociale 

 

Chères Ladies, chers Gentlemen,  

  

Voici des idées de distractions… de nos arrières-arrières-arrières grands-parents. 

  

Aujourd’hui, je vous parle du Guide des convenances, de Liselotte, paru aux éditions P.Orsini, à Paris, vers 1901. La réalité décrite est antérieure à la date de publication, donc on parle d’une réalité des années 1890 

 

Dans cet ancien manuel de savoir-vivre, 8 pages entières sont consacrées aux jeux de société en soirée (p.224). 

L’auteur précise bien que ce genre d’animation est le dernier recours avant le désastre social : 

« On proscrit les jeux innocents, dits jeux de société ; néanmoins il faut toujours y revenir lorsqu’il y a trop peu de danseurs, ou trop de personnes âgées qui ne dansent pas et qu’il faut amuser. » 

 

Les perdants reçoivent des gages. Et il y a des « pénitences servant à racheter les gages ». Cette partie n’est pas développée. L’auteur reste très discret. Il dit simplement qu’il faut être réservé sur ces choix. 

La maîtresse de maison supervise…les dérives. 

 

L’auteur prend le temps de décrire 16 jeux. Il donne les règles précises. 

 

Permettez-moi d’en partager seulement 3 : 

 

« Les Homonymes : 

Une personne de la société doit deviner, elle sort, alors on choisit le mot, Verre, par exemple, qui s’écrit de bien des manières : Verre, Vers, Ver, Vair, Vert. 

La personne qui doit deviner rentre. Elle adresse successivement à chaque personne de la société, ces 3 questions : 

  • Comment l’aimez-vous ? 
  • Qu’en faites-vous ? 
  • Où le placez-vous ? 

On répond en choisissant la signification que l’on veut du mot choisi. 

Par exemple à cette question : Comment l’aimez-vous ? on peut répondre : je l’aime plein, ou je l’aime de 10 pieds, ou je l’aime solitaire, je l’aime en doublant le manteau des rois, ou je l’aime dans les près. Il y a de quoi dérouter le questionneur. » 

  

« La sellette : 

La mémoire et l’esprit servent merveilleusement dans ce jeu ; la première, au président, désigné pour recevoir secrètement les accusations que portent, devant lui, les autres joueurs qui sont autant de juges. 

L’assemblée forme un demi-cercle, au milieu duquel siège le président, le criminel se place vis-à-vis, et le président ouvre la séance. 

  • Illustres juges, savez-vous pourquoi l’accusé est sur la sellette ? 
  • Nous le savons. 

Alors les juges s’approchent successivement de l’oreille du président et lui déduisent tout bas les raisons qu’il leur plaît de donner.  

Les voix recueillies, le président détaille les accusations. L’accusé devine quel est l’accusateur de telle ou telle chose. » 

 

Petit commentaire : 

Ce soir, au dîner, faites un tour de table en demandant à chaque membre de la famille : « Si X devait aller en prison, quel serait son crime ? ». 

Bien entendu X est l’un d’entre vous. 

Fou rire assuré. 

  

« Le mot placé : 

Chaque personne dit à l’oreille de son voisin (à droite) un mot, tel qu’il lui plaît ; mais afin de rendre le jeu plus piquant, il faut toujours tâcher de le donner baroque et difficile à placer dans le courant d’un discours. 

Lorsque chacun sait son mot qu’il a soin de tenir secret, la personne qui, la première, a dit un mot à sa droite, se retourne et fait une question quelconque à son voisin de gauche, qui est obligé, dans sa réponse, de placer le mot qu’on lui a donné ; le plus adroitement possible, afin de ne pas le laisser deviner à la personne qui l’a interrogé. » 

 

Petit commentaire : 

Reprenez ce jeu pour les EVJF/EVG (enterrement de vie de jeune fille ou enterrement de vie de garçon). Cela peut être très drôle.  

 

 

PS : N’oubliez pas : la bienséance fait la différence…

NL#79

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.