Une Lady a-t-elle le droit de lire un livre niais en public ?

 

Existe-il des lectures non-recommandables pour les femmes du monde ? Une lady peut-elle lire des romans pour femmes ? Est-ce obligatoire de ne lire que des livres dits intelligents et intellectuels pour les ladies ? Selon quels critères une lady doit-elle choisir sa lecture ?

 

Réponse :

Mon premier réflexe est de consulter mes manuels de savoir-vivre à ce sujet.

 

Les seules mentions des lectures pour jeunes femmes sont les suivantes :

1/ dans le Guide du XIXe siècle, celui qu’une directrice de pensionnat a écrit à l’intention de ses pupilles : lire la Bible, et les lectures religieuses (L’Imitation de Jésus Christ, c’est un livre best-seller à une époque. Aujourd’hui, même le titre ne fait plus échos dans nos mémoires)

2/ dans les manuels des années 1950-1960, on apprend qu’une femme du monde doit se cultiver par la lecture de journaux et de livres. Cette mention n’est qu’un point dans l’énumération : apprendre la musique, aller au théâtre, écouter l’actualité à la radio…

Le type de livres n’est pas précisé : romans ? guide pratique ? biographie ? mémoires ?

 

Contextualisons le propos : c’est une époque pour l’industrie du livre n’est pas massive comme aujourd’hui. De plus, elle n’est pas encore concurrencée par la télévision ou internet. Ajoutons encore, une société où l’intelligence académique est survalorisée par rapport aux autres (intelligence manuelle, musicale, créative, etc.)

 

Tous ces facteurs sont à prendre en compte.

 

 

 

Aujourd’hui, qu’en est-il ? Lire un livre niais en public : est-ce admis ?

 

Une femme perdra-t-elle son titre de Lady si elle lit un roman Arlequin ou un Danielle Steel en public ?

Réponse : oui, probablement.

…et encore à condition que le « public » sache ce que sont les romans précités. Car s’il ne le sait pas, bien au contraire, Madame passera pour une femme intellectuelle qui lit.

 

Bon, avançons la classification. Et un roman de chick’lit comme Le Diable s’habille en Prada ? ou un roman d’Isabel Wolff ?

(C’est extrêmement bien documenté, sachez-le. Je le sais car j’apprécie ce genre de lectures.)

 

Réponse :

Aïe, aïe, aïe !!! Il vaut mieux ne pas le lire en public. Ou alors en masquant adroitement la couverture avec le marque-page. Ou alors précisez nonchalamment que c’est une lecture de plage, etc.

Vous connaissez ces astuces, je me doute 🙂

 

 

Les Marc Levi (que j’aime beaucoup !), les Guillaume Musso (que je n’ai pas encore découvert) et les autres livres de ce type varient uniquement parce que l’auteur est un homme. C’est comme si le niveau s’élevait un peu. Mais pas encore suffisamment pour parler de livres intellectuels.

 

 

Je ne poursuis pas cette hiérarchie.

 

Dans les années 2020, une Lady a-t-elle le droit de lire un livre niais en public ?

 

 

Définition de niais :

Dont la simplicité, l’inexpérience va jusqu’à la bêtise.

Synonymes : nigaud, simplet, godiche

 

 

Réponses : (toutes personnelles et qui peuvent être complétées ou contestées par vos commentaires. Votre avis m’intéresse sur cette question, chers lecteurs.)

 

1/ Le mot « niais » semble inapproprié pour qualifier n’importe quel type de livres.

2/ Il est préférable de ne pas lire certains livres (énumérés plus haut) en public.

3/ Le piège est de ne lire QUE des livres dits non-intellectuels. Si ces lectures sont vos distractions, tant mieux. Mais cela suppose qu’il y a aussi d’autres livres que vous lisez durant l’année.

 

 

N’hésitez pas, chers lecteurs, à me donner votre avis en commentaires. Le sujet est vaste. Vos considérations sont toujours précieuses, enrichissantes et instructives pour moi.

 

 

 

 

 

 

6 comments

  1. Ethelrede19 says:

    Bonjour,
    Je pense qu’en effet les livres plutôt récréatifs, simples, se doivent d’être conservés pour l’intimité de la détente, je doute qu’on puisse partager réellement quelconques discutions sur certains livres, qu’en ferait on ressortir ? Alors qu’un bon livre qui nourrit l’esprit, va amener plus facilement le dialogue enrichissant entre deux individus, ce qui me laisse penser que c’est le type de lecture à avoir en public.

  2. Aude G. says:

    Chère Anna,

    Je me permets une petite réflexion sur ce sujet… Pourquoi ne pas prendre exemple sur la culture Japonaise, et d’adopter une couverture de couleur neutre pour habiller les ouvrages que nous lisons en public ? Après tout, le titre des ouvrages que nous lisons appartient à la sphère privée (qu’il s’agisse ou non de livres jugés recommandables par notre société).

    Bien à vous,

  3. LIEGEOIS Isabelle says:

    L’origine du mot niais est nid.

    Autrement dit une lecture « niaise » est juste une lecture de quelqu’un qui a peu d’expérience de la vie. (ou qui a envie de se reposer….). Pas de mal à garder un esprit de midinette (caché).

    Autrefois je couvrais mes livres avec un joli papier cadeau pour lire en public.

    Depuis que je suis l’heureuse propriétaire d’une liseuse électronique, le problème ne se pose plus.
    Cela fait un peu « geek » mais je promène toute ma bibliothèque avec moi dans un petit volume et je lis Marc Lévy en toute discrétion.

    Je l’avoue, il m’arrive de temps à autre, encore, de me délecter d’un bon vieux Delly bien « niais », délicieusement suranné, et exemplaire en ce qui concerne les bonnes manières et la moralité!

    D’autant que sur une célèbre plate forme américaine A…, cet « auteur » (il s’agissait en fait d’un frère et d’une sœur) est mis gracieusement à disposition.

    Belle journée à toutes les ladies

  4. Neila says:

    C’est vrai qu’il y a bien des « apparences » qu’il faut contrôler mais ne trouverions-nous pas adorable de surprendre une lady en train de lire ce genre de livres? Imaginez Kate Middleton en train de lire un Arlequin 😉 il n’y a que les chefs de protocole qui hurleraient au scandale. Elle ne perdrait pas ce statut à nos yeux, au contraire elle gagnerait en sympathie 🙂

  5. Montaine says:

    Chère Hanna,
    J’ai découvert les livres “niais” tout à fait par hasard. Ce fut un vrai dépaysement. Je ne connaissais pas du tout ce genre littéraire. J’ai trouvé les premières pages tout à fait extra planétaires. Puis je me suis habituée à l’histoire et à l’excellent style de Georgette Heyer, depuis ce jour je n’ai plus cessé de lire des livres “niais”. Je les lis en cachette ! C’est délicieux.

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