Miscellanées sur le savoir-vivre, la politesse et l’étiquette

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Miscellanées sur le savoir-vivre, la politesse et l’étiquette

 

Voici des extraits du calendrier de politesse de 2012. Le titre est Savoir-vivre et bonnes manières, une question par jour pour découvrir les règles et usages en France et à l’étranger. C’est paru Editions 365 en 2011. L’auteur est Laurent Loiseau.

 

 

Le 18 septembre

« Le raffinement du protocole

La reine d’Angleterre Victoria prit un jour son carrosse, accompagnée d’un chef d’Etat en visite officielle en Grande-Bretagne. Dans Londres, alors que l’équipage remontait le Mall, l’un des chevaux lâcha un bruit aussi sonore qu’incongru que tout le monde entendit dans la voiture. La reine, très embarrassée, s’excusa auprès de son hôte.

Que croyez-vous donc que celui-ci répondit ?

 

Réponse :

Le plus naturellement du monde, le chef d’Etat s’adresse à la souveraine de ce si grand empire et lui dit, avec une élégance mêlée d’une ponte d’impertinence : « Ne vous en faites pas, madame. Mais si votre Majesté n’avait rien dit, j’eusse pensé que c’était le cheval ! ». »

 

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Miscellanées sur le savoir-vivre, la politesse et l’étiquette

 

Le 25 septembre

« Dans les maisons bourgeoises, quelle fut longtemps la coutume la plus répandue concernant la domesticité ?

  1. Changer le nom des serviteurs
  2. Marier la bonne au jardinier
  3. Les loger dans une maisonnette

 

Réponse A : changer le nom des serviteurs

Certaines pratiques courantes de l’âge d’or de la politesse tomberaient aujourd’hui sous le coup de la loi. Ainsi, il était courant que l’on annonce leur prénom aux nouveaux domestiques. Bonne, cuisinière, femme de chambre, chauffeur ou jardinier étaient ainsi affublés de prénoms tels que Léontine, Clémentine, Marie, Firmin ou Baptiste afin qu’ils ne puissent se confondre avec le nom de l’invité. La raison la plus souvent invoquée pour justifier cette pratique était, pour les propriétaires, d’avoir à éviter de retenir un nouveau prénom à chaque changement de personnel… »

 

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16 novembre

« Un petit tour et puis s’en vont…

La révérence a totalement disparu de l’éducation française depuis la fin des années 1950. Pourtant, son apprentissage est toujours d’actualité chez les jeunes filles de la bonne société, qu’elles soient belges, néerlandaises ou britanniques.

Savez-vous pourquoi ?

  1. Parce que la politesse est plus importante dans ces pays qu’ailleurs.
  2. Parce que la royauté fait partie de leur identité nationale
  3. Parce qu’elles sont susceptibles de rencontrer un jour le souverain de leur pays

 

Réponse C : parce qu’elles sont susceptibles de rencontrer un jour le souverain de leur pays.

Au passage de la reine Elisabeth II d’Angleterre, de la reine Béatrix des Pays-Bas ou du roi Albert II de Belgique, nombre de jeunes filles savent parfaitement se contorsionner avec grâce comme on le faisait jadis. Leur révérence est le signe de leur attachement à la monarchie constitutionnelle de leur pays. On leur apprend donc la petite référence, où la jeune fille fléchit légèrement les genoux tandis que ses bras restant ballants, et la grande référence, au cours de laquelle la jeune fille ou la dame fait un geste ample en forme de cœur avant de relever les pans de sa robe lorsqu’elle accentue le fléchissement de ses genoux jusqu’à s’accroupir.

Le saviez-vous ?

Jusqu’en 1968, on apprenait aux jeunes files de la haute société française à pratiquer les gestes de révérence. »

 

 

Le 11 juillet

« Tchin-tchin !

Le mot « trinquer » vient de l’allemand trinken, qui veut dire « boire ». Aujourd’hui, on ne trinque qu’avec un verre d’alcool en main : de la bière, du vin, du cidre ou de la vodka, par exemple. La coutume viendra-t-elle à s’éteindre un jour ?

Toujours est-il que depuis les années 1970, l’influence anglo-saxonne tend à remplacer celle-ci par le toast, ce lever de verre à l’américaine. Quant aux pays musulmans, ils trinquent le plus souvent en buvant le thé ou le café.

 

On aime colporter l’histoire de ce capitaine d’industrie qui, après avoir signé un important contrat en Chine, honore ses hôtes d’un toast d’adieu. Après avoir sabré le champagne, celui-ci lance à la cantonade le « tchin-tchin ! » traditionnel. Le responsable de la délégation chinoise, après quelques secondes d’hésitation, lève son verre à on tour en lançant un non moins tonitruant : « France-France ! ». »

 

Note personnel : aujourd’hui, il est parfaitement possible de trinquer avec un verre d’eau ou un verre de jus de fruit. Vous en saurez plus ici.

 

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Le 26 décembre

« Qui a dit :

« — Ce soir, je ne suis pas le Premier ministre et vous n’êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats… Vous me permettrez donc de vous appeler monsieur Mitterrand.

— Mais vous avez tout à fait raison… monsieur le Premier ministre. » ?

  1. Valéry Giscard d’Estaing
  2. Michel Rocard
  3. Philippe Séguin
  4. Laurent Fabius
  5. Jacques Chirac

Réponse E : Jacques Chirac

Avant le deuxième tour de l’élection présidentielle de 1988, les deux candidats, Jacques Chirac et François Mitterrand, débattent sur Antenne 2. On assiste alors à un grand moment de raffinement dans l’art de la perfidie oratoire. Le savoir-vivre est respecté, mais les réparties sont d’une cinglante cruauté comme l’illustre cet échange entre les deux hommes. Le débat, qui fait date, prouve que la politesse extrême n’atténue pas la violence des propos. »

 

 

Le 30 décembre

« Carte de vœux… une affaire d’artiste

Dans quel pays est née la coutume de s’adresser des cartes de vœux ?

  1. En France
  2. En Angleterre
  3. En Espagne

 

Réponse B : En Angleterre

C’est au milieu du XIXe siècle, vers 1843, que le fondateur du Victoria and Albert Museum de Londres, un certain Henry Cole, proche du prince Albert, l’époux de la reine Victoria, eut l’idée de créer des cartes de vœux, à l’occasion de la nouvelle année. Il confia au peintre John Culcott Horsley le soin de lui dessiner un petit carton tiré à mille exemplaires. Quatre cents cartes furent réservées à Cole et si cents destinées à être vendues au prix d’un shilling. La carte de vœux était née. »

 

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Le 7 mars

Arsène Lupin et les cartes de visites cornées

 

« Il existe une coutume étrange qui consiste à donner une carte de visite dont on a auparavant plié le coin supérieur. D’où provient cette singulière pratique et dans quelle circonstance est-on susceptible de recevoir la mystérieuse carte cornée ?

  1. Il s’agit d’une manière de se faire connaître pour les francs-maçons.
  2. La carte pliée est le signe d’un passage « en ville ».
  3. Un coin corné, c’est un cœur qui se déclare.

 

Réponse B : la carte pliée est le signe d’un passage « en ville ».

Une carte au coin pliée est un code indiquant que celui à qui elle appartient est venu lui-même la déposer au domicile de son destinataire.

Souvenez-vous du héros de Maurice Leblanc, Arsène Lupin : ne pliait-il pas le coin de la carte de visite qu’il laissait toujours sur le lieu de ses méfaits ? Il n’était pas rare, à l’époque où le téléphone n’existait pas, de se rendre chez quelqu’un pour y déposer une lettre ou demander audience.

En cas d’absence, on laissait la carte pliée. Une autre coutume consistait à faire déposer par un domestique une carte, non cornée cette fois, en y faisant figurer des mentions abrégées qui nous paraissent aujourd’hui bien mystérieuses : « P.P.C. » signifiait « pour prendre congé », « P.P.N », « pour prendre nouvelles » et, en guise de première déclaration, « P.F.C. » voulait dire « pour faire connaissance ».

Seule réminiscence contemporaine de cette époque où la lenteur pimentait encore les rapports humains, la modeste mention « E.V. » que l’on peut apposer à la place du timbre sur une enveloppe que l’on dépose « En Ville », c’est-à-dire en personne. »

 

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Le 30 mai :

« La diplomatie des petits pas

Rien ne vaut un cadeau pour renforcer l’amitié entre les peuples, sauf s’il est choisi par des fonctionnaires qui ne connaissent rien à la culture du pays qui reçoit. Dans ce cas, la cérémonie de l’échange des présents peut tourner au vinaigre…

 

En 1989, on frôla l’incident diplomatique à l’occasion de la visite officielle en Chine du président Georges Bush. Tout avait pourtant bien commencé : ce dernier reçut du Premier ministre chinois Li Peng une splendide bicyclette, en souvenir des promenades à vélo que l’ancien ambassadeur des Etats-Unis à Pékin affectionnait.

Puis, ce fut au tour de Georges Bush de présenter le cadeau du peuple américain au plus grand pays d’Asie : une magnifique paire de bottes de cow-boy. Ravi, le premier ministre chinois les accepta avec plaisir, mais faillit s’étrangler lorsqu’il découvrit les semelles sur lesquelles le drapeau chinois était gravé. Les personnes quelque peu informées savent pourtant qu’en Asie la semelle des chaussures est considérée comme la partie du corps la plus vile et la plus impure.

De toute évidence, les Etats-Unis venaient d’écraser sous leurs bottes l’Empire du Milieu… »

 

 

Le 7 août

« Peut-on faire attendre sa dulcinée en risquant quelques minutes de retard ?

  1. C’est indispensable pour se faire désirer.
  2. Pas question : l’exactitude est la politesse des rois
  3. Seulement au premier rendez-vous : pour voir si la demoiselle est patiente.

 

Réponse B :

Pas question : l’exactitude est la politesse des rois

 

Quel que soit le pays ou le milieu, tout retard à un rendez-vous galant sera interprété, à raison, comme le signe d’une grossièreté intolérable, surtout si ce retard est le fait de la gent masculine. Il est donc à proscrire absolument, surtout s’il s’agit de fomenter un plan machiavélique pour vérifier l’impatience de l’intéressée ou tout simplement pour se faire désirer. Un rendez-vous galant n’a rien d’un jeu de stratégie. C’est une démonstration de finesse et de gentillesse.

En revanche, vingt minutes de retard sont toujours tolérables en ce qui concerne le beau sexe… à condition que la jeune femme prie son compagnon de bien vouloir l’excuser.

 

Le saviez-vous ?

L’écrivain Montherlant raconte, dans Les Jeunes Filles, comment le personnage principal comptabilise le retard de ses rendez-vous et prend la décision de les quitter au bout d’un temps équivalent à ces minutes de retard accumulées ! »

 

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Le 15 août

«  De la délicatesse dans un monde de brutes

Dans la rue, chez des amis, dans une réception, où que vous vous trouviez, votre comportement est passé à la loupe par ceux qui vous entourent. Sachez que les gens du monde ont la capacité de faire trois choses en même temps : parler (pour ne rien dire), regarder autour d’eux (pour repérer une incongruité qui pourra faire l’objet d’un commentaire a posteriori) et écouter (les commentaires désobligeants déformés et amplifiés).

Gare aux attitudes déplacées.

Pour échapper au pilori, imitez les gazelles plutôt que les éléphants. Lorsque vous marchez, ne claquez pas les talons. Apprenez à ouvrir et à fermer délicatement les portes. Ne faites pas craquer vos doigts. Riez, pouffez, gloussez, mais ne barrissez pas. Bref, soyez aérien dans votre comportement.

 

Le saviez-vous ?

La prestance date de l’année 1530 ! C’est Erasme qui, le premier, fit passer l’idée que l’honnête homme était d’abord quelqu’un qui contrôlait parfaitement son corps.

Silencieux, pudique, le corps redressé en permanence, le costume parfaitement ajusté, l’homme, par une présentation et une attitude irréprochables, sort de la lascivité, de l’imbécillité et de la sournoiserie.

Avec Erasme, la civilité n’est plus un art de feindre, mais devient une attitude naturelle et saine, dont on peut être fier. »

 

 

 

Le 21 août

« Trésor de la politesse

Lors de sa venue à Londres, à la fin du XIXe siècle, un dignitaire indien fut invité à table par la reine Victoria, qui n’avait rien d’un boute-en-train. Elle eut un éclair de génie qui surprit son assistance et fit traverser les âges à cette anecdote.

Lors du premier souper, des crustacés furent servis. Une coupelle en argent avec de l’eau et une rondelle de citron était disposée à la gauche des convives, afin que chacun puisse se rincer les doigts après avoir touché aux fruits de mer. Notre plénipotentiaire indien, qui n’avait pas été informé de ce protocole culinaire, but d’un trait l’eau citronnée.

S’apercevant de la méprise, la reine eut la présence d’esprit et la délicatesse d’en faire de même, sans attendre, ce qui sauva l’honneur du diplomate.

Par sa générosité et son sens de l’à-propos, la reine Victoria sauvait ainsi son invité indien d’une humiliation publique, s’il s’était aperçu que l’un des convives utilisait la boisson comme eau de rinçage.

En emboîtant le pas sur-le-champ à la méprise de son invité, la souveraine portait le savoir-vivre au pinacle : elle agissait avec à-propos, comme doit le faire une maîtresse de maison, en donnant à tous les convives le signal de la règle à respecter (ne pas mettre ses doigts dans le rince-doigts, éventuellement le boire). Un cas d’école en matière d’étiquette. »

 

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Le 11 décembre

« Dans quel pays a-t-on l’obligation de s’adresse à ses voisins de table ?

  1. En France
  2. Aux Etats-Unis
  3. En Italie

Réponse B : aux Etats-Unis

 

Il y a des règles de savoir-vivre plutôt contraignantes ! Aux Etats-Unis, la politesse enjoint les convives d’un dîner à se parler mutuellement. La règle est si stricte qu’elle a déjà donné lieu à des scènes cocasses que la chronique mondaine et la littérature ont relatées.

Ainsi, il est déjà arrivé que certaines personnes, mal embouchées ou exaspérées par leur voisin de table, se penchent vers eux pour leur réciter la table de multiplication !

Et ce, sans qu’il soit possible de s’en offusquer, tant les scandales sont proscrits par la politesse puritaine. »

 

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