Bonnes manières : comment doit-on s’adresser à un prêtre ?
Lors d’un mariage, d’un baptême ou d’un enterrement, comment doit-on s’adresser à un prêtre ? Monsieur le curé, mon père, Monsieur l’Abbé…
Frère Hervé, rencontré sur Youtube, a eu la gentillesse de préciser avec exactitude cette question sur la juste interpellation d’un prêtre. Je publie ici son texte.
Cet enseignement est précieux.
Merci beaucoup Frère Hervé !
Comment appeler un prêtre ?
Le plus simple est sans doute de demander à son interlocuteur ecclésiastique comment lui-même souhaite être appelé ! Un archevêque français à qui on posait récemment la question a répondu avec beaucoup de tact et une pointe d’humour : « appelez-moi selon ce qui vous mettra le plus à l’aise ! Monseigneur, Excellence, Votre Grandeur…Père »
Lors d’une première entrevue, on peut par exemple demande en toute simplicité au prêtre : « Comment convient-il de vous appeler ? »
Lors d’un entretien téléphonique avec lui, on peut amener la question sous la forme : « Excusez-moi, je n’ai pas bien compris votre nom ? ». Il y a de fortes chances alors que votre interlocuteur vous réponde : je suis le PÈRE X… ou je suis l’ABBÉ Y… ce qui vous donnera déjà une indication sur la manière dont on l’appelle ordinairement et que vous pourrez immédiatement reprendre sans commettre d’impair.
Si vous venez de prendre rendez-vous avec un prêtre en passant par une tierce personne, par exemple le secrétariat paroissial, vous pouvez demander par exemple : « Qui devrai-je demander lors du rendez-vous ? » et là encore la réponse vous aiguillera sur les usages locaux !
Il est en effet difficile de donner tous les cas de figure en fonction des situations (prêtres diocésains, religieux prêtres), de la qualité des interlocuteurs, des usages qui peuvent changer d’une région à l’autre.
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Quelques repères pour des prêtres (en France)
« Père » (sans possessif) est une appellation assez passe partout. Elle conviendra aujourd’hui à la plupart des situations.
« Mon Père » (avec possessif) est une appellation plutôt utilisée par des personnes catholiques pratiquantes. Si globalement elle convient à tous les prêtres, elle est en revanche la seule à pouvoir être utilisée pour un religieux-prêtre (un prêtre dominicain, franciscain, jésuite, bénédictin, cistercien…).
« Monsieur l’Abbé » est aussi une appellation générique. Pour la plupart des prêtres diocésains actuels, cette appellation est aujourd’hui très formelle (c’est ainsi, par exemple, que l’évêque s’exprime dans les actes officiels du diocèse) et un peu datée voire vieillotte. Elle reste en revanche largement employée dans le courant traditionnel, voire traditionaliste, de l’Église.
« Monsieur le Curé » est le titre que l’on donne exclusivement à un prêtre curé d’une paroisse (c’est-à-dire responsable de celle-ci ; tous les prêtres ne sont pas curés, loin de là alors que tous les curés sont prêtres !) En fonction du type de responsabilités exercées, on trouvera aussi Monsieur le Recteur, l’Archiprêtre, le Doyen, le Chanoine, le Vicaire, le Vicaire Épiscopal, le Vicaire Général…
Enfin, il est à noter que baptêmes, mariages et funérailles peuvent aussi être célébrées par des diacres, hommes ordonnés par l’évêque pour le service de la diaconie, c’est-à-dire de la charité. Ils font totalement partie du clergé même s’ils ne peuvent célébrer la messe.
Certains diacres peuvent se préparer à devenir prêtres (auquel cas on peut les appeler Monsieur l’Abbé ou Père) ; d’autres, dits « diacres permanents » n’accéderont pas au sacerdoce. L’usage est de les appeler tout simplement « Monsieur« , principalement pour ceux d’entre eux qui sont mariés.
Quand on s’adresse à un prêtre séculier, c’est-à-dire à un prêtre de paroisse, on ne dit pas « mon Père » mais « Monsieur l’abbé », ou « Monsieur le curé » s’il est le curé de la paroisse.
Un prêtre régulier, appartenant à un ordre religieux, monastère, etc. se fait appeler « Père ».
On peut dire « mon Père » à tout prêtre pendant qu’il donne un sacrement, puisqu’on s’adresse à Dieu par le prêtre comme à la Confession où l’on dit: « Bénissez-moi mon Père parce que j’ai péché… »
Une petite précision : le « mon » de « mon Père » n’est pas un possessif. Ce prêtre ne m’appartient pas !
C’est en réalité la contraction de « monsieur », comme on dit « monsieur le curé » ou « monsieur le doyen… »
De même on dit « mon Général », contraction de « Monsieur le Général », ou « mon Adjudant », contraction de « monsieur l’Adjudant ».