Quels sont les usages relatifs au pain bénit dans les années 1900 ?
Alerte ! Je ne comprends rien à la pratique du pain bénit.
Dans cet article, je ne vous donne pas d’explications, mais au contraire, je vous en demande.
Je vous reproduis intégralement l’article sur le pain bénit du manuel de bienséance de Liselotte. Le texte date des années 1900.
Le Guide des Convenances, par Liselotte. Editeur P.Orsoni, Paris. 10e édition. (date approximative de 1911), p.337.
« Lorsqu’on « rend le pain bénit », il est d’usage d’envoyer à ses maies intimes une brioche bénite. On la fait par un domestique, ou une personne louée pour ce soin, on accompagne le cadeau de sa carte.
Le pain bénit doit être porté le jour même. On doit un pourboire à la personne qui apporte la brioche.
On peut écrire un mot de remerciement ou se contenter d’en charger la personne qui vous remet le cadeau. »
Notes personnelles :
- « amiEs » : que des femmes donc, pas d’envoi de pain bénit aux hommes
- « Brioche bénite » : le pain devient donc gourmand… ?
- « Personne louée pour ce soin » : est-ce un métier? existe-il des personnes rattachées à l’église qui livre le pain bénit ? cela sous-entend que la pratique du pain bénit est très fréquente ? ou est-ce simplement un livreur quelconque ?
- « On doit un pourboire à la personne qui apporte la brioche » : ok, là, je râle un peu… c’est le genre de pratique que je désapprouve. C’est un cadeau empoisonné si vous devez régler la personne qui apporte le cadeau.
Vous allez me trouver dure, et je comprends votre point de vue. Alors laissez-moi simplement vous rapporter une situation de mon passé. Un jour, je reçus un cadeau. Puis dans l’heure, la personne me demande de lui prêter de l’argent parce que ledit cadeau lui avait causé une dépense. Passons le fait que je n’ai jamais été remboursée. (J’étais trop timide pour réclamer de l’argent, et dire « tu te souviens l’argent que tu m’as emprunté pour mon cadeau » me paraissait un paradoxe et une impolitesse). J’ai détestée être forcée à la gratitude alors que j’avais dû payer mon propre cadeau… cadeau que je n’aurais pas acheté de moi-même. Non que ce soit moche ou inapproprié, mais simplement parce que j’étais économe avec mon argent, et que je me refusais à des dépenses inutiles. Devoir être redevable à quelqu’un pour un présent qu’on a pas demandé et pour lequel on se retrouve à payer soi-même est détestable. Je ne souhaite cela à personne.
Et pour ceux qui vont terminer la lecture de ce paragraphe par le constat suivant « Hanna, vous étiez bien naïve… ». Oui, c’est vrai. L’important est que je m’améliore du mieux que je peux aujourd’hui, et surtout que j’ai développé la précieuse capacité à ne pas embarrasser les autres comme moi je l’ai été. Du moins, je l’espère…
- « se contenter d’en charger la personne »… est-ce que cela signifie que le livreur a aussi pour travail de rédiger des cartes de remerciement ?
Autres informations trouvées sur internet :
Voici ce que nous apprenons sur wikipédia :
« Le pain bénit est une tradition catholique, autrefois pratiquée dans l’Église catholique occidentale, notamment en France et au Québec. Ce sacramental est distinct de l’Eucharistie.
Le pain bénit est constitué de pain apporté par les fidèles, béni par le prêtre et distribué aux fidèles après la messe. Ceux-ci le rapportaient généralement chez eux.
À la différence des hosties, qui sont consacrées et deviennent, pour les chrétiens, le corps et le sang du Christ, le pain bénit est un sacramental, au même titre que l’eau bénite. »
Au sens figuré, l’expression « c’est du pain bénit » s’emploie pour parler de quelque chose perçu comme une aubaine, comme quelque chose qui aurait reçu la bénédiction divine.
Découvrez mes manuels de savoir-vivre vintage dans cet article de présentation.
Bonjour Madame,
Vous trouverez de nombreuses explications dans d’article « L’évolution de la pratique du pain bénit mise en rapport avec le processus de – Hal ».
https://hal.archives-ouvertes.fr
Le pain bénit était adressé à la maîtresse de maison qui le partageait ensuite à l’occasion du repas dominical.
La brioche était uniquement destinée aux jours de fête.
Quant au livreur, souvent un domestique de la famille, il était normal de lui ‘donner la pièce’.
Habitude qui perdure… Il faut gratifier le porteur de bagages, le groom, le chauffeur, le/la serveur/se, le room service, la femme de chambre et même le gentil livreur de pizza. A moins que vous ne soyez pas contente de leur service, bien entendu. Ce sont de modestes salaires, pour un travail souvent difficile et votre geste est non seulement courtois mais aussi le bienvenu.
Je profite de l’occasion pour à nouveau vous remercier. C’est avec un infini plaisir que je vous suis !
Très belle continuation…
Géraldine Colin
Bonjour,
Merci beaucoup pour ces informations.
Appelez-moi Hanna, je vous en prie. La proximité du blog et de la chaîne youtube le permet.
Bonne année !
Bonjour Hanna,
Je poste rapidement un petit mot…
– liturgiquement
Le pain bénit vient de l’Offertoire ( moment de la Messe) où les fidèles apportaient, en procession, pendant le chant de l’Offertoire, le pain et le vin nécessaires à la célébration. Il y en avait bien plus que pour la messe, et le reste étaient distribué au clergé. Ce n’était d’ailleurs pas seulement du pain et du vin qui étaient offerts, mais toutes sortes de dons.
En tous cas, la quête de nos jours, au moment de l’Offertoire, est ce qui reste de ces offrandes. Nous n’allons pas rentrer ici dans la valeur symbolique de ces offrandes.
Dans le cadre du pain bénit, la famille qui offrait à la paroisse le pain bénit, faisait un effort pour la communauté à cette occasion : ménage de l’église par exemple, ou don pour les luminaires … C’est du moins ce qui m’a été rapporté de témoins oculaires.
Au sens de l’origine, s’est ajouté le sens de partage fraternel : la famille qui offre le pain manifeste sa bienveillance à tous, et en retour, ceux qui le prennent prient pour la famille qui l’a offert.
– Consommation
Le pain bénit se consomme en faisant auparavant le signe de croix avec le morceau de pain bénit ( ou de brioche…) et peut-être aussi le baise-t-on aussi auparavant.
– localement
La France connaît le pain bénit ; pas l’Italie. Qu’en est-il de tous les autres pays ? Je l’ignore….
La coutume était, lorsque la Ste Agathe tombait un dimanche, de mettre du safran dans le pain bénit qui était jaune, ce jour là de ce fait. Les fidèles gardaient le pain de la Ste Agathe en cas d’incendie. On le jetait dans le feu ( pour éviter la propagation aux maisons voisines, comme cela m’a été rapporté ). En effet,le voile de Ste Agathe a été utilisé une première fois dans l’histoire pour arrêter la lave de l’Etna. De là, l’invocation qu’on fait d’elle dans les incendies.
Remarque grammaticale ( j’aime beaucoup la grammaire) : on écrit béni ( sans t) pour ce qui est béni directement par Dieu ( cf le « Je vous salue Marie), et bénit pour ce qui est béni de Dieu, mais par le truchement de l’Eglise.
Pour finir, si vous souhaitez des références, ou un approfondissement, je me lancerai dans les recherches nécessaires …
Bien cordialement.
Merci beaucoup Séverine pour ces informations ! Merci infiniment !
Amicalement,
Hanna