Le cadeau de baptême le plus improbable qui soit !

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Le cadeau de baptême le plus improbable qui soit !

 

Encore un article qui se base sur ma romancière du crime préférée : Agatha Christie.

 

Dans Une mémoire d’éléphant, (paru an 1972, Le Masque), Agatha Christie nous livre encore bien des leçons de savoir-vivre.

 

Nous apprenons ainsi que dans les années 1940, un cadeau de baptême fort convenable et approprié était : une passoire en argent. Oui, vous avez bien lu : offrir à sa filleule une passoire en argent était du meilleur goût.

Je suis prise d’un fou rire en essayant de m’imaginer comment on interpréterait ce genre de cadeau aujourd’hui. Les parents de l’enfant à baptiser s’interrogeraient probablement sur le choix de la marraine. « Avons-nous bien de la choisir ?! »

Voici l’extrait où la marraine se remémore son cadeau.

p.16 :

« — Celia Ravenscroft, répéta Mrs Oliver. Oui, oui, bien sûr.

Mais aucune image récente de la jeune fille ne se présentait à son esprit. Elle se rappelait lui avoir offert pour son baptême une très belle passoire en argent de l’époque reine Anne. Excellent ustensile pour passer le lait, mais aussi le genre d’objet que sa filleule pourrait toujours vendre un bon prix si elle avait un jour besoin d’argent liquide. Combien il était plus facile de se rappeler les cafetières, les passoires ou les timbales de baptême que l’enfant lui-même ! »

 

 

cadeau de baptême 1

 

 

Depuis quand est-il permis de rendre visite au gens à 21h ?

 

Autre découverte bouleversante.

A deux reprises dans Une mémoire d’éléphant, Mrs Oliver rend visite à Hercule Poirot à 21h !

Pas pour le dîner, mais seulement pour un café. Visite annoncée, convenue, souhaitée.

Et ni elle, ni lui ne s’étonnent de cet horaire.

 

p.23. voici l’extrait :

« — Eh bien, chère amie, je serai hautement flatté de vous recevoir.

Quelle heure vous conviendrait ?

— Voulez-vous que nous disions neuf heures ? Nous prendrons le café, à moins que vous préfériez une grenadine ou un sirop de cassis. Mais non, je me rappelle que vous n’aimez pas ça.

Dès qu’il eut reposé le récepteur, Poirot se retourna vers Georges, son fidèle serviteur.

— Mon ami, dit-il, nous aurons ce soir le plaisir de recevoir Mrs. Oliver. Il faudra du café, j’imagine, et peut-être aussi une liqueur. Je ne sais pas exactement ce qu’elle aime. »

 

 

 

Mariage comploté ou arrangé… en tout cas informé

Nous avions parlé du protocole des mariages arrangés en janvier. Il était question de la prise d’informations auprès des deux familles.

C’est justement ce qu’il se passe dans ce roman policier. Et c’est très drôle. La future belle-mère manque de tact au possible. Je ne vous en dis pas plus.

Toujours est-il que cela permet de mieux comprendre la mentalité de l’époque sans y coller notre façon de penser des années 2010.

Et cette fouille du passé des jeunes gens n’est pas considérée comme intrusive. Je pense qu’elle le serait aujourd’hui…

 

cadeau de baptême 1

 

Faut-il porter un chapeau à un mariage ?

 

Selon Mrs Oliver (auteur de roman policier dans les romans d’Agatha Christie), c’est un impératif… dans les années 1960-1970 en tout cas.

Aujourd’hui, on réserve le chapeau aux mariages très chics.

Dans cet extrait, on lit déjà l’évolution des mœurs : le port du chapeau au quotidien n’est plus jugé systématique et obligatoire.

Et enfin dans la dernière partie, on retrouve le mystère des chapeaux chics : quel est le bon sens ? y-en-a-t-il seulement un ?

 

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Voici l’extrait, p.9

« Sur la dernière étagère de son armoire, étaient disposées quatre chapeaux. Deux d’entre eux étaient résolument consacrés aux mariages. Dans de telles circonstances, le chapeau était une obligation. Le premier, orné de plumes, épousait strictement la forme de la tête et résistait merveilleusement aux averses soudaines qui pouvaient survenir à l’improviste au moment où vous descendiez de voiture devant l’église. Le second, plus recherché, ne pouvait guère se porter que pour assister à un mariage par un bel après-midi de samedi en été, car il comportait des fleurs et une garniture de tulle jaune maintenue par du mimosa.

 

Les deux autres qui se trouvaient sur l’étagère étaient des chapeaux pour tout aller. Le premier était ce que Mrs. Oliver appelait son chapeau « de campagne ». Fait de feutre havane, il allait très bien avec un tailleur de tweed ainsi qu’avec deux pullovers qu’elle possédait : un de cachemire et un autre plus léger pour les journées chaudes. Cependant, bien qu’elle utilisât fréquemment les pullovers, elle ne portait pratiquement jamais le chapeau. En effet, pourquoi se coiffer d’un chapeau pour aller simplement déjeuner chez des amis à la campagne ?

Le quatrième — et aussi le plus coûteux du lot — avait d’extraordinaires avantages. Probablement, se disait parfois Mrs. Oiver, parce qu’il était coûteux. C’était une sorte de turban composé de plusieurs couches de velours de teintes pastel et qui allait avec tout.

Mrs. Oliver marqua un temps d’hésitation avant d’appeler à l’aide.

— Maria !

Puis, plus fort :

— Maria !… Venez ici une minute, je vous prie.

Maria arriva. Elle était habituée à ce que sa maîtresse l’appelât pour lui demander son avis lorsqu’elle s’habillait pour sortir.

— Vous allez mettre cet adorable chapeau, n’est ce pas ?

— Oui. Et je voudrais savoir si, à votre avis, il va mieux ainsi ou en sens inverse.

Maria recula d’un pas pour mieux se rendre compte.

— Ma foi, je crois que vous l’avez mis en sens devant derrière, non ?

— Oui, je le sais, dit Mrs. Oliver. Je le sais parfaitement, et j’ai l’impression qu’il va mieux dans l’autre sens.

— Oh ! Pourquoi irait-il mieux ?

— Parce qu’il a été prévu pour être porté ainsi. Sans doute à cause de cette jolie nuance de bleu qui s’oppose à ce brun, ce qui me paraît plus heureux que le vert et le rouge de l’autre côté.

Ce disant, Mrs. Oliver ôta le chapeau et l’essaya dans l’autre sens. Puis elle lui fit effectuer seulement un quart de tour sur la tête. Masi ni elle ni Maria ne trouvèrent le résultat à leur goût. »

 

 

*la photo de l’armoire à chapeaux appartient à son auteur.

 

 

 

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