Comment se protéger de la curiosité maladive des gens ?

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La curiosité : mise au point

Nous avons tous été dans des situations délicates où notre interlocuteur nous harcèle de questions auxquelles nous ne souhaitons pas répondre. Je ne parle pas de l’interrogatoire de police face à une lampe aveuglante. J’évoque plutôt ces situations où la famille éloignée s’interroge sur votre célibat tardif, vos projets d’avoir des enfants, vos recherches d’emploi infructueuses, etc.

Ces discours sont parsemés de ilfo-yaka. Quelqu’un se mêle de votre vie plus qu’il ne devrait et vous êtes trop poli ou timide pour l’envoyer sur les fleurs. Vous savez également que pour la bonne ambiance générale, il ne faut pas faire de vagues.

Je connais très bien ce genre de situation.

Sur les conseils de ma grand-mère, je supporte dignement. Je me tais. Et la plupart du temps je me fais passer ou je passe pour une idiote.

Mais certaine fois, il est possible de répondre.

 

Souvent, lorsque quelqu’un vous mitraille de questions, dans un premier temps vous restez vague. Dans un second temps vous répondez par une boutade ou une plaisanterie. Dans un dernier temps par une généralité ou une banalité sur la vie.

Enfin cela est le mode d’emploi théorique. Dans la pratique, l’art de la répartie juste ; pertinente et drôle n’est pas à la portée de tous.

Les interrogatoires sur ma vie privée m’indisposent. Je sais bien que quoique je dise mon interlocuteur a son idée sur ma vie et il n’en changera pas de toute façon. Je ne doute pas que vous êtes nombreux à vous retrouver dans ce que je viens de dire.

Et alors comble du comble, l’interlocuteur ponctue son interrogatoire par des « je suis curieux/curieuse » et termine par un large sourire.

 

Comment se protéger de la curiosité maladive des gens ?

Quand quelqu’un dit : « je suis curieuse ». J’ai envie de répondre aussitôt : « et bien, soigne-toi ! ».

C’est comme si quelqu’un vous frappait la tête avec un bâton puis vous expliquait en souriant : « je suis violente ».

SOIGNE-TOI !!!

La curiosité est un défaut. Ne vous vantez pas d’être curieux. C’est comme si vous vous vantiez d’être voleur, menteur ou lâche.

 

La curiosité chez les enfants est encouragée. C’est un signe d’épanouissement. Encore une fois, le mot est mal choisi. La curiosité est un défaut. Point.

L’enfant découvre le monde, oui. Mais n’y collons pas le mot de « curiosité ».

 

Dans certaines situations, face à la curiosité maladive des gens, il est possible de répondre : « permettez-moi de ne pas répondre à votre indiscrétion ».

 

Curiosité et nous-mêmes :

 

Faisons très attention à ne pas indisposer les gens autour de nous. Cela exige une vraie prise de conscience pour ne pas faire partie de ceux qui « sont curieux ».

 

 

8 comments

  1. Mely says:

    Chère Hanna,
    MERCI pour ce post dans lequel je me reconnais très bien ! Pour ma part, la question à laquelle j’ai droit constamment (de personnes qui me connaissent à peine parfois) concerne les projets d’enfants (oui, c’est bien connu des petits esprits, une femme à la fin de sa vingtaine qui n’y pense pas n’est pas « normale ») Mais à force, j’ai appris à me défendre par des répliques cultes, allant des plus vagues aux plus ironiques, voire au remballage poli mais ferme, selon à qui je m’adresse. Et tous vos conseils sont bons à prendre et beaucoup devraient en prendre de la graine !
    Et vous avez très bien remis certaines pendules à l’heure concernant la définition du mot « curiosité ».
    Très belle soirée à vous, et bon début de week-end 🙂

    • JeuneLady says:

      Chère Mely,
      Oh, Oui! Comme vous avez raison! Après le bac, l’obtention du permis de conduire et le mariage, le dernier rite de passage des femmes semble être désormais la maternité. La question sur les enfants me fut posée le jour même de notre mariage. J’ai eu l’impression qu’on nous volait ce temps à deux.
      Et c’est d’autant plus injuste que nos hommes sont épargnés. Il ne viendrait à l’idée de personne de persifler devant un trentenaire : « tic-tac-tic-tac… il faudrait penser à concevoir un héritier ».
      Tenez bon, vous avez tout mon soutien !
      Excellent week-end à vous 🙂
      Hanna

    • Vanessa says:

      Bonjour Mely,

      J’ai beaucoup aimé votre réponse. Êtes vous disposée à divulguer certaines répliques cultes? Je suis moi même célibataire et sans enfants. Je suis issue d’une culture différente et mon entourage familiale me harcèle presque. J’en deviens agressive !
      Ex : mais à ton âge (j’ai 38 ans), il serait temps de faire un enfant.
      Ma réponse : (visage crispé, sur la défensive, excédée) J’AIME PAAAAAAAAAS LES ENFANTS!!!!!!*

      * je précise que j’aime les enfants. Des autres. À temps très partiel. Je ne ressens pas ce besoin d’être la mère de quelqu’un.

      Merci à vous pour votre réponse.

  2. Camille Pâtisserie says:

    Hum… Je ne suis pas tellement d’accord avec toi sur ce point. Je suis curieuse et je l’assume comme une qualité et pas comme un défaut.

    Pour mou c’est une marque d’intérêt que de se renseigner sur une personne (ce qui anime ta vie en ce moment m’intéresse, dis m’en un peu plus).

    Bien sûr il faut savoir toute proportion garder (je suis la première à m’indigner sur l’interrogatoire à propos des enfants) mais enfin s’interroger sur l’autre est plutôt intéressant je trouve. Sinon on reste tous silencieux en chien de faïence et c’est moyennement agréable… L’idéal c’est de réussir à déterminer quand le sujet indispose l’interlocuteur.

    • JeuneLady says:

      Bonjour Camille,

      Je répondrais d’abord sur la notion de défaut et de qualité avec l’exemple de la gourmandise. La gourmandise est un défaut, et aujourd’hui on la présente comme une qualité. Le bon mot serait « gourmet ». Il signifie l’appréciation de mets raffinés et non cette gloutonnerie déculpabilisée (j’exagère volontairement). De même, la curiosité est un défaut, les mots et expressions « intéressé », « bienveillant » ou « ouvert sur les autres » signifient la même réalité et sont des qualités.
      Second point. Tu évoques avec justesse le fait de « faire la conversation » afin d’éviter les silences impolis et ennuyeux. Oui, poser des questions d’ordre générale est la meilleure façon de procéder. Puis on approfondit sur les sujets qui semblent passionner l’interlocuteur. C’est la bonne méthode. Dans cet article, je parle surtout des questions impertinentes que l’on nous pose. Le moment où notre interlocuteur s’aventure sur un terrain glissant, et il le sait (l’impertinent!) et il ose justifier son insolence par cette formule « je suis curieux! ». Comme si cela justifiait tout. C’est alors qu’il faut trouver un moyen pour se protéger. Car c’est alors une « curiosité maladive ».

      Au plaisir de lire ton avis 🙂

  3. DanyAngel says:

    Bonjour.
    Si je suis tombée sur cet article que j’ai lu et qui est intéressant, c’est que je suis en recherche de solutions pour des épreuves que je subis au quotidien.et pour laquelle je ne trouve pas de solution.
    J’ai une connaissance qui autrefois a appris des choses me concernant. On m’avait collé une belle étiquette, qui m’a assez révoltée puisque c’était faux. Cette personne un jour est venue me voir pour m’en parler. Et ce n’était pas faux, je l’avais vécu.
    Depuis sans cesse elle m’appelle, me pose des questions sur mon quotidien, sur tous mes faits et gestes, mes demande mes horaires etc. Elle aimerait sans cesse faire des sorties avec moi et ne comprend pas mon refus.
    En fait comme elle n’utilise pas d’ordinateur et qu’elle a un esprit d’aide avec quelques personnes autour d’elle, que souvent il leur est nécessaire de faire des démarches en urgence. ça concerne un salaire, une rentrée d’argent, un travail, inscription pôle emploi, recherches de boulot avec tout ce que ça consiste comme inscriptions ou suivi. Je travaille pour elle sans cesse sur mon ordinateur. Je crois de plus qu’elle me géolocalise quand je vais quelque part. chaque fois que je me déplace quelque part, comme je ne conduis pas, partout où je vais, elle me trouve. La plupart du temps elle me ramène à la maison pour que je lui fasse une démarche administrative dans ses espaces internet. Entre temps si je ne réponds pas, comme par hasard, je reçois de n° de téléphone anonymes des menaces et des insultes. Un jour j’ai voulu aller au commissariat, pour monter ces messages et me plaindre contre X, alors que j’étais dans sa voiture, après être sortie en laissant mon sac à main sur place, mon portable a disparu. Envolées les preuves pour porter plainte. J’ai un faisceaux de preuves contre elle. Nous avons un ami en commun qui s’est disputé avec elle, mais ça a été hyper violent dans les insultes, les hurlements. elle lui a fait sa réputation, il a eu sa la tôle de sa voiture rayée. Elle l’a fait passer pour un malade mental et tout ce que l’on peut porter comme accusation sur un homme. Dernièrement elle l’a insulté dans un bar devant tout le monde. Dans les heures qui ont suivies il se retrouvait aux urgences à l’hôpital pour malaise cardiaque. Elle a fait de la prison, connait du beau monde de ce milieu. voilà, c’est une personne dangereuse et je ne parviens pas à l’éloigner de moi.

    • Vanessa says:

      Bonjour, votre histoire fait peur. Avez vous la possibilité de porter plainte garce au faisceau de preuves? Au moins déposer une main courante? Changer de numéro et vous couper des personnes que vous avez en commun (en espérant que ça ne veuille pas dire tout votre entourage)?
      Pour ma part, lorsque je souhaite couper les ponts, je procède graduellement. De moins en moins d’appels, de sms, d’entrevue. Et lorsque cela prend des proportions trop importantes pour moi je bloque la personne sur tous les réseaux sociaux et mon portable. Je change tous mes comptes, toutes mes adresses mails, mon numéro de portable. Cela peut paraître extrême je sais. Je ne suis pas quelqu’un de très courageux. En espérant vous avoir aidé.

      Vanessa.

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