Les conseils aux maris des années 1962 sont-ils toujours valables ?
Voici les conseils aux maris de Lady Cartland, dans son livre de 1962. Références exactes : Les Bonnes manières, L’art du chic selon Lady Cartland, paru aux éditions J’ai lu, en 2010.
Titre original Barbara Cartland’s etiquette handbook : a guide to good behaviour from the boudoir to the boardroom. Première édition en 1962.
Voici l’intégralité des paragraphes consacrés aux conseils aux maris :
p.33
« Quelques conseils aux maris
La galanterie paie toujours. Même si elle affirme le contraire, toute femme espère secrètement être traitée comme une reine.
Apparence
En dépit du dicton, je pense que l’habit fait le moine. C’était également l’avis d’Oscar Wilde : « Il n’y a que les esprits légers pour ne pas juger sur les apparences ». Je ne supporte pas le genre d’individu qui cache prétendument un cœur d’or sous les dehors frustres. Parlons vrai, j’ai d’autres choses à faire que creuser « au-delà des apparences » !
Monsieur, votre femme vous surprendra forcément dans des moments où vous ne serez pas à votre avantage. Tâchez cependant de vous arranger pour qu’elle ne soit pas dans la salle de bans lorsque vous vous consacrez à vos soins corporels. Mieux vaut se doucher, se raser ou se brosser les cheveux sans témoin. Rien n’est plus affreux et déplaisant qu’un homme avec une barbe de deux ou trois jours. Le genre de mari qui ne se rase pas pendant le week-end est malheureusement trop courant, les hommes étant par nature paresseux et négligents.
Certes, monsieur, vous pouvez vous mettre à l’aise le dimanche ou en vacances, cependant, gardez à l’esprit qu’il y a une nuance entre décontraction et laisser-aller. Pour une partie de pêche, pour aider un voisin à changer une roue ou pour tondre la pelouse, il est normal de porter de vieux vêtements… mais avec élégance.
Propreté
Parce que les publicités sont stratégiquement orientées vers le sexe faible, les hommes ont vanité de s’imaginer qu’ils sont dépourvus de toute odeur corporelle. Si les femmes n’étaient pas si polies, elles les détromperaient cruellement. Le vicomte Castlerose, un aristocrate irlandais célèbre pour son esprit, déclara un jour : « L’homme civilisé prend un bain tous les jours, l’homme dépourvu d’amour-propre seulement une fois par semaine, et je soupçonne l’existence d’une catégorie de sous-hommes ne prenant jamais de bain. »
Et vous, qu’en est-il ? Dressez la liste du nombre de fois où vous vous êtes lavé les mains hier. Quand vous êtes-vous savonné pour la dernière fois de la tête aux pieds ? Les Grecs et les Romains, qui ne disposaient pas de savon, allaient aux thermes où un esclave leur frottait le corps à laide d’un instrument spécialement conçu pour cet usage, le strigile. Ils étaient propres, eux. L’homme moderne, qui dispose de toutes les facilités d’hygiène, le serait-il moins ?
Les conseils aux maris des années 1962 sont-ils toujours valables ?
Manies
Claquez des doigts, se frotter le bout du nez, renifler, se racler la gorge, hocher la tête à tout propos, etc. des manies, nous en avons tous. Hélas, ces petits travers absurdes, dont nous ne nous apercevons même plus, ont le don d’agacer ceux qui nous observent.
Si vos amis et collègues sont obligés de les supporter de temps à autre, votre femme, elle, doit les souffrir chaque jour. Tâchez de les identifier, puis de vous en débarrasser. Si vous croyez en être dépourvu, demandez son avis à votre femme — et ‘allez pas sortir de vos gonds si elle dresse une liste, et ne la croyez pas non plus si elle vous réconforte d’un « ce n’est pas important, chéri » ! Au contraire, c’est extrêmement important.
Gestes d’affection
Souvenez-vous des mots et des regards qui enchantaient votre femme quand elle était encore votre petite amie ! Peut-être vous paraissent-ils maintenant un peu puérils, mais ils suscitaient immédiatement une réaction tendre — ou enflammée. Faites-en toujours usage, n’y renoncez pas. Qui a dit qu’on devait s’empêcher, dans les lieux publics, de s’embrasser, de se tenir par le bras ou de se murmurer des mots doux ? Ignorez ces préceptes étriqués. Rien ne vaut un homme laissant tomber soudain sa retenue devant sa femme pour lancer un je t’aime, sans plus se soucier du lieu où il se trouve.
De même, une femme se sentira fondre quand son mari, ignorant superbement tout sentiment d’embarras, la prendra par la taille devant leurs amis, ou l’embrassera passionnément dans un aéroport.
« Richard est un mari merveilleux, me dit un jour une amie. La seule chose qui m’agace chez lui, c’est qu’il garde son chapeau quand il me quitte ou quand il me croise dans la rue. Devant les autres femmes, il l’ôte pourtant ! Pourquoi pas devant moi ? ».
Grivoiseries et jurons
Nombreux les maris qui racontent des histoires grivoises à leur femme. Or, celles-ci tendent à accueillir froidement ces anecdotes, au grand dam de leur époux. Les femmes ont un sens de l’humour différent e celui des hommes, moins grossier généralement. Certains hommes aiment traiter leur épouse en camarade et trouvent dès lors tout à fait naturel de débiter ce genre de plaisanterie de mauvais goût devant elle. En revanche, quel étonnement de voir combien peu apprécient que leur femme se comporte comme eux… ! De même, on entend trop d’hommes qui se laissent aller à jurer comme des charretiers en présence de leur épouse.
« je ne supporte pas les hommes aux manières grossières, et encore moins ceux qui disent des gros mots », déclara une beauté de la Belle Epoque, qui s’empressa de s’enfuir en Italie avec un artiste raffiné. De nos jours, les gros mots sont monnaie courante. Parmi les jeunes gens, on jure pour se donner de la contenance et jouer au « dur ». Mais dans la vie de tous les jours, et dans tous les milieux, mieux vaut évier un tel langage. J’ai rencontré une femme d’un quartier mal famé de Londres qui s’indignait que son compagnon ne puisse prononcer trois mots sans éructer un chapelet d’insanités : « Ce qui cloche chez mon Jules ? Il n’a pas deux mots de vocabulaire ! »
Les choses de l’amour
« Tu me fais l’amour aussi vite que si tu avalais une bière », déclarait un personnage de femme dans un film que j’ai pu voir. Le sexe, n’en déplaise à ces messieurs, n’est pas seulement un besoin physique à assouvir — tout du moins quand un homme et une femme cherchent à nouer un attachement physique à l’échelle d’une vie. Le sexe est tout un art.
Peut-être que la différence entre l’homme et la femme consiste dans la conscience du temps : alors que l’homme, satisfait de sa performance, se contente d’en « finir », sa partenaire veut rendre éternel ce moment à ses yeux capital.
Oui, le savoir-vivre joue son rôle aussi dans les pulsions amoureuses : en réalité, il n’y a probablement aucune activité humaine qui s’embarrasse autant de conventions et de tabous. Les bonnes manières permettent paradoxalement de se défaire de ceux-ci tout en apportant à cet acte instinctif le charme des sentiments.
Cet ouvrage ne se répandra pas en détails triviaux sur la sexualité. Je me permets simplement de dire aux maris qu’il est dans leur intérêt de se comporter en amants attentionnés. Rien n’est plus écœurant qu’un homme qui prend son plaisir sans penser une seule seconde à celui de sa partenaire, sans lui accorder un mot de tendresse ou de reconnaissance. Ce n’est pas excusable. C’est sur ce genre d’attentions que repose tout le bonheur d’une relation amoureuse. Le diplomate et écrivain Norman Douglas disait : « J’aimerais bien savoir combien de mariages tournent à l’aigre tout simplement parce que l’homme ne connaît rien à son affaire. »
Les conseils aux maris des années 1962 sont-ils toujours valables ?
Les tâches domestiques
Le XXe siècle a célébré la transformation du mari en esclave des travaux ménagers. L’image de l’homme entortillé dans un tablier à volants et penché au-dessus de l’évier contraste singulièrement avec celle de son arrière-grand-père qui, un siècle auparavant, traitait sa femme comme un meuble… ou un paillasson. Lorsque sa femme travaille, il est parfaitement normal que son mari l’aide aux tâches domestiques. Dans ce cas, un homme qui aime et respecte sa femme s’acquittera de sa part avec la sourire. Il s’agit d’un geste d’assistance, et non d’un pénible devoir que l’on accomplit en rechignant.
Une femme aime respecter son homme. D’ailleurs si elle est d’un tempérament délicat, elle sera heureuse de le considérer comme le « chef de famille ». « Soyez aimant, compréhensif et ferme. » cela devrait être la devise de tous les hommes mariés. Pourquoi ? Parce que, comme l’a écrit Lord Edward Bulwer Lytton, les femmes ne sont pas tendres envers les timorés. Pour ma part, j’estime qu’un mariage est réussi quand c’est l’homme qui possède à la fois l’intelligence, l’argent et l’ambition.
Cela ne s’oppose en rien à l’émancipation des femmes : de nos jours, la femme fait des études brillantes, mène des carrières de très haut niveau. Mais rien de tout cela n’empêche une femme aimante et sensible d’éprouver de la satisfaction à se sentir protégée par un homme fort.
L’argent
La femme au foyer ne devrait jamais être considérée come une femme entretenue, mais bien comme un partenaire financier. Il est dans sn droit le plus strict qu’elle reçoive une certaine somme pour ses besoins personnels et la dépense sans avoir de comptes à rendre. En revanche, elle ne devrait jamais « faire danser l’anse du panier » avec les fonds destinés à l’entretien courant de la maison et aux achats alimentaires. »
Alors, ces conseils aux maris vous semblent-ils toujours d’actualité dans les années 2010 ?
je trouve que ces conseils sont encore d’actualité , cependant je ne partage pas entièrement son avis sur certains points.
merci pour cette article très enrichissant
Merci beaucoup pour votre message !
Bonjour Hanna,
Je vous remercie beaucoup pour ces informations très instructives. J’apprends beaucoup grâce à vous sur les bonnes manières. Encore merci.
Amicalement.
Marie Deusy.
Merci Marie pour votre message 🙂
Amicalement,
Très bel article, toujours d’actualité !
Merci pour la rédaction et mise en forme Hanna !
Amicalement,
Merci beaucoup !