Savoir-vivre au Brésil : l’interview d’Ana Flávia Carani De Moraes, Lady des Tropiques !

savoir-vivre au Brésil

 

Savoir-vivre au Brésil : l’interview d’Ana Flávia Carani De Moraes

 

Bonjour à tous,

 

Aujourd’hui, faisons un saut ensemble au Brésil avec Ana Flávia Carani De Moraes !

J’ai eu la chance de connaître Ana grâce au blog. Elle m’a écrit, j’ai répondu… et nous sommes devenues amies.

Les opportunités d’internet sont toujours surprenantes. Je suis ravie que mes lecteurs me suivent depuis l’autre bout du monde !

Ana a répondu favorablement à ma demande d’interview sur le savoir-vivre au Brésil. Merci beaucoup Ana !

Mention spéciale à Ana pour l’emploi du français qui n’est pas sa langue maternelle. Cette courtoisie est remarquable.

 

Sans plus attendre, voici quelques infos sur le savoir-vivre au Brésil :

 

Le savoir-vivre au Brésil :

 

 

Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs d’Apprendre les Bonnes Manières ?

Je suis Ana Flávia Carani De Moraes. J’ai fait l’école des Beaux-Arts, j’aime la nature, les animaux et la beauté.

 

 

Quelle est votre histoire ? Celle de votre famille ? Et comment expliquer votre goût pour les bonnes manières et votre affection pour la France ?

Commençons par l’histoire de ma famille :  je suis d’origine portugaise par mon père, arrière-petite-fille des barons de Cambui, João Candido De Melo E Sousa et des barons de Passos, Jerônimo De Melo Pereira E Sousa. L’empire au Brésil a pris fin en 1889 avec l’ancienne république.

Ma famille descend directement des rois du Portugal de la première dynastie. Elle est arrivée au Brésil pour échapper aux persécutions de l’Église catholique. La monarchie portugaise de cette époque, contrairement aux autres monarchies européennes, était une monarchie juive.

Ma mère vient d’une famille italienne, mon grand-père était un homme de l’aristocratie italienne, petit-fils de comtes et marquis, de la famille Carani. Une partie de la famille vit toujours à Milan, et mes grands-parents sont au Brésil. Mon grand-père m’a donné toute l’éducation culturelle qu’il avait, mon plus grand héritage est celui-ci.

J’ai toujours été amoureuse de la France et de ses mœurs. J’ai appris à la maison et j’ai aussi eu un professeur, une marquise qui m’enseignais au Brésil. C’est un bon moyen de préserver la culture. J’aime l’aristocratie, l’éducation humaine qui en découle et tout cela est très français. C’est l’explication que je peux vous donner.

 

[Petite anecdote, chers lecteurs. J’en sais plus que vous sur l’histoire de la famille d’Ana grâce à nos nombreux échanges. Et je lui ai écrit : « On devrait faire un film de l’histoire de votre famille ! ». Et là, coup de théâtre, Ana me répond :

« C’est déjà fait ! Il y a un film de l’histoire de ma famille en Italie, en italien. IL FIGLIO DI NESSUNO.

Matarazzo a fait le film. Ma famille a immigré la première fois au Brésil quand à Milan le commerce de la soie pure était renversé avec l’industrie de l’automobile, et ils avaient perdu argent. Mon grand grand grand père. a connu Matarazzo, et ils ont ouvert industrie de nourriture au Brésil. Mon grand grand grand avait récupéré la fortune et a décidé de retourner à Milan avec toute la famille. Et Matarazzo a décidé de rester au Brésil et il y a construit un empire.

La seconde grande guerre avec la persécution fasciste en Italie contre l’aristocratie, ma famille a dû immigrer de nouveau au Brésil. Et je suis là!

Matarazzo est devenu comte. Les brésiliens disent qu’il a acheté le titre, mais ce n’est pas vrai. Il a aidé beaucoup l’Italie et le Roi Medici après beaucoup de demandes de Matarazzo lui a offert le titre de comte.

Je suis une Lady des Tropiques !]

 

 

Qu’est ce qui surprend le plus les Brésiliens à propos de l’étiquette française ?

Les Brésiliens ont sciemment adopté l’étiquette française. Les buffets organisés lors des fêtes, et l’éducation en générale sont français chez les Brésiliens. Le problème, c’est qu’au cours des trente dernières années, le Brésil a subi une dégradation violente à cause de la politique et le peuple brésilien est à un niveau très bas.

 

 

Quelles sont les différences entre le savoir-vivre brésilien et le savoir-vivre français ?

Je pense que la différence entre les Brésiliens et les Français réside dans la dégradation du Brésil et dans la nouvelle classe de millionnaires qui ne savent rien du savoir-vivre. Le Brésil ne les a pas préparés.

Je vois la France, malgré tous les problèmes graves auxquels vous êtes confrontés aujourd’hui, je vois le vrai Français retenu dans la tradition, la culture, et l’éducation. Déjà ici au Brésil, il n’était pas possible de le maintenir.

L’éducation brésilienne a été adoptée dans le moule français et devrait être comme en France, mais ça n’arrive pas.

 

 

Quels sont les faux pas que les touristes et les professionnels Français commettent le plus souvent lors de leurs séjours au Brésil ? Quelle est la « bonne marche à suivre » ?

Je pense que les Français fautent quand ils ne font pas attention à la violence. Ils n’ont pas la vivacité d’esprit et la perception du danger. Ils minimisent les situations de violence.

Les Européens qui viennent au Brésil ont deux réactions opposées. Ou ils détestent et ne reviennent jamais; ou ils aiment et finissent par vivre ici ou rendre visite toujours. Les Brésiliens accueillent très bien; à ce stade, c’est comme l’hospitalité autrichienne.

Aussi pour s’amuser ici, parfois, il est bon d’oublier un peu les bonnes manières, mais de toujours faire preuve de bon sens.

Pour les Français qui viennent au travail, il faut vraiment comprendre la dure situation du pays et essayer de ne pas généraliser les personnes.

Parce qu’on trouve des gens très intéressants aussi comme dans toutes les parties du monde.

 

 

Quels sont les richesses de la culture française qui plaisent le plus aux Brésiliens lors de leurs séjours en France ?

Il existe différents types de Brésiliens. La culture, l’histoire, la gastronomie, les musées sont les plus grandes richesses que nous recherchons en France. Mais il y a aussi des Brésiliens qui ne s’intéressent qu’au shopping.

 

 

 

Au sujet de l’éducation des enfants. Quelles différences observez-vous entre les deux cultures ?

Peut-être que l’éducation aujourd’hui est la même pour les enfants français et brésiliens. Aujourd’hui, les écoles enseignent aux enfants le politiquement correct. Je crois aussi que la France a encore un niveau bien d’éducation qui permet à l’étudiant de devenir un bon professionnel dans le futur. Au Brésil, le niveau d’éducation académique est devenu très bas malheureusement.

Peut-être une autre différence est la différence dans la formation de l’enfant à la maison, l’éducation qu’il reçoit des parents. Je pense que les Français ont encore une tradition, un meilleur niveau d’éducation dans la famille.

 

 

Quels conseils de savoir-vivre professionnel donneriez-vous aux jeunes qui se lancent dans le monde de l’entreprise ?

Encouragement, force, discipline, dévouement, aspirations pour l’avenir, humilité et respect des autres.

 

Qu’en est-il de la galanterie brésilienne ? Existe-elle ? Comment se manifeste-elle ? Que doit savoir une femme française qui reçoit les avances d’un Brésilien ? et à l’inverse que doit savoir un homme français pour courtiser une femme brésilienne ?

Cette question est un peu difficile pour moi car aujourd’hui, les femmes en générale prennent l’initiative et ne laissent pas la place à l’homme de galanterier [Note =“faire sa cour”. Je ne corrige pas ce magnifique verbe “galanterier”, je le trouve fort à propos]. Les hommes à leur tour sont peu pratiques, et ça devient inconvenant. Ils ne connaissent pas la limite: dans la grande majorité des cas le savoir-vivre est totalement perdu.

Pour certains hommes conservateurs, c’est difficile; et pour certaines femmes conservatrices aussi. Avant de flirter, il serait bon de mieux connaître l’autre pour ne pas être inconvenants…

 

 

Culture brésilienne et tradition du mariage. Existe-t-il des coutumes et des usages particuliers à la cérémonie du mariage au Brésil ?

Quelles évolutions observez-vous quant à l’évolution du mariage dans votre pays ?

Les Brésiliens aimaient les fêtes. J’ai vu de beaux anniversaires, fiançailles, mariages. Contrairement à la France qui célèbre dans l’intimité des amis proches et de la famille, que ce soit un mariage ou un anniversaire, le Brésil aime les grandes fêtes. Mais cette coutume des grandes soirées au Brésil est finie, nous assistons aujourd’hui à de nombreuses fêtes commerciales. Je crois que c’est arrivé à cause de la crise.

Aujourd’hui, les mariages prennent fin très tôt, il y a beaucoup de divorces, les couples préfèrent souvent vivre ensemble sans se marier.

 

 

Politesse dans la rue. Existe-t-il des différences notables entre le savoir-vivre avec des inconnus au Brésil et en France ?

J’ai beaucoup aimé cette question. Parce que on remarque toujours les personnes sans politesse, mais de temps en temps je vois de gens très pauvres qui offrent la chaise à un ancien ou à une femme par exemple. Quelqu’un ouvre la porte, ça me touche vraiment. Et dans ce moment-là, on pense qu’il y a encore de la gentillesse et de la politesse.

 

 

1 comments

  1. Amaëlle says:

    Merci pour cette interview très intéressante ! Comme quoi la politesse ouvre de nombreux horizons ! J’avais une amie colombienne d’origine portugaise, très bien éduquée également, et certains points étaient similaires à ce que nous explique Ana Flávia.

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