Faut-il s’émerveiller face au LUXE ou prétendre que c’est normal ? — Snober avec politesse ?

 

 

 

Faut-il s’émerveiller face au LUXE ou prétendre que c’est normal ? — Snober avec politesse ?

 

 

 

 

 

 

11 comments

  1. Philippe H. says:

    Bonsoir Hanna,
    Je partage vos conclusions. Il me semble, en outre, que de manière générale nous devrions, face à la relative opulence dans laquelle nous nous trouvons en effet, exprimer de la gratitude ou, « attention, ça va être catho », rendre grâces pour tout ce dont nous jouissons librement et en abondance.

  2. GWENDOLINE says:

    Bonjour Hanna, je suis quelqu’un de très expressif ordinairement mais pour être entrée dans la noblesse par le mariage, je dis attention, il y a une exception se taille: ne jamais s’émerveiller devant les intérieurs grandioses des gens (châteaux, fermettes,..)Ils seront par contre très heureux si vous remarquer LE détail(moulures, beau tableau, rénovations récentes,…).

  3. GWENDOLINE HERMANT says:

    Bonjour Hanna, étant entrée dans la noblesse par le mariage, je note une exception de taille: ne jamais s’émerveiller devant les intérieurs grandioses (château,…). Par contre, votre hôte appréciera que vous remarquiez LE détail (tableau, moulures, rénovation récente,…) ou ses goûts pour le cadre(jardin, étangs,..).

  4. GWENDOLINE says:

    Bonjour Hanna, étant entrée dans la noblesse par le mariage, je note une exception de taille: ne jamais s’émerveiller devant les intérieurs grandioses (château,…). Par contre, votre hôte appréciera que vous remarquiez LE détail (tableau, moulures, rénovation récente,…) ou ses goûts pour le cadre(jardin, étangs,..).

  5. Eva says:

    Bonjour Hanna
    Posséder de quoi manger chaque jour, de l’eau courante et saine, avoir un toit au-dessus de la tête, et savoir l’apprécier, voilà un bonheur sans limite. Quant à s’émerveiller de chaque belle chose, si c’est dans sa nature que d’être lucide et joyeux, pourquoi ne pas être soi et heureux? Si dans un couple, une future se montre impressionnable par les biens de son fiancé (et on peut inverser les sexes), il faut bien savoir que la plupart du temps, ce dernier n’y est pour rien. Celui-ci ne cuisine pas la recette délicieuse dans l’assiette, il est incapable de peindre un tableau, construire un château, broder une nappe, ciseler un verre. Admirons les artistes et les artisans! Rendons grâce au travail des aïeux ! Mais s’émerveiller de l’argent de son fiancé, de sa voiture, de ses biens, pourrait passer pour de la vénalité. J’ai personnellement toujours refusé des cadeaux chers, des restaurants onéreux, ou un bijou de valeur. Quoi que devienne une relation, et pour que cela ne finisse pas en disputes autour de biens, il faut éviter de mélanger l’argent et l’amour. Je préfère un pique-nique au bord de l’eau à un dîner au Ritz. Gardons de la fraîcheur, du naturel et de la sincérité. Evitons les dépenses somptueuses et sachons toujours donner à ceux qui en ont réellement besoin. Etre amoureux ne signifie pas que les plus pauvres n’existent plus.

  6. Marica says:

    Bonjour Hanna,
    Je suis d’accord avec vous dans le cadre de relations amoureuses ou galantes.
    Je pense que, lorsque nous nous trouvons chez une personne qui possèdedes biens luxueux, il faut que cet émerveillement devant les belles choses reste discret, proportionné et en accord avec la situation. Si nous nous extasions à haute voix sur tous les détails, si nous faisons remarquer tous les éléments de la décoration, de l’agencement etc, nous risquons de gêner le propriétaire du bien en question. Cela risque, à mon avis, de donner le message suivant : « Oh lala, que vous avez d’argent à dépenser, que vous êtes riche, que vous avez des goûts de luxe ! Ce n’est pas moi qui pourrais me payer tout cela… » Bref, cela pourrait passer pour une tentative de comparer les fortunes, voire de faire culpabiliser le plus riche, ce qui est plutôt désagréable pour le plus riche en question. Cela nous ferait passer pour une personne indélicate. De plus, les questions d’argent sont plutôt un tabou dans notre société.

  7. Marica says:

    Pour préciser mon avis, il me semble qu’il faut différencier la situation dans laquelle notre interlocuteur est le propriétaire du bien luxueux et celle où il ne l’est pas, et agir en conséquence avec délicatesse.

  8. Crécerelle says:

    D’après moi, on ne peut pas occulter le cadre, que ce soit un rdv galant ou lors d’une première invitation chez de nouvelles connaissances. Si l’invitant n’est pas chez lui, on trouve une formulation pour le féliciter sur son choix. Cela permet de proposer un sujet de conversation : il/elle nous racontera alors peut-être pourquoi ce choix et la conversation est lancée.
    La première fois que je suis rentrée dans une belle demeure (sans que ce soit lors d’une visite guidée), j’étais invitée pour prendre un café et tenter de convaincre une connaissance à faire du catéchisme avec nous. En arrivant, j’ai salué la beauté des lieux. Entre l’entrée et le salon, la maitresse de maison m’a fait une visite express, une fois tous ensemble, nous n’en avons plus parlé : nous étions toutes là pour discuter, et non pour les boiseries et autres argenteries.
    Je me souviens également, la première fois qu’un ami est venu chez mes parents, il a dit que c’était la première fois qu’il voyait de vieux meubles chez des particuliers, j’étais bien mal à l’aise, puisque pour moi, c’était simplement la maison de mes parents et nos meubles du quotidien. Je n’ai pas trop su quoi lui dire, mis à part « merci ».

  9. Crécerelle says:

    Vous qui aimez Downton Abbey, Lady Mary Crowley, dans la saison 6, va pour la première fois à l’automobile club et fait une remarque d’admiration sur les lieux, elle qui est plutôt réputée pour être autaine et suffisante.

  10. Aline says:

    Chère Hanna, chers Eva, Gwendoline, Marica et Philippe,
    Je vous remercie tous les cinq pour vos conseils avisés ! Cela m’a fait penser à Schopenhauer qui recommanderait plus généralement et non sans éloquence : une distance pleine de sollicitude ou, autrement dit, une proximité à bonne distance, entre les porcs-épics que nous sommes. Pour ma part, plus concrètement, je tenais à ajouter un élément au commentaire d’Eva, sans contredire sa pensée, il me semble, mais pour la préciser et évacuer une ambiguïté.
    Le fait de préférer un pique-nique au bord de l’eau, notamment dans un cadre amoureux, tient selon moi de l’effort personnel d’organisation et de préparation et des multitudes attentions et surprises personnalisées éventuelles, qui touchent davantage que l’accès à un plaisir uniquement grâce à ses moyens financiers (qui semble de ce point de vue plus « facile » et donc de moindre valeur). La richesse étant toute relative comme vous le dites bien, Hanna et Philippe, il me semble donc que le fait d’accéder à un « luxe » quel qu’il soit perd nécessairement de son sens si « rien » n’accompagne le geste. Toutefois, à l’inverse, accéder à un luxe relatif pour de grandes occasions peut prendre tout son sens, d’après moi : le temps de travail investi pour obtenir la rémunération nécessaire pour accéder à ce plaisir ou le temps passé à le choisir pour faire plaisir à l’autre entre alors autant en ligne de compte que celui investi pour organiser un pique-nique au bord de l’eau. De même, je trouve dommage d’exclure l’idée de se rendre dans un établissement de renom (restaurant gastronomique, grand hôtel etc.), si l’investissement financier permet alors de valoriser, célébrer quelque chose (la personne invitée, un événement etc.) et ce, par l’accès à une cuisine d’exception, magnifiée par des décorateurs prestigieux et compétents, un service rigoureux etc., tout ceci constituant aussi des artistes et artisans méritant que l’on apprécie leur art au même titre que des pairs plus modestes. Par ailleurs, leur art est justement distingué par ce type de maisons d’excellence qui ont les moyens (pour peu que ce soit l’esprit de la maison bien entendu) de relayer des valeurs et traditions qui n’étaient autrefois accessibles que à une élite, et qui sont rendues désormais accessibles à une plus grande population du fait (plus ou moins déplorable selon le degré d’inclusion sociale que l’on adopte) du « critère » financier, et non plus exclusivement social. (Je pousserais même la logique jusqu’à m’émerveiller de prouesses artistiques rendues possibles et accessibles à tous pour peu d’en avoir les moyens (et plus l’origine sociale) dans des villes comme Dubaï ou Las Vegas, si ce type d’investissement n’avait malheureusement pas été néfaste pour l’environnement et pour l’homme car incitatif aux jeux addictifs et aux excès en tous genres…). Je me permets donc de préciser votre désapprobation quant à la vénalité du luxe que dans le cas d’une dépense ne se distinguant pas par sa qualité artistique, artisanale ou culturelle mais seulement par l’image de puissance financière recherchée, pesant uniquement par sa valeur monétaire, choix qui somme toute ne révèle que le manque de goût et de culture de l’intéressé et le dévalorise donc de son propre fait.
    Ainsi, en tout état de cause, profitons de l’ouverture d’esprit de l’air du temps : apprécions donc toute richesse qui nous est donnée de voir, admirons les arts et artisans, tous les jours comme occasionnellement, dans la mesure de nos moyens et de ce que l’on donne en retour de cette chance aux plus démunis. Si c’est dans votre nature, Eva, d’en apprécier en préférant un mode de vie simple, je respecte et admire votre choix. Votre naturel, votre humilité et votre joie de vivre ne vous égareront pas et c’est tout à votre honneur. D’autres ont le malheur de ne pas parvenir à se satisfaire d’un mode de vie modeste ; d’autres encore se sentent contraints par la chance qu’ils ont d’avoir une origine sociale privilégiée de transmettre leur patrimoine et mode de vie correspondant à leurs enfants et autant qu’il leur est possible à la société – pour n’illustrer que par ces deux extrêmes. De ces circonstances je rejoins tout à fait Marica pour vous répondre Hanna : il serait bienséant de calibrer son émerveillement public en fonction de son interlocuteur (à la mesure de sa notion de « luxe » et de la nôtre), avec naturel, sincérité et gratitude pour l’opportunité offerte, certes, mais aussi avec décontraction et détachement, afin de ne pas lui opposer une barrière sociale là où il semble y avoir une recherche bienveillante de partage.
    Je vous remercie donc aussi particulièrement toutes deux, Hanna et Eva, de m’avoir permis de réfléchir à ce sujet « enrichissant ».
    A bientôt sur le blog !

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