Enfant insupportable : la faute aux parents et à leurs goûts vestimentaires douteux
C’est la rentrée des classes (ok, c’était il y a un mois). Les publicités mitraillent nos horizons visuels depuis le début du mois d’août.
Je ne souhaitais pas réagir sur ce sujet les années précédentes. Mais cette année, cela va trop loin.
Sur d’immenses panneaux publicitaires en bord de route, des magasins de grandes distributions nous présentent des enfants et des pré-adolescents avec des pulls et des sweats à messages.
Quels messages ?
BAD
I hate school
Je préfère les vacances
Mauvaise élève
Bad A**
Rien à faire !
Va voir ailleurs si j’y suis
Et ainsi de suite.
Petit témoignage personnel sur l’époque où j’enseignais en collège-lycée :
Rentrée des classes. En une semaine, il faut mémoriser 80 prénoms d’enfants, et 30 d’adultes. C’est intense !
Comment croyez-vous que ce soit possible ?
Réponse simple : on associe une caractéristique à chaque personne. Parfois, c’est drôle ; parfois ça rime ; parfois c’est le contraire de ce que l’on voit, etc.
Globalement devant vous, il y a :
Claire au pull rouge et aux joues rouges
Clément le maladroit qui a fait tomber sa trousse
Chloé la fashion-victime avec sa tenue à 500€
Claudine la timide qui s’assoit sur ses mains
Charles sponsorisé par Quicksilver
Cho l’asiatique comme dans Harry Potter
Corentin l’insupportable de service
Et là, je vous avoue que c’est une version diplomatique de ce qui se passe dans la tête.
Imaginez le bazar d’une salle de classes. L’ado avec son pull « BAD » va immédiatement rester gravé dans ma tête avec l’étiquette suivante : « le cas’soc de service ».
Son copain, qui pourtant fait le même bruit que lui, va échapper à ce apriori car il porte une chemise blanche de gentil-garçon (il ne la portera pas tous les jours de l’année, mais ses parents savent l’importance d’une première impression et ils ne négligent donc aucun détail).
Tout se joue très vite lors des premières impressions. Nous en avions déjà parler dans cette vidéo.
Chers parents, vous ne rendez pas service à votre enfant en l’habillant avec des vêtements à messages insolents.
Depuis quelques années, il est à la mode en matière d’éducation de laisser l’enfant non seulement choisir les vêtements qu’il va porter durant la journée, mais en plus de le laisser faire du shopping (en se contentant de payer à la caisse).
Ce n’est pas rendre service à son enfant.
Le bon goût et le sens de l’esthétique s’apprennent. Un enfant ne sait pas comment bien s’habiller selon l’occasion. C’est le travail des parents de veiller à cela.
De mon temps (je ne suis pourtant pas vieille !), jamais je n’ai choisi un vêtement pour moi. Ma mère s’occupait de nos garde-robes d’enfants. Ce n’est qu’à l’âge de 16-17 ans que j’ai commencé à participer aux choix des vêtements. Et je dis bien « participer », pas « gérer toute seule ».
Il faut des années pour apprendre certaines choses. Les enfants n’ont pas ce savoir vestimentaire de façon innée.
Cet article n’a pas pour objectif de dire aux parents : faites-ci ou ne faites pas ça.
Non.
Chaque parent fait comme il veut.
Le but de cet article est de démontrer calmement que si vous affublez votre enfant d’un pull à message insolent, il démarrera l’année scolaire avec un handicap auprès des professeurs.
C’est tout.
Bonne rentrée !
Anecdote :
En Pologne, lors des rentrées des classes et lors des examens, TOUS LES ELEVES viennent habillés en chemise blanche et pantalon marine ou noir. C’est un « uniforme » qui témoigne du respect envers l’institution scolaire.
Les étudiants Erasmus qui arrivent en France sont ahuris de voir les tenues des Français aux examens universitaires.
Dans ma promotion, venir en tongs à un examen de licence ne choquait personne.
C’est dommage tout cela. Car la tenue que l’on porte reflète l’importance que l’on donne à l’événement.
Passer un examen oral en tenue de plage est un geste de mépris envers le professeur. Or, c’est lui qui détermine la note…