Ce que les Italiens nous apprennent sur les bonnes manières urbaines !
Lors de notre séjour à Rome au mois de mars dernier, nous avons eu l’occasion de prendre le bus et le métro. Nous voyagions alors avec deux bébés. Nous avions une poussette et deux porte-bébés. Mon mari portait notre aîné et moi notre petit dernier de trois mois.
Au moment de monter dans le bus ou la rame de métro, les Romains m’interpellaient immédiatement afin de me céder leur place assise. Même si je n’étais pas une femme enceinte, mais simplement une maman avec un nourrisson dans un porte-bébé, ils insistaient pour que je m’assoie.
Cela m’a tellement touché !
Vous vous souvenez peut-être de cet article (si cruel, si triste et pourtant si vrai). Le fait d’expérimenter les bonnes manières à l’italienne m’a bouleversé.
De plus, l’hôtel où nous logions était tenu par des non-Italiens-pur-souche. Le père et le fils avaient une telle déférence pour moi, en tant que jeune maman… Ils se précipitaient pour m’ouvrir la porte, m’aider à manœuvrer la poussette, et me porter la valise. Ce n’était pas un hôtel 4 étoiles où la politesse se monnaye à coup de pourboires, mais un petit 2 étoiles très correct. Cette gentillesse et cette attention à mon égard étaient si touchantes !
Alors voilà le but de cet article : prouver que les bonnes manières ne peuvent pas être enseignées à coup d’interdits et d’obligations venant d’en-haut.
Je m’explique : vous connaissez sans doute les petits panonceaux que l’on trouve dans tous les bus, tramways et rames de métro en France. Ces petits cercles illustrés qui nous prient de céder nos places assises dans les transports en communs aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux handicapés. Et bien, ces petits panneaux-là n’existent pas en Italie.
Et ce n’est pas parce que la République italienne manque de moyens. Non, ils n’existent pas car ils sont inutiles. Les Italiens savent que céder la place à plus « faible que soi » est capital. Ils n’ont pas besoin d’un interdit ou d’une obligation pour s’exécuter. Ils le font de bon cœur.
Les bonnes manières viennent toujours du cœur. Ce n’est pas un ensemble de règles quelconques ou civiques. Non, cela a une signification profonde. Les gens polis sont ceux qui posent leurs actes avec amour. Oui, l’amour du prochain. L’amour de l’inconnu. L’amour de tout être vivant.
Pas besoin de panneau pour imposer cet amour-là.
Pour ne pas terminer sur une note dramatico-larmoyante, je vous transmets la plaisanterie d’un proche lorsque nous évoquions ce sujet :
« Si ça continue, le prochain panneau dans le bus obligera à céder sa place avec un sourire au lèvres. Comme si le sourire pouvait être imposé lui-aussi ! »
Les bonnes manières urbaines ou les bonnes manières internationales se trouvent également ici : bonnes manières à l’anglaise. Bonnes manières en Belgique. Bonnes manières en Allemagne. Les bonnes manières urbaines et Savoir-vivre en Chine.
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